Le Temps-Agences - Au moins 27 personnes ont été tuées et 151 autres blessées dans un double attentat à la voiture piégée commis hier dans la ville à majorité chiite d'Amarah dans le sud de l'Irak, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur qui a annoncé le renvoi du chef des forces de police de la localité. La circulation de tout véhicule a également été interdite, tandis que des soldats irakiens se déployaient dans les rues après ces déflagrations meurtrières. Les explosions ont retenti à près de cinq minutes d'intervalle à compter d'environ 10h locales, lorsque une voiture bourrée d'explosifs stationnée dans un garage a sauté, a précisé la police locale. Un autre véhicule a à son tour explosé à une cinquantaine de mètres de là, alors que des badauds s'étaient amassés pour constater les dégâts causés par la première déflagration. A Bagdad, le général Abdul-Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a annoncé que 27 personnes avaient été tuées et 151 autres blessées dans la double explosion. Il a fait état du renvoi du chef des forces de police d'Amarah. D'après Salam Hussein Jabir, qui dirige une agence de voyages dans la ville, les déflagrations ont été ressenties jusqu'à un kilomètre à la ronde. Amarah, bastion chiite à 320km au Sud-Est de Bagdad, est la capitale de la province de Maysan, frontalière avec l'Iran. Les forces irakiennes ont repris le contrôle de la ville, après le départ des soldats britanniques an avril dernier. Mohammed Saleh, un porte-parole du conseil provincial, a déclaré que la police avait interpellé 25 suspects, dont certains utilisaient des téléphones portables et des caméras dans un secteur proche des attentats, et interrogeait des témoins. D'après lui, l'interdiction de circuler en véhicule a été imposée pour une durée indéterminée et des soldats irakiens ont été déployés dans les rues. La responsabilité du double attentat n'a pas été revendiquée. Al Qaïda en Irak, tenu pour responsable de spectaculaires attentats à la voiture piégée dans d'autres zones irakiennes, n'est pas connu pour avoir une présence significative dans la région. Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, en visite à Bassorah, a estimé que les attentats étaient une "tentative despérérée" de saper les efforts de stabilisation du pays. Il a également appelé les habitants d'Amarah à faire preuve de retenue et à s'abstenir de tout acte de représailles contre "les terroristes qui ne veulent pas que l'Irak se relève".