Cette fois, l'offensive des troupes du maréchal Haftar contre Tripoli semble avoir définitivement échoué. Le leader de l'Est libyen vient de subir un nouveau revers en perdant Al-Watiya, une base aérienne jugée stratégique au sud de la capitale. C'est une vieille base aérienne construite par les Américains en 1942 pour lutter contre les forces allemandes, à 140 km au sud-ouest de Tripoli. Un immense complexe de 50 km², composé de hangars, de taxiways et de pistes. D'ici, les avions peuvent atteindre la Tunisie ou l'Algérie si nécessaire. Elle est considérée comme la base aérienne la plus importante de Libye après Mitiga, l'aéroport de la capitale. Entre 7 et 10 000 soldats peuvent y stationner. Un lieu stratégique Al-Watiya ouvre sur le désert, et depuis 2014 était tenue par les forces d'Haftar. Il en avait fait son "quartier général" pour les opérations militaires dans l'Ouest libyen. Selon les spécialistes, il s'agit d'une prise importante pour les forces du GNA, le gouvernement de Tripoli, peut-être capitale pour la suite du conflit. Une équipe de l'agence de presse turque Anadolu Agency a pu se rendre sur place. Sur leurs images, on peut voir de vieux avions de chasse en partie démontés prendre la poussière dans les hangars. Hormis quelques carcasses de véhicules incendiés, les dégâts semblent modestes et la base paraît opérationnelle. Le soutien turc déterminant Toujours selon Anadolu Agency, il aura fallu près d'un mois, et une vingtaine d'attaques aériennes, au GNA pour s'emparer d'Al-Watiya. Une fois encore, le soutien des drones turcs a été déterminant. Ils ont permis de détruire trois systèmes de défense anti-aérienne Pantsir. Des systèmes de fabrication russe, fournis par les Emirats, soutien d'Haftar. L'agence n'évoque pas de combats au sol, se contentant de préciser que les soldats d'Haftar ont fui. L'assaut final n'a duré que quelques heures. Cette nouvelle défaite pour la LNA (Armée nationale libyenne) sonne comme la fin de la tentative de conquête de l'Ouest libyen pour Haftar. Pour autant, le maréchal conserve le contrôle d'une grande partie de la Libye et en particulier les champs pétroliers de l'Est. Il a bloqué les exportations de pétrole, asphyxiant l'économie libyenne.