« Un mal pour un bien ». C'est bel et bien l'adage qui correspond le mieux pour l'Etoile dans cette longue et « compliquée » trêve causée par la crise sanitaire. La direction du club sahélien s'est vu offrir une opportunité en or pour remettre de l'ordre à la maison, concevoir un nouveau cycle sur des bases solides et surtout autour d'une vision qui rompt avec l'arbitraire, le ponctuel et notamment en parfaite adéquation avec l'identité et les moyens logistiques et financiers actuels de l'ESS. Revoir le mode managérial du club ! L'Etoile a beaucoup souffert ses dernières années des erreurs de casting et de l'absence de vision stratégique et cohérente. Il est vrai que le président du club Dr Ridha Charfeddine a été remarquablement généreux en dépensant des sommes colossales, mais sans pour autant bâtir quelque chose de durable et qui pourrait inscrire les performances de l'Etoile sur l'axe du temps. Le président étoilé-le garant exclusif de la pérennité du club en ce moment- doit se rendre compte que le mode managérial « classique » adopté ces dernières années est devenu caduc voire stérile. Car de nos jours, le fait de désigner un président de section et de lui confier cette irritante et préjudiciable notion de « carte blanche » est devenu une approche dépassée par les évènements et infructueuse, du moins sur le plan foncièrement technique et footballistique. Regardez ce qui se passe dans le monde au niveau des plus grandes écuries du football. Aujourd'hui, l'essence même du mode de fonctionnement de ces clubs est incontestablement ce volet purement technique, qui est confié à de véritables experts en la matière et des hommes de terrain habituellement des figures de proue du club ;qui par leur présence confèrent ces notions fondamentales d'expertise mais surtout de valeurs d'appartenance. Les exemples dans le monde du football professionnel sont multiples : Au Milan AC,on a fait appel au tandem légendaire Paulo Maldini-Kakà pour remettre à flot les rossonerri. Au PSG,le directoire Qatari a eu recours à Leonardo ancien joueur du club et fin stratège en matière de gestion des dossiers techniques. L'Establishment du Bayern est composé de légendes du club à l'instar des Uli Hoenes,Karl Heinz Rummenigge ou Hasan Salihamidzic(directeur sportif) ;sans oublier la présence d'Emilio Butragueno l'ancienne star du Real Madrid entant que vice-président du club merengue. EricAbidal,est lui aussi l'épine dorsale des décisions techniques du Barça…. Tenant compte de tous ces exemples de réussite managériale à l'échelle planétaire, le président de l'Etoile devra repenser son mode gestionnaire du club en favorisant la présence de personnes à vocation fondamentalement technique, parce que finalement, c'est ce que le public retient le plus et c'est la véritable vitrine du club. Aujourd'hui, et pratiquement au niveau des clubs de référence, ce titre de président de section n'existe pas. Par contre, le mode managérial moderne repose essentiellement de nos jours sur la présence d'un manager général du club qui définit les orientations générales sur les plans logistique et gestionnaire ;et d'un directeur sportif qui fixe les besoins techniques mais également qui est doté de l'expertise adéquate pour évaluer le travail technique des entraineurs et l'apport des joueurs. Et de ce côté-là, l'Etoile a de la chance de pouvoir compter sur une pléiade d'enfants du club au vécu certain et doté du charisme et de la technicité idoines pour remettre le club sur les rails. En bref, durant cette longue période d'inactivité, l'establishment de l'Etoile, pour une fois, n'est pas contraint de travailler dans l'urgence et dispose non seulement du temps mais également des moyens pour assoir un nouveau mode gestionnaire efficace et durable. C'est une véritable aubaine pour les décideurs étoilés qui n'ont plus droit à l'erreur et se doivent d'agir judicieusement et stratégiquement pour l'intérêt du présent mais également de l'avenir de l'Etoile. A bon entendeur salut !