La restauration est touchée de plein fouet par le coronavirus. C'est une crise sans précédent que traversent actuellement tous les professionnels de la restauration qui attendent avec impatience de pouvoir reprendre du service. Une reprise qui s'annonce déjà difficile. Les restaurateurs croisent les doigts. Depuis que le gouvernement a imposé le confinement, le 13 mars, plusieurs restaurants ont dû fermer leurs portes, sans savoir s'ils pouvaient un jour les rouvrir. Quand on voit la crise sanitaire, on voit qu'on est loin d'être sorti d'affaire. "Notre profession est lourdement sinistrée. Nous sommes tous logés à la même enseigne, sans savoir ce qui va se passer, souligne un restaurateur à Hammamet. On a tous fermé nos établissements. Comment va-t-on les rouvrir ? Je fais confiance au gouvernement. Pour l'instant, notre staff est au chômage partiel. Je suis plus inquiet pour l'avenir surtout que nous devrons payer le loyer, le personnel, la CNSS et d'autres charges : la perte du chiffre d'affaires sera là et on devra faire face. Ce sera terrible pour le secteur. On mettra du temps à se relever. Il faut déjà que tout le monde puisse rouvrir et que certains ne restent pas au bord de la route… Et que les gens reviennent dans nos restaurants. On vit une crise sans précédent", soutient un restaurateur. Notre clientèle a chuté de 70 % sur un an, c'est une catastrophe", soutient une dame, propriétaire du restaurant. "Notre chiffre d'affaires a baissé de plus de 50 % en deux mois. On va avoir de gros problèmes pour s'en sortir". La Fédération Tunisienne des Restaurants Touristiques a vite réagi. Elle a publié, une lettre adressée à l'autorité de tutelle. La fédération y formule ses recommandations à caractère «urgent». Et ce, pour aider le secteur à surmonter la crise du Coronavirus. Dans cette lettre, la Fédération Tunisienne des Restaurants Touristiques a appelé le ministère du Tourisme et de l'Artisanat à concrétiser les mesures prises par le gouvernement en faveur des entreprises touristiques impactées par le Covid-19. La fédération a souligné la nécessité de mettre en place un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires. Et ce, en vue de réduire la pression sur la trésorerie des établissements. Et de leur permettre de remplir leurs obligations financières et celles des charges salariales. La Fédération a, par ailleurs, exhorté le ministère à mobiliser des bailleurs de fonds étrangers établis en Tunisie. L'objectif étant d'explorer des formes de partenariat et d'accompagnement en matière de formation, de promotion et de financement. Un protocole sanitaire à élaborer Sous la houlette de la FTRT, les restaurants, lounges, bars et cafés touristiques pensent à la reprise et se préparent au déconfinement, annonce son Président Sadok Kouka. "Cette préparation est précédée par beaucoup de soucis. Fermés depuis plus d'un mois et demi, les restaurants affrontent des problèmes financiers énormes, surtout que les banques refusent de leur donner des crédits et que les aides de l'Etat promises tardent à venir", écrit-il sur la page de la FTRT. La Fédération précise dans un communiqué publié le 4 mai 2020 que "Les restaurants devront reprendre leurs activités le 24 mai 2020. Ils doivent réduire de moitié leur capacité d'accueil et respecter une distance entre les tables, tout en maintenant l'animation musicale alors que la danse en groupe sera interdite" Pour le chef Rafik Tlatli, la crise sanitaire a touché la restauration. "Depuis deux mois, la peur et la panique ont généré la désertion des restaurants dit-il. Tout le monde ne parle que de ça. Nous vivons un véritable séisme économique. Nous avons honoré nos engagements financiers envers notre personnel malgré la fermeture. Pour l'ouverture prévue le 24 mai, il faudrait se préparer avec le respect des gestes barrières et la distanciation physique. La volonté des restaurants, c'est d'ouvrir le plus rapidement possible dans des conditions de sécurité pour nos salariés et nos clients", a-t-il poursuivi, avant de suggérer que le port du masque et des gangs serait une obligation. Le gel doit être mis à la disposition des clients et du personnel. Le protocole insiste sur le besoin de garder une distance de deux mètres entre les tables. Ce qui implique d'espacer les clients dans les salles, mais aussi, par exemple, de définir des "sens de circulation" dans les couloirs et même dans les salles, qui pourront être matérialisés par des panneaux, pour éviter les croisements. Dans le fond, ce qui est prioritaire, c'est la santé de nos clients mais je pense qu'en s'unissant tout le monde, on va réussir à passer à travers cette période-là et raviver nos flammes par la suite".