Suite à notre article intitulé «9e Durban FilmMart : Projet Streams en Afrique du Sud», dans nos colonnes du mercredi 13 juin dernier, nous avons pris attache avec le réalisateur Mehdi Mhili, afin qu'il nous parle plus en avant de son projet. Le Temps : Qu'est-ce que «Streams» ? Mehdi MHILI : Streams sera mon deuxième long métrage de fiction après Thala Mon Amour. Streams est produit par Yol Film House côté tunisien avec des co-producteurs étrangers. Le film a reçu l'aide à la production du ministère des Affaires culturelles et l'aide du Doha Film Institute. C'est un film sur une famille brisée qui tente de se retrouver dans les bas-fonds d'une Tunisie en pleine chute libre. C'est un Thriller social, intimiste sur une femme seule contre tout. Quelle est la genèse de ce projet ? J'ai mis beaucoup d'éléments autobiographiques et personnels dans mon scénario. C'est un film que je développe depuis des années. Je retrace ainsi ma propre histoire dans les bas-fonds de Tunis. Le film est une manière de continuer à filmer des hommes et des femmes en quête d'amour et de liberté. Streams est la continuité de ma recherche cinématographique et dramatique autour de l'amour et de la séparation commencée avec Li-La, La Nuit de Badr et Thala Mon Amour... Vous avez postulé à la neuvième édition du Durban FilmMart, pourquoi ? Durban FilmMart est le plus grand marché de films en Afrique. C'est un privilège immense d'être sélectionné parmi 130 projets de films. Surtout que j'aurai la chance de pitcher le film devant les plus grands professionnels de cinéma du monde. Cela aidera le film à se placer même avant sa réalisation avec les grands festivals et à être repéré par les vendeurs et distributeurs internationaux. Avez-vous postulé pour d'autres programmes de «promotion» avec ce nouveau projet de long métrage ? Le film a déjà reçu plusieurs prix de scénario comme la Bourse de l'Institut Français, le Doha Film Institute et il a participé à l'atelier Sud Ecriture, aux Rencontres de Coproduction Francophone, aux rencontres de Qumra initiees par le Doha Film Institute. Le projet a participé, également, a l'édition 2017 du FIFF de Namur et surtout au fameux Atelier Grand Nord au Canada. Il représentera aussi la Tunisie aux CineLink Industry Days du prochain Sarajevo Film Festival, qui est l'un des plus grands événements de l'industrie cinématographique européenne et mondiale. Tout cela montre à quel point le film suscite l'intérêt des professionnels du cinéma. J'espère que le film sera soutenu par notre CNCI tunisien pour que cette histoire de famille haletante puisse voir le jour. «Streams» étant encore à l'état de projet, quand avez-vous l'intention de le mettre en pratique en le tournant ? Nous sommes en plein recherche de financements. Nous avons déjà des partenaires européens et tunisiens sur le film ainsi que des distributeurs. Le film est complexe. Il nécessite des moyens. On espère que le film sera soutenu par nos fonds nationaux pour qu'il puisse se faire. Vraiment le soutien tunisien nous est vital. Car même avec le soutien des fonds et des partenaires à l'étranger, un film tunisien ne pourra jamais se passer du soutien local. Nous avons confiance en la direction du CNCI et Chiraz Laatiri qui, depuis sa nomination, fait un travail considérable. On espère tourner le film début de l'année 2019 entre Tunis et Hammamet, dans les décors naturels. Ce qui nous manque c'est un peu d'argent pour entamer l'aventure Streams. Allez-vous faire un casting ou avez-vous déjà en tête les acteurs qui seraient susceptibles d'avoir un rôle ? Le casting n'est pas encore bouclé. J'ai quelques noms qui se sont imposés naturellement car je pensais à eux en écrivant le film, mais je compte lancer un grand casting pour les autres rôles. Surtout ceux des jeunes dans le scénario. Je compte engager de jeunes acteurs qui commencent pour avoir un sang neuf dans le film. Le casting sera ouvert en septembre. Streams est un rêve et je me bats depuis des années pour sa réalisation... Avant de finir, je tiens à remercier tous ceux qui m'ont aidé à le développer au fil des années, ils sont nombreux et ils se reconnaitront... Propos recueillis