Officiel, la 5G sera commercialisée en Tunisie début 2025    France Inter : Vague de démissions pour soutenir Meurice, viré pour s'être moqué de Netanyahou    CAN 2025 : La date du tirage au sort est fixée    Prix de l'or au 12 Juin 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    SONEDE : Des mesures exceptionnelles en prévision de l'Aïd El-Adha    Un sommet du G7 sans Mohammed ben Salmane ?    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    Lotfi Mraihi : un manifeste de campagne de 150 pages    Pourquoi | Gardien de voitures, un métier non réglementé    Le ministre des Affaires sociales à la conférence internationale du travail à Genève : « La Tunisie s'emploie à renforcer le système de protection sociale »    Suppression prochaine d'une nouvelle liste de 33 autorisations administratives    FITA 2024 | Fatma Thabet, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines : «La Tunisie a constamment œuvré à promouvoir une coopération entre les pays africains»    Le général Roméo Dallaire, chef de la Minuar au Rwanda: "Les Tunisiens ne m'ont jamais laissé tomber"    Daily brief national du 13 juin 2024: Deux jours de congé à l'occasion de l'Aïd Al Idha    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    Exposition personnelle de Sinda Belhassen : Tisser la terre    Pourquoi plus de 40% des jeunes Tunisiens sont-ils déterminés à partir à l'étranger ?    FTF – L'avenir du bureau fédéral et sa relation avec la FIFA : Devoir de sagesse...    Point de vue | Le syndrome Ahmed Hafnaoui !    MEMOIRE : Salem ATTIA    CONDOLEANCES : Chiraz NALOUTI    Kamel Sahnoun : en moyenne, vingt ingénieurs quittent le pays au quotidien    BCT : Ouverture des guichets à l'occasion du congé de la Fête de Aïd El-Adha    La météo du premier jour de l'Aïd El-Adha    Nizar Yaiche annonce la livraison et l'installation des composantes de la bibliothèque numérique    Kais Saied invité au Sommet du G7    La migration et la sécurité des frontières au cœur du G7    Ons Jabeur vs Linda Fruhvirtová : A quelle heure et sur quelle chaîne suivre le match ?    Aïd El Kebir : ouverture des guichets de banques    Près de 4 milliards de dinars de recettes d'exportation d'huile d'olive    Arrivée de navires russes à Cuba : Washington réagit en déployant ses forces    Moscou suspend les échanges en dollars et en euros à la Bourse    Tunisie – Sfax : Un agent de police décède lors de l'évacuation d'un immeuble squatté par des subsahariens    Tunisie – Affaire Jilani Daboussi : Mondher Ounissi maintenu en détention    Tunisie – Signature d'un accord sécuritaire en vue de l'ouverture du passage frontalier de Ras Jedir    Tunisie – METEO : Quelques orages sur le nord ouest    La loi d'exemption du service militaire des ultra-orthodoxes divise les israéliens mais sauve le gouvernement Netanyahou    Rafael Nadal et Carlos Alcaraz représentent l'Espagne aux JO    Formation pour éditeurs Tunisiens : spécialisation en littérature jeunesse    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    Classement mondial et arabe des pays possédant le plus de bétail en 2024    Ons Jabeur se qualifie pour les 8èmes de finale du tournoi WTA 250 de Nottingham    Plus de 35 morts dans un incendie au Koweït    L'avis de l'expert | Mongi Ben Brahim : "Il faut respecter nos adversaires"    Concours de Courts Métrages « Les Ecrans de Hammamet » : De l'idée à l'écran...    Souad Ben Slimane, autrice, comédienne et interprète du One-Woman-Show «Deadline», à La Presse : «Le besoin de dire m'a motivée pour reprendre la scène»    Tunisie – Récupération de pièces archéologiques de la France    CONECT: Organisation des ateliers de réflexion dans le but d'améliorer le climat des affaires et impulser la transformation du modèle économique du secteur de l'industrie cinématographique    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une mère c'est celle qui ouvre son cœur avant ses bras !
Publié dans Le Temps le 31 - 05 - 2020

Ashraf Benabdeladhim est un artiste plasticien tunisien, peintre et calligraphe, professeur d'arts plastiques, diplômé de l'Institut Supérieur des Beaux-arts de Tunis, spécialisé dans le dessin. Il a participé à plusieurs expositions nationales et internationales, et y a reçu plusieurs prix internationaux, dont le deuxième prix du public en 2016 à l'occasion du 45ème salon d'Automne à Péronne (France). Dans son atelier d'art privé sis à Djerba, il accueille régulièrement des stagiaires de diverses nationalités (Tunisie, Maroc, Algérie, Belgique, France, Etats-Unis etc.) et des amateurs d'art du monde entier. Ses œuvres connaissent un franc succès partout où il les expose. L'artiste maîtrise le dessin sur plusieurs supports, ainsi que la peinture sur des objets abandonnés et anciens et réalise les fresques murales géantes qui décorent les entrées des villes. Par ailleurs, il se distingue par un style artistique unique dans lequel il allie peinture et calligraphie.
Il a également décoré des stations de transport sur l'île de Djerba. Son concept différent de la réceptivité artistique vise à établir un art participatif et fonctionnel, un art ouvert à la société et à l'espace public. Il a pris l'initiative de poursuivre le projet Djerbahood développé par la galerie Itinérances de Paris dans le village el-Riad pour inciter les artistes de rue à continuer cette action en remplaçant les fresques détériorées. Il a réalisé de nombreuses fresques chez des particuliers ou dans les villes et villages de l'île de Jerba (écoles, associations, etc.).
La question de la femme :
un dépassement des contextes
orientalistes
L'un de ses thèmes favoris se trouve être la condition féminine. Les femmes dans ses peintures s'expriment et transmettent au spectateur des points de vue, une position contre la société, une position contre un monde injuste, et contre des blessures inoubliables. Parmi ces tableaux, nous pouvons retenir Regard, Face à Face, Djerbienne, Espoir, Homme et Femme, Fidélité, Simplicité, Que des Femmes, Femme, Obstination, Transparence, disparition.Mais celui qui nous a le plus interpellée, c'est indiscutablement « Amour pur » dont nous proposons cette rapide lecture plastique et herméneutique.
Description du tableau
Achevé le 28 mai 2020, mesurant 90/70 cm, huile sur toile, il réussit parfaitement le mariage entre peinture et calligraphie arabe. Le tableau s'ouvre comme une fenêtre, avec deux côtés inégaux. Sur le petit côté, à gauche, c'est la calligraphie arabe qui s'étend verticalement. Le reste du tableau est la scène d'une mère avec son bébé. De sa main droite, celui-ci tente d'effacer le tatouage gravé sur le front de sa génitrice, et de sa main gauche, il recherche ses seins qui semblent se dérober à ses doigts.
Les deux couleurs dominantes dans la palette de l'artiste sont le bleu avec des nuances différentes et la couleur de la chair. Ainsi que le gris dégradé, accompagné de blanc et de rouge sur le côté de la calligraphie arabe.
Le tableau est éclairé par la dégradation de la couleur bleue, du foncé au clair, du bas vers le haut. Le côté que nous voyons de la scène est le côté le plus éclairé.
Lecture interprétative
Est-il possible de dessiner et peindre un sentiment aussi noble, sacré et divin que la maternité ? Comment « l'amour pur » peut-il devenir la parole même de l'artiste dans une œuvre artistique ? La chose la plus difficile dans l'art figuratif ou l'art semi-figuratif c'est le fait d'exprimer les sentiments, alors qu'en est-il d'une peinture qui reflète les sentiments les plus sincères et les plus nobles : l'amour maternel ?
L'enfant dans ce tableau est complètement nu, car il représente l'innocence et la vérité absolues. Il est innocent sans le mensonge langagier, transparent sans masque, courageux en dehors des contraintes morales, libre comme l'art, doux comme un rêve, calme comme un ange.
L'enfant connaît sa mère instinctivement, c'est l'instinct d'amour. Cet instinct lui permet de rechercher la vie chez sa mère. La recherche du sein correspond à son attachement instinctif à la vie. La relation du nourrisson avec sa mère est naturellement renforcée, presque intuitivement consciente, et une étrange familiarité naît entre eux, qui ne peut être ni séparée ou transcendée.
Les tatouages gravés sur le visage de la mère symbolisent sa souffrance, les blessures qui l'ont suivie au fil du temps. Et ici, le bébé essaie d'effacer les blessures profondes de sa mère. Cet amour noble et conditionnel est peut-être le seul qui puisse faire oublier à la mère ses déceptions et ses douleurs.
La rencontre entre la nudité de l'enfant et les blessures de la mère est donc un signe de la patience dont la femme fait preuve dans la société.
Les vêtements traditionnels de la mère ne renvoient pas seulement à son identité et à ses origines, mais aussi aux contraintes sociales, morales et religieuses imposées chez nous à la femme. Cependant et malgré la tristesse dans les regards de la femme, son visage est rempli de bonheur en embrassant le bébé. C'est sans doute pour cela que l'artiste a choisi des couleurs qui inspirent l'optimisme et la pensée positive.
Les dualités auxquelles cette peinture fait référence sont nombreuses, visible et invisible, passé et présent, femmes et société, douleur et espoir. Les éléments de ce tableau sont répartis de manière équilibrée et réfléchie. Ils invitent à une sorte de méditation intelligente, à une conscience philosophique du monde et à une compréhension profonde de la vie.
Maternité et espoir
Cet amour pur, presque divin, est une fenêtre ouverte sur l'espérance. La nuance du bleu du foncé au clair, est le début de la détente et de la décoloration. L'horizon que la maternité dessine est un espace plus large et ouvert. Alors que l'autre côté, coloré en gris, est entouré de lettres arabes calligraphiées. Il est un espace clos, confirmant l'affiliation de cette mère à un passé arabe qui allie originalité et dureté. La couleur grise est donc une couleur qui symbolise la neutralité.
Le carré rouge qui se colle sur la couleur grise est l'amour qui flotte à la surface de la neutralité sociale. C'est la bougie que chaque mère allume dans son champ.
La maternité n'a pas de nationalité spécifique, c'est un sentiment inconditionnel, noble, saint et divin. Par conséquent, l'artiste exprime la maternité dans ses dimensions humaines et universelles. La maternité peut également transcender l'homme pour inclure chaque être vivant. Dans chaque vie, un sentiment sincère de maternité est assuré.
Faouzia Dhifallah


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.