LE TEMPS - Le jeu du chat et de la souris se poursuit entre le mouvement islamiste Ennahdha, avec son chef Rached Ghannouchi, et le Parti destourien libre (PDL) qui sait rendre la monnaie de sa pièce au chef du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, pour faire obstacle à tout projet douteux qu'il tente d'initier. Certes, Ghannouchi utilise tous les moyens pour empoisonner la vie à Abir Moussi, présidente du PDL, au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais, cette dernière est aux aguets pour faire avorter tous les projets du gourou islamiste, notamment en ce qui concerne ses relations douteuses avec la Turquie et le Qatar, accusés de toutes parts, à raison d'être le soutien du terrorisme et de l'extrémisme. Ainsi, le PDL a affirmé lundi avoir déposé une plainte auprès du tribunal administratif pour suspendre le transfert de deux projets de lois à la séance plénière de l'assemblée des représentants du peuple (ARP). " Les projets de lois portent sur des accords avec le Qatar et la Turquie ", a indiqué Abir Moussi, présidente du parti lors d'un point de presse au Bardo. Pour elle, l'examen en référé de ces deux projets de lois constitue une violation flagrante de la Constitution, sinon, une tentative de faire passer un agenda politique dans le cadre d'un "projet de conquête des Frères musulmans". La présidente du PDL a invité le président de la République et les élus du parlement à ne pas voter ces projets de lois. "Parmi les prérogatives du chef de l'Etat, la préservation de la sécurité nationale et la stabilité politique et économique du pays ", a-t-elle rappelé. D'après Moussi, ces projets de lois ne servent en aucun cas l'intérêt de la Tunisie mais plutôt les intérêts de la Turquie et du Qatar qui cherchent, selon ses dires, à exercer une mainmise sur l'économie nationale. Les deux projets de lois portent sur l'ouverture d'une section du Fonds du Qatar pour le développement et l'encouragement de l'investissement avec la Turquie. Maintenant, c'est au tribunal administratif de trancher et, même si ça passe, il restera au président de la République de faire obstacle à ce projet, s'il sent qu'il est douteux.