Depuis son avènement à la tête de l'ESS, Moez Driss a fait preuve d'un optimisme déroutant et d'une assurance quasi insolente ! Le jeune président (tout juste 37 ans) ne se laissa pas intimider par le fantôme de son prestigieux et impressionnant prédécesseur, Othmane Jenayeh, à la longévité presque record. Il ne fut nullement démonté par le spectre charismatique du « géant » dirigeant et du militant reconnu qui a marqué de son empreinte toute une histoire du football tunisien. Il s'est lancé dans la plus haute responsabilité fort d'un nom intimement lié au club sahélien, avec pour seules armes un sang-froid sans égal, un toupet légendaire, une audace irréelle et une confiance en soi à toute épreuve. « La chance sourit à ceux qui savent prendre des risques », voilà un précepte n'ayant presque jamais fait défaut ! Le numéro un de l'ESS en a-t-il fait sa devise, l'a-t-il adopté comme credo ? Ceci semble plus que plausible ! Sa première saison fut une réussite, couronnée par le sacre national tant convoité par le club, préparée par son devancier grâce, notamment, à des acquisitions de valeur ; entraîneur et joueurs talentueux en tête. Alors, et à l'heure où tous s'attendaient à ce qu'il confirme son coach dans son poste et prêche pour le principe de la continuité, il surprit tout son monde, choqua même plus d'un en mettant fin aux fonctions de l'homme providentiel, adulé par les supporters étoilés pour avoir permis aux leurs de renouer avec le championnat et qui n'est autre que l'illustre Faouzi Benzarti. Moez Driss ne s'en formalisa point et tint bon, maintint sa décision en dépit de la pression d'un public qui ne l'a guerre épargnée. Aux médias qui le harcelaient, à l'opinion publique qui le persécutait, il répondait imperturbable que son objectif n'était pas uniquement les titres. Aux défenseurs invétérés de Faouzi Benzarti, aux médias déchaînés, il avançait l'argument infaillible et indiscutable de l'éducation. « Nous sommes avant tout des éducateurs » martelait-il ! La messe fut dite ! A la conquête de l'Afrique et du monde En réalité, l'homme voulait faire ses propres choix, se frayer son chemin parmi les grands, frapper de son sceau le club étoilé et inaugurer une ère nouvelle où son nom figurerait, non pas comme le substitut d'une grande figure mais l'inaugurateur de nouvelles méthodes de travail. Il crut en un Bertrand Marchand largué par le C.A., s'octroya les services de Dugueyperoux, remercié par l'EST, pour la direction technique. L'école française à l'honneur à Sousse pour la conquête du titre africain tant prisé mais monopolisé par un Ahly qu'on croyait au dessus du lot, qui se prévalait d'une hégémonie n'ayant que trop duré. Alors que le « paon » du football africain exhibait fièrement et ostentatoirement une suprématie qui demandait à être confirmé, la « petite étoile » mijotait discrètement sa revanche après un nul amèrement concédé à la maison. Les plus belles victoires sont celles qu'on ramène de la terre de « l'ennemi » ! Et ainsi fut t'il ! L'étoile de Driss se déplace, orgueilleuse, insolente, revancharde et déterminée à briller sur le sol des pharaons. Son histoire n'en sera que plus superbement scellée ! Défiés, défaits, bravés et totalement éclipsés par des jeunes dont la flamme débordait, les ténors ahlaouis s'inclinaient tout bas et cédaient leur trône à une nouvelle génération de joueurs ambitieux et culottés. Driss croyait dur comme fer en cette victoire et a insufflé aux siens la foi en leurs moyens, l'ardeur du triomphe et le sentiment du devoir accompli qui est « un autre nom de l'amour » tel que décrit par Colleen McCullough ! Cette consécration mène l'ESS au Japon où il retrouve tous les meilleurs clubs des continents pour de nouveaux défis, pour une aventure d'une autre envergure et d'une dimension mondiale. Allez demander à Driss si il y croit ? Sa réponse positive fuse de sa voix mesurée dans un faciès impassible et imperturbable. C'est que l'homme croit fermement en sa bonne... Etoile ! Il a bien raison au vu de l'entrée en matière plus que réussie de ses gars. Pachuca n'a pas résisté au bourreau étoilé. Une victoire qui propulse les protégés de Bertrand Marchand aux demi finales de la coupe du monde des clubs champions. Ce qui est, déjà en soi une réalisation. L'Etoile scintille de mille feux dans le ciel d'un Japon, à son tour conquis. Ce n'est guère aisé d'être parmi les quatre grands du monde. La chance, jusqu'à ce jour, n'a pas tourné le dos au président étoilé et à ses gars. La rencontre contre Boca juniors, club du mythique joueur Maradona, sera l'occasion rêvée d'atteindre, enfin le sommet du foot mondial. Driss veut aller jusqu'au bout du rêve auquel il croit fermement et exhorte les siens à concrétiser, à transformer ce rêve en réalité. Mais « les rêves donnent du travail » comme l'affirmait Paulo Coelho. Pour battre cette équipe argentine, les joueurs sont amenés à tout donner pour se retrouver dans la cour des grands et répondre à l'attente impatiente et pleine d'espoir de tous leurs fidèles supporters.