Le Temps-Agences - Au moins 12 personnes, dont une fillette de quatre ans, sont mortes et une quinzaine sont portées disparues après l'effondrement lundi d'un immeuble de 12 étages à Alexandrie, dans le nord de l'Egypte, a indiqué hier un responsable des services de sécurité. De son côté, l'agence de presse officielle Mena a fait état de la découverte d'une survivante, retrouvée sous les gravats 24 heures après l'effondrement du bâtiment. Les corps de deux personnes ont été dégagés en fin d'après-midi des décombres dans le quartier de Loran, dans l'est de la ville, a précisé le responsable. Un précédent bilan faisait état de dix morts. Le nombre de blessés s'élève à trois personnes, a-t-il affirmé sous le couvert de l'anonymat. Une quinzaine de personnes sont toujours portées disparues, selon lui. La survivante, Yasmine Mohammed Abdel Aal, 24 ans, "est en bonne santé", a affirmé à l'agence Mena Mahmoud al-Damati, directeur de l'hôpital d'Alexandrie où elle se trouvait. "Elle peut bouger et parler", a-t-il affirmé. La jeune femme, qui s'était mariée deux mois auparavant, venait de rentrer des Emirats arabes unis pour célébrer l'Aïd al-Adha (fête musulmane du sacrifice) avec sa famille, a affirmé son frère Chérif à la Mena. Le gouverneur d'Alexandrie, Adel Labib, avait annoncé lundi que les familles des victimes recevraient 20.000 livres égyptiennes (LE), soit 2.500 euros. Les familles des blessés, elles, recevront 10.000 LE. L'effondrement de l'immeuble faisait la une de la quasi totalité des journaux égyptiens mardi. "La négligence derrière l'effondrement de l'immeuble d'Alexandrie", titrait Al-Akhbar, tandis que le journal indépendant Al-Dostour accusait les services de secours de lenteur. Les autorités locales avaient ordonné en 1995 la destruction des deux derniers étages du bâtiment qui contrevenaient aux normes de construction, mais cet ordre n'a jamais été exécuté, selon la source de sécurité. D'après le procureur général Abdel Meguid Mahmoud, les propriétaires avaient été sommés à plusieurs reprises de procéder à des travaux de rénovation, mais des "conflits" avec les locataires avaient à chaque fois empêché les travaux. Le procureur a demandé l'arrestation des propriétaires et du promoteur immobilier responsable des travaux de rénovation. Ce genre d'accident est fréquent en Egypte en raison du non respect des normes de construction. En mai, deux ouvriers avaient été tués dans l'effondrement d'un immeuble d'un quartier populaire du Caire qu'ils étaient en train de rénover. En 2005, 19 personnes avaient été tuées dans l'effondrement d'un immeuble de six étages à Alexandrie. Trois étages avaient été ajoutés illégalement au bâtiment d'origine. Juste avant le tremblement de terre de 1992, qui avait tué 500 personnes au Caire, le quotidien gouvernemental Al-Ahram avait estimé, citant des responsables, que 40% des logements de la capitale menaçaient de s'effondrer.