Les Angolais de Primeiro Agosto sont en stage à Tunis pour préparer la reprise du championnat national en Angola mais également la Champion's league africaine pour laquelle ils sont qualifiés. L'équipe est entraînée par le Hollandais Jan-Brouwer, qui entame sa deuxième saison à la direction technique de Primeiro Agosto. Après une longue carrière en tant que joueur à Nermes DS puis ) Fortuna, le technicien hollandais a entraîné ce même Fortuna, Anderlecht, Kawb (-21 ans), Willem, Valendam et RSC (directeur technique), avant d'aller en Zambie prendra en mains son équipe nationale l'espace de deux années. L'Angola fut sa deuxième destination. Première équipe entraînée Petro Atletico, l'autre grand du football angolais et finalement Pimeiro Agosto. Nous avons profité de sa présence au Parc B où s'entraîne son équipe pour le soumettre à quelques questions.
•Le Temps : Pourquoi avoir choisi la lointaine Tunisie pour y effectuer votre préparation d'avant-saison ? -Brouwer : Nous avions à choisir parmi trois pays qui sont le Maroc, la Tunisie et l'Egypte, là où il nous était possible de travailler dans de très bonnes conditions au niveau de l'hébergement, de la restauration et de l'infrastructure sportive. La Tunisie et le complexe de l'Espérance S.T offrait les meilleures conditions surtout que les terrains d'entraînement sont à quelques mètres de l'hôtel. •Il vous était pourtant possible d'aller en Afrique du Sud, voire au Sénégal, en Côte d'Ivoire ? -Un tel déplacement constituait une motivation pour les joueurs. C'est aussi une occasion de voir de près un autre monde où le football est une tradition solidement implantée, de voir comment fonctionner un club comme l'Espérance S.T que je considère comme un grand d'Afrique. J'ai, d'ailleurs, connu Garba Lawal qui jouait en Hollande après un long passage à l'Espérance S.T. •Etes-vous satisfait de votre séjour à Tunis ? -Très satisfait. Il a été permis à l'équipe de disputer plusieurs rencontres amicales, chose qu'elle ne pouvait pas faire ailleurs. Nous avons rencontré Gafsa (1-1), Mégrine (1-0), l'Espérance (1-4) et le Stade Tunisien dans quelques jours. Je peux dire que ce stage est un total succès. •Souhaitez-vous rencontrer encore une fois l'Espérance S.T mais en Ligue des champions ? -Oui, mais après les trois prochains tours. Mon équipe aura au moins réalisé un bon parcours. Car, contre l'Espérance, notre qualification n'est pas donnée pour certaine. •Pourquoi s'inquiéter alors que Primeiro Agosto a déjà joué une finale d'une compétition africaine ? -L'absence de régularité, je dirais de continuité ont pénalisé le football angolais. Pourtant, les moyens existent, financiers surtout, mais la volonté politique fait défaut. Il faut aller chercher les raisons dans l'instabilité qui prévalait dans le pays. Maintenant, les choses ont changé et le meilleur reste à venir. En Angola, l'entraîneur d'une équipe faisait tout : entraîneur, conseiller, garde matériel, s'occupait du social. Maintenant, on commence à mieux s'organiser. D'ailleurs, nous sommes dans le fief de l'Espérance pour apprendre ce volet de l'organisation. •Vous venez de dire que les moyens financiers existent. Est-ce à dire que les clubs angolais sont bien nantis ? -Et comment ? Ils ont tous le statut de clubs professionnels. Dans la mesure où ils sont sponsorisés par des entreprises nationales ou par l'armée et même quelques ministères. L'agence des pétroles sponsorise deux équipes dont Pétro Allégro, l'armée sponsorise deux équipes dont Primeiro ; Air Angola une autre équipe... Aucune des 14 équipes de la Nationale Une ne connaît de soucis financiers. Il reste les mentalités à faire évoluer et elles sont en train d'évoluer. •Comment se fait-il que sur le plan africain, le handball (féminin surtout) et le basket-ball jouent les premiers rôles ? -Pour la simple raison que dans chaque village du pays, il existe des terrains de hand et de basket. Contrairement au football qui nécessite de grands espaces. •L'Angola a tout de même participé à la dernière Coupe du monde en Allemagne ? -Ce fut un accident, comme il arrive quelquefois en football. Cette participation a tout de même entraîné une prise de conscience générale des milieux sportifs angolais. L'Angola va organiser la CAN 2010 et on y pense d'ores et déjà avec la construction de quatre stades de 60.000 places chacun. •Primeiro Agosto est détenteur du doublé en Angola. Pensez-vous que l'équipe est en mesure de continuer à dominer le football dans le pays ? -Ce sera difficile du moment qu'elle sera l'équipe à battre outre qu'elle sera appelée à jouer sur trois fronts, Champion's league oblige. Bien que rajeuni à 50%, Primeiro Agosto est, à mon avis, en avance par rapport à la saison dernière. Le recrutement de trois joueurs zambiens et de deux autres namibiens lui ont été d'un apport précieux. Nous verrons plus clair après notre match de la Champion's league contre les Gabonais de Manga. Interview recueillie par