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Complot contre l'Afrique subsaharienne
Publié dans Le Temps le 15 - 12 - 2018

Crois-je à la théorie du complot ? Suis-je paranoïaque ? Oui à la première question. Non à la seconde.Je pense, non, je ne pense pas : il y existe, bel et bien, un complot contre l'Afrique subsaharienne aux Journées théâtrales de Carthage depuis que Hatem Derbel y est directeur et a, auprès de lui,un conseiller attitré qu'il porte aux nues, Mohamed El Ouni, pour qui les Africains subsahariens «sont de la m…». J'en sais quelque chose.J'ai travaillé deux mois sur les JTC 2017, avant de démissionner devant tant de racisme et de misogynie.Laissons les JTC de l'année dernière. Elles sont mortes et enterrées. Enfin, peut-être que non finalement, si l'on regarde celles de cette année.
Burkina Faso, pays africain subsaharien invité d'honneur des JTC 2018. Invité d'honneur mais sans les honneurs dus à un invité. Dimanche 09 décembre, la délégation burkinabè n'avait aucune information sur le déroulement du soi-disant hommage. Aucune réponse à «où ?, comment ?, déroulement ?». La seule info était mardi 11 décembre à 11h00. Lundi 10 au matin, toujours rien. Tout comme les informations sur «où ?, quand ?, comment ?, déroulement ?» de l'exposition sur le pays des Hommes Intègres. Finalement, au cours du lundi, on daigne informer les invités.
Mardi 11 décembre, fête nationale burkinabè. Le pays est en liesse. Mais aux JTC, le Burkina Faso n'est pas à la joie. Trois chaises sur la scène de la salle Africart pour l'hommage. Une de vide. Celle de Hatem Derbel. Le directeur des JTC n'a pas daigné montrer le bout de son nez, même pour cinq minutes. Des engagements ailleurs ? On ne prend pas d'engagements ailleurs quand on a un invité d'honneur. C'est une insulte !Au moins on pointe le bout de son nez pour marquer sa présence même furtivement. Présents dans la salle :la délégation burkinabè dont de grands noms du théâtre, trois personnes travaillant sur les JTC (mais pas pour représenter Hatem Derbel),l'éditeur belge Emile Lansman,le technicien de la salle, le représentant du MAPAS (marché en Espagne), un comédien sénégalais, une journaliste de la TAP, un journaliste ivoirien, et moi-même. Une salle quasi-vide non burkinabè qui a fait dire au conférencier, le professeur Prospère Compaoré : «On m'a demandé de parler du théâtre burkinabè. Mais vous le connaissez déjà. J'ai choisi de parler du théâtre de développement».
Pendant la conférence, deux Burkinabè de la délégation doivent quitter la salle pour se rendre à Ibn Rachiq. C'est finalement là que l'exposition aura lieu. Juste avant la pièce burkinabè «Mots pour maux». Il est un peu plus que midi. L'heure de la représentation : 17h00.
Hatem Derbel a, finalement, daigné recevoir le professeur Prosper Comparé dans son bureau sous l'influence d'une personne… Sinon, le directeur des JTC n'en aurait fait que fi ! Merci l'hospitalité tunisienne.
Des pièces mal dispatchées
Burkina Faso, invité d'honneur. Aucun journaliste burkinabè invité à couvrir l'événement. Pourtant des noms ont été proposés. Un seul journaliste africain subsaharien présent sur les JTC pour une dizaine de journalistes arabes invités. Cherchez l'erreur…
Certaines pièces africaines subsahariennes ont été mal dispatchées : les deux à l'Etoile du Nord, et celle à Ibn Rachiq. Pour cette dernière, qui, je le rappelle, était «Mots pour maux», il y a eu des gros problèmes techniques, surtout au niveau du son. Cela s'en est ressenti lors de la représentation, mettant dans tous ses états la comédienne Maïmouna Ndiaye. A quoi sert-il que les troupes envoient leur fiche technique si elle n'est pas respectée ?
«Délestage», la pièce congolaise (RDC), elle, a été délestée du public. Qui irait à l'Etoile du Nord pour voir une pièce africaine subsaharienne ? Hein ? Le voisinage n'est pas très sûr, même si la salle est située derrière le ministère de l'Intérieur. Puis, L'Etoile du Nord a laissé, depuis longtemps, tomber sa fonction première de salle de spectacle digne de ce nom pour se transformer en immense café. Les gens ont oublié qu'elle existait encore…
Pareil pour la pièce rwandaise «Murs-murs». C'est comme si on a voulu se débarrasser des pièces africaines subsahariennes en les programmant dans un endroit «inaccessible».
Pas de prix pour les Africains subsahariens
«Murs-murs» s'est retrouvée par «accident» en compétition officielle et en a été informée que le 7 décembre au soir, soit la veille de l'ouverture. Le comité de sélection avait choisi «A corps et à cris». Le metteur en scène togolais n'a été averti que le 5 décembre de la sélection de la pièce, soit seulement trois jours avant le début des festivités. Et même si les JTC prenaient les billets d'avion en charge, il a décliné l'invitation, ayant pris des engagements ailleurs, vu l'absence de réaction du comité d'organisation.
Le choix de «Dans la solitude des champs de coton» (Guinée) montre la volonté du comité directeur des JTC qu'aucun prix ne soit attribué à une pièce africaine subsaharienne. D'une, cette pièce ne représente aucunement le théâtre africain. De deux, elle était, et de loin, la plus mauvaise pièce africaine subsaharienne sélectionnée sur l'ensemble de la programmation.A croire que les organisateurs ont prouvé, par mauvaise foi, que le théâtre africain subsaharien est encore primaire. Malheureusement pour eux, ce théâtre est en évolution constante, alors que le théâtre arabe (non issu de la diaspora), lui, est non évolutif, voire en régression constante…
Ça serait un miracle si l'Afrique subsaharienne remporte un prix grâce à «Dans la solitude des champs de coton». Il y a toujours de l'espoir avec «Murs-murs». Mais, les esprits bien-pensants diront : «Ça serait indécent de lui attribuer un prix ! Elle a déjà été honorée lors de l'ouverture».
D'autre part, les chances pour que l'Afrique subsaharienne ait un prix aux JTC ont été réduites dès le départ, non seulement par le choix des membres du jury (un Tunisien, un Algérien, une Libanaise, un Syrien, et un Congolais ayant la nationalité belge), mais également dans le nombre de pièces sélectionnées. Huit pièces, dont trois désistements (Togo, Cameroun, Tchad).
Alors suis-je paranoïaque ? Nous avons vu etnous verrons bien…


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