La mission de contrôle du marché public de confection des bavettes confiée au comité de contrôle des dépenses publics, a pris fin et le rapport relatif à cette mission a été soumis au chef du gouvernement, ont affirmé vendredi, les services du ministre chargé de la fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption. Un résumé de ce rapport sera publié le 27 avril, ont-t-ils ajouté sans préciser la nature des résultats de cette mission. Ce marché public a été marqué par de nombreux remous, à propos d'un délit d'initié, de soudoiement et de jeu d'influence pour le choix des bénéficiaires. Une affaire de soupçon de corruption a été déjà transférée par l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), au procureur de la République, auprès du Tribunal de Première instance de Tunis. La brigade économique et financière s'est chargée de l'enquête sur ces suspicions. Dans son plan de lutte contre le coronavirus et pour se préparer à la reprise après le confinement total, l'Etat, à travers une commission technique nationale, a ordonné la confection de 30 millions de masques barrières lavables et réutilisables "made in Tunisia". Selon une enquête de l'agence TAP, il s'agit là d'un marché juteux qui vaut plus de 20 milliards, d'après les premières estimations. Une opportunité aussi, pour les opérateurs du textile, frappés de plein fouet par la crise engendrée par la pandémie du Covid 19. Un cahier des charges technique, a été élaboré, à la hâte, par la commission précitée, pour la confection de ces masques multicouches en tissu. Ce document aurait fuité avec la complicité d'un fonctionnaire de l'Etat. Des hommes d'affaires informés des critères techniques de confection des masques, se seraient rués sur le marché, pour un achat massif de toutes les quantités disponibles du tissu recommandé pour la fabrication des bavettes. Le conseiller juridique de l'Instance Nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Faouzi Chemingui avait déclaré que l'instance, alertée par des industriels et des artisans, a enquêté sur l'affaire et "est en possession de justificatifs d'une pénurie du tissu recommandé destiné à la confection des masques". "Nous avons reçu, depuis une semaine, 11 alertes concernant des soupçons de corruption et des conflits d'intérêt relatifs à la confection de 30 millions de masques", a-t-il dit. Concernant les prix de ces masques, le ministère du Commerce leur a fixé un plafond de vente des masques non-médicaux et à multiple-usage au public à 1850 millimes y compris la TVA, et ce en vertu d'une décision prise vendredi par ce département ministériel. Cette décision stipule que toute infraction commise sera sanctionnée, conformément aux dispositions de la loi n°36 de l'année 2015, datant du 15 septembre 2015 ainsi que l'arrêté n°10 en date du 18 avril 2020.