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« Si j'avais travaillé seul, le club ne serait pas passé par cette crise »
LE PERSONNAGE : Le président de club controversé : Ridha Friaâ (ES Zarzis)
Publié dans Le Temps le 13 - 12 - 2007

Ridha Friaâ, le président de l'ESZ, a vécu des moments pénibles les jours passés, des moments qui l'ont poussés à démissionner avant de se rétracter et de revenir à la barre. Les résultats en deçà des attentes des inconditionnels fans zarzissiens, la situation peu envieuse dans laquelle se débat son club, il en assume en grande partie la responsabilité. Il le reconnaît volontiers et l'impute à son ouverture,
à son excès de gentillesse et à sa grande confiance envers les personnes qui l'entourent. « Si l'ESZ traverse cette crise, c'est en grande partie parce que j'avais toujours été trop attentif à mon entourage. Je suis persuadé que si je n'avais pas accordé trop d'importance aux différentes suggestions des uns et des autres, l'ESZ n'aurait pas traversé cette crise. » Le froid qui a caractérisé notre relation avec le président sudiste, par la faute de certains collaborateurs aux vils calculs, fait désormais partie du passé. Nous sommes allés lundi le voir dans son bureau ; il nous a aimablement reçu et accepté de répondre à toutes les interrogations des supporters et passionnés du ballon rond concernant les causes de la crise qui secoue le club phare du sud-est, et les solutions qu'ils préconisent pour que son équipe fanion retrouve son rayonnement habituel. Ecoutons-le !
- Le Temps : Dans votre droit de réponse à l'un de nos commentaires parus sur notre journal, vous nous aviez qualifié, sûrement sur conseil de l'un de vos collaborateurs, de polémiste et de malintentionné. Etes-vous toujours du même avis ?
- Ridha Friaâ : Non, pas du tout, je pense n'avoir de problème avec personne. Lorsque j'ai pris la responsabilité de l'équipe, je n'ai jamais pensé que le choix du collaborateur auquel vous faites allusion allait engendrer tous ces malentendus. L'objectif était uniquement de rapprocher les médias du bureau directeur, de les intéresser davantage et de les impliquer d'une manière ou d'une autre pour le bien du club dans les différentes décisions. Malheureusement, et avec le temps, les événements m'ont donné tort, je me suis donc ravisé et j'avoue que ce fut finalement un choix non judicieux.
- Beaucoup de remaniements au sein du comité directeur ces derniers jours. Feriez-vous endosser la responsabilité de la crise actuelle aux membres remerciés ?
- Pas tout à fait. En réalité j'ai été amené à constater un changement notable dans l'attitude de certains de mes collaborateurs, notamment à la veille de notre match face au CSHL. Ce sentiment s'est transformé en conviction après la lourde défaite face aux Banlieusards. En tant que premier responsable du club, j'ai alors pris la décision de procéder à quelques retouches, particulièrement la nomination d'un nouveau responsable de l'équipe senior et d'un nouvel accompagnateur. Charges qui ont été dévolues à Kamel Melloug et Lassaâd Sghaïer qui ne sont autres que les enfants du club où ils ont évolué en tant que joueurs, bien connus de tous et à la compétence reconnue. Et, désormais, une nouvelle ambiance règne au sein de l'équipe fanion ; j'ai eu à le vérifier personnellement au cours de notre séjour à Monastir.
- Suite à la réaction de certains supporters, vous avez décidé de tout laisser tomber avant de vous rétracter et revenir sur votre décision. Ne pensez-vous pas que la situation difficile dans laquelle votre équipe se débat est plutôt la conséquence d'un pouvoir unilatéral ? Le vôtre.
- Pas du tout. Au contraire, si je n'avais pas fait part d'une trop grande ouverture et d'une confiance aveugle dans mon entourage lors de la prise de certaines décisions, le club n'aurait jamais connu tous ces soubresauts. J'avoue même que j'ai été victime de ma gentillesse excessive, laissant à chacun la liberté d'agir dans la sphère de ses prérogatives. Mais, ma foi, de nos jours, notamment dans notre football professionnel, de nouveaux paramètres doivent être pris en compte. Je puis vous affirmer que, à aucun moment, je n'ai usé de mes pleines prérogatives. Les conséquences : on vient de le vivre ces derniers jours. Mais, je vous garantis que, désormais, je m'impliquerai davantage dans tout ce qui touche de près ou de loin aux aspects de la vie de mon club.
- Certains vous accusent de faire preuve d'une certaine indifférence envers vos prédécesseurs, ce qui expliquerait leur totale insensibilité par rapport à cette situation alarmante du club.
- Croyez- moi, depuis mon arrivée à la présidence de l'ESZ j'ai immédiatement souhaité m'entourer des anciens responsables. J'ai même formé un comité de soutien mais, que voulez-vous, une fois parti, personne ne veut plus remettre le pied à la maison. Ce comportement s'explique sûrement par les difficultés qu'ils ont endurées et auxquelles ils ont fait front. D'ailleurs, au vu de ce qui se passe au sein du club, l'ESZ se retrouvera un jour abandonnée à son sort. Je puis vous assurer que je n'ai raté aucune occasion de faire appel à leur aide, pas seulement matérielle, en vain ! Ceci dit, lors de la crise de la semaine passée, un ex-président m'a quand même appelé pour me soutenir et m'encourager à poursuivre ma tâche.
- Parlons maintenant de dépenses. Sont-elles vraiment aussi importantes qu'on le prétend dans les rangs des supporters ?
- Sans pouvoir vous dire exactement à combien elles s'élèvent, effectivement à ce jour nous avons fait face à des dépenses énormes. Je pense d'ailleurs que le budget de cette saison sera, de loin, plus important que l'exercice écoulé. Le championnat est encore long, et en plus, les nombreuses trêves qui nous attendent vont engendrer des dépenses supplémentaires.
- Il faut avouer aussi que lesdites dépenses sont dues à une certaine largesse de votre part concernant les primes de rendement et les salaires alloués aux joueurs. On parle même de salaires et primes doublés par rapport à la saison passée.
- C'est totalement faux et par trop exagéré. On n'a rien doublé du tout. Les choses se présentent autrement. A mon arrivée, et contrairement aux années précédentes, j'ai oeuvré pour une plus longue stabilité de l'effectif au sein de notre équipe. Je ne me suis engagé qu'avec des joueurs qui ont accepté de demeurer avec nous plus d'une saison. Du coup, les exigences de ces derniers ont augmenté, sans oublier que la réalité du marché, celui des transferts, ne nous laisse plus beaucoup de choix. On est obligé de suivre !
- Peut-on comprendre par là que vous portez un regard critique sur le professionnalisme ?
- Tout à fait. Je pense que le professionnalisme a été instauré sans aucun rapport avec les réalités de notre football. A part trois ou quatre grandes équipes, aux ressources importantes, toutes les autres sont en train d'endurer les pires difficultés à joindre les deux bouts. Croyez-moi, les allocations qu'on nous octroie, et le plus souvent trop tardivement, ne suffisent plus à gérer des équipes de divisions inférieures. J'aurais préféré qu'on travaille afin de changer les mentalités avant d'instaurer le professionnalisme. Personnellement, je regrette l'amateurisme, le bénévolat et le don de soi. Le professionnalisme, sans les écoles de formation, ne pourra en aucun réussir comme les décideurs l'ont souhaité. Nos équipes n'ont d'autres choix que de recourir et faire confiance aux éléments issus de leurs catégories de jeunes.
- Pourtant, vous avez fait exactement le contraire en engageant une quinzaine de nouveaux éléments qui, en fin compte, n'ont servi à rien dans leur majorité.
- Lorsque je suis arrivé à la tête de l'ESZ, il ne restait plus à la disposition de l'équipe que deux joueurs ayant fait partie de la formation de base de la saison écoulée. Je n'avais donc pas d'autre choix pour renforcer l'équipe. Mais, sachez une chose, tous les recrutements ont été effectués après accord du staff technique. Je ne me suis immiscé dans aucun recrutement, le volet technique fut toujours du ressort des techniciens.
- Regrettez-vous d'avoir fait venir Chargui ? Que lui reprocheriez-vous ?
- Non, je ne regrette pas d'avoir choisi Moncef Chargui. Le choix de cet entraîneur le fut après moult concertations, et son CV plaidait en sa faveur. Durant la période qu'il a passé avec nous, il a effectué du bon travail, essayé de bâtir une nouvelle équipe capable de tenir la dragée haute aux meilleurs. Sur le plan purement technique, je n'ai rien à lui reprocher, seulement, là où le bât blesse, c'est au niveau de la préparation psychologique. Moncef Chargui n'a pas réussi à motiver les joueurs, à devenir un meneur d'hommes. J'ai assisté à certaines réunions techniques et, croyez-moi, elles étaient d'une monotonie... En plus, certains choix de joueurs ne furent pas judicieux.
- Tlili, qui n'a pourtant cessé d'étaler à qui veut l'entendre vos qualités, c'était aussi un mauvais choix ?
- En recrutant Tlili, nous espérions remonter le moral des troupes, remettre la machine sur les rails. Qui pourrait en effet contester le palmarès de ce technicien chevronné. Seulement, au fil des jours, on s'est malheureusement rendu à l'évidence. Tlili n'était pas l'homme de la situation. Au lieu de s'améliorer, l'équipe a perdu goût au jeu. De par sa manière de diriger les entraînements et son comportement, Tlili a fini par lasser les joueurs et les ennuyer. Sa désignation à la tête de l'équipe fut un échec total. Son maintien aurait ruiné tous nos efforts.
- Et au niveau des joueurs, où se situent les regrets ?
- Le premier d'entre eux n'est autre que le gardien Rami
Jridi. J'avoue que ce keeper ne nous a été d'aucune utilité, et je regrette de n'avoir pas intimé l'ordre de le remplacer par le jeune Abderrahman Baâboura, qui a fait étalage de toute sa classe, dès la première rencontre officielle avec les seniors. Viennent ensuite les Anis Karoui, Bouhouch, hormis les trois rencontres auxquelles il a participé, Hamdi Jebnoun qui n'a pas donné encore ce qu'on attendait de lui, Nadhir Maâtoug et bien d'autres.
- A vous entendre énumérer ce grand nombre de joueurs décevants, l'on doit s'attendre à une grande lessive au sein de votre effectif lors du mercato hivernal ?
- Effectivement, tout d'abord dans le but d'alléger la masse salariale importante actuelle, et ensuite faire venir d'autres éléments plus performants. Un nombre important d'éléments seront libérés et des contrats seront résiliés.
- La décision de maintenir le directeur technique des jeunes, Ahmed Labiadh jusqu'à la fin de la saison n'est-il pas un aveu d'impuissance, voire une sorte de résignation par rapport un verdict probable de descente au purgatoire ? Et donc l'entame d'une opération de restructuration anticipée.
- Pas du tout ! Au contraire, je pense que le seul capable de conduire l'opération sauvetage en même temps que la restructuration ne peut être qu'un enfant du club. Ahmed Labiadh s'est jusque-là convenablement acquitté de sa mission en tant que directeur technique. Je l'ai nommé afin de redresser une situation que beaucoup estiment impossible, mais que je pense à notre portée. Il faut faire confiance au cru du club et juste le renforcer par quatre ou cinq nouvelles recrues de valeur sûre. Ma relation amicale avec la quasi-totalité des présidents des clubs de Ligue 1 nous aidera certainement à renforcer nos rangs. Comme nous ferons tout pour enrôler deux étrangers de haut calibre, deux internationaux dans leurs pays.
- Sur un plan personnel, regrettez-vous votre prise de fonction à la tête du club ?
- Jamais, sinon peut-être au cours de la semaine passée après la réaction de ces pseudo-supporters. J'en profite d'ailleurs pour leur dire que la charge et la responsabilité d'une équipe telle que l'ESZ, avec toutes ses spécificités, n'est nullement de tout repos. Il faut oser faire partie du comité pour le comprendre. En tout cas, les quelques mois que j'ai passé à la tête de mon cher club furent exaltants, en dépit de toutes les contrariétés.
- Ces affirmations ne cachent-elles pas une intention de quitter les commandes du club, et ce dès la fin de l'exercice en court, avant même la fin de votre mandat ?
- Il est encore prématuré d'envisager pareil dénouement. Il y a plus urgent aujourd'hui, la priorité est de tout faire pour redresser la situation que je qualifie de guère d'impossible. J'affirmerais même que l'ESZ se maintiendra.
Propos recueillis par Hédi OMRANI

Pavés
A propos de Chargui
« Bon technicien, mais piètre communicateur »
A propos de Tlili
« Il n'était pas l'homme de la situation »


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