Un équilibre bâti sur du carton-pâte est forcément un équilibre précaire. Sur un fil. Un petit souffle de vent suffit à en renverser le cours, basculement irrémédiable à la clé. Et le vide happe, on le sait, dangereusement. En occulter l'imminence, ne pas anticiper, en amont, les garde-fous nécessaires pour parer à tous les risques, peut s'avérer suicidaire. D'aucuns parleront d'urgence électorale. Ce n'est pas tout à fait faux, mais pas tout à fait juste non plus. Car, la bataille, «rangée», qui ne fait, en réalité, que démarrer entre Béji Et Ennahdha, entre la Présidence et la Kasbah, si on veut, quoique, implique d'abord de régler, définitivement, les dossiers en cours. Dossiers «brûlants» s'il en est, qui ont à voir, très étroitement qui plus est, avec la sûreté de l'Etat, ce qui n'est pas une mince affaire, loin s'en faut ! Dans la mesure où la question de la sécurité «parallèle» met en danger, indéniablement, le pays, et de quelle façon!En ce sens, et parce que l'heure est grave, BCE a raison, mille fois raison, de ne pas prendre les révélations du Collectif pour la défense des martyrs Belaïd et Brahmi à la légère, Et de ne pas se laisser intimider, par les menaces, soudjacentes- du parti Ennahdha, car menaces il y a, et pas seulement sur le Président, mais sur la Tunisie toute entière, qui ne doit pas s'en laisser conter par les caresses dans le sens du poil des partisans des Frères musulmans en Tunisie, cachés sous le label d'Ennahdha et qui ne cultivent avec la «Renaissance» des lumières qu'un cousinage très approximatif, qui s'écaille assez rapidement lorsque l'on gratte le vernis. Une renaissance de façade, mais qui ne tient pas le coup. A l'épreuve du réel, une fois les noces en mésalliance consommés, les masques tombent. Et le propos, mielleux et policés pendant ce laps de temps, en devient venimeux et menaçant. Non, BCE a raison d'avoir déclaré la rupture. Et d'avoir affiché la couleur. Les traîtres à la Patrie doivent payer. Et ils paieront leur dû. Cela c'est sûr. La Tunisie qu'ils semblent avoir sous-estimé ne pardonne pas. Elle n'oublie pas non plus.