Quelle est l'équipe la plus sympathique du pays ? Tout le monde vous répondra : " le CSS " .! Quelle est l'école du purisme, l'école des génies. Tout le monde vous répondra encore : " c'est celle du CSS ". De tous les grand clubs de Tunisie, le Club Sfaxien est le seul qui n'ait pas de rivalité obsessionnelle, " historique " avec d'autres. Peut être aussi parce que le Club Sfaxien évolue dans un environnement tranquille : il n'y a pas la pression soussienne qui pèse sur l'Etoile ! Il n'y a surtout pas de derby, du style, délirant , passionnant, marquant l'histoire et le vécu quotidien des Espérantistes et des Clubistes ; rivalité " génétiquement " transmise de génération en génération. La Tunisie tout entière a vibré au succès du Club Sfaxien. Oui tout entière. Parce que, malheureusement, on ne pouvait pas exiger des fanatiques parmi les rivaux de l'Etoile d'applaudir le fantastique succès de Chermiti et ses amis au Caire. Mais alors d'où vient que cette sympathique équipe se prête à ce spectacle dégradant, désolant, de samedi après-midi ? Oui, c'est vrai : la malédiction s'acharne sur le Club Sfaxien. Le drame de Hadj Messaoud a laissé en émoi tous les sportifs, et pas seulement eux. Une vie, une carrière brisée ; cela interpelle les consciences, soulève encore l'éternelle question de la vanité des choses de l'évanescence de la gloire du sport, elle soulève aussi la question de la fatalité... Encore que Bennani (devenu victime) ne pourra jamais convaincre qui que ce soit qu'il n'allait pas droit sur les tibias de Haj Messaoud. Mais alors Apoko ? Les joueurs Sfaxien est doté d'un engagement impressionnant. Des taches des attaquants par derrière, c'est son lot quotidien. Trop dur, trop cruel de le perdre pour les clubistes Sfaxiens alors qu'ils ne sont pas encore remis du drame de Haj Messaoud. Mais cette colère, les psychanalistes savent la répertorier pour eux ce serait " un syndrome post -traumatique " ... Et à l'évidence les Clubistes Sfaxiens, joueur public, convaincus d'être persécutés par une implacable malédiction, vont vivre comme choqués pour trop longtemps encore. Cela se comprend Mais là où c'est surprenant de la part d'un président d'un club solennellement honoré pour sa conquête africaine, c'est cette hystérie démentielle dans laquelle il a soudain basculé, lui qui est pourtant connu pour son esprit sportif, son faire play et son sens de la mesure. Lorsque les dirigeants ordonnent aux joueurs de regagner les vestiaires, cinq minutes avant la fin du temps réglementaire ; puis qu'ils leur demandent de revenir et que les joueurs refusent ; que le secrétaire général déclare que le CSS pourrait se retirer du championnat voilà qui est grave ! Le problème c'est que cet angélique et sympathique Club Sfaxien est sous pression de l'intérieur même. " Quand on invoque trop l'argent, on invoque le malheur " dit un proverbe chinois. Les dirigeants du Club Sfaxien sont depuis très longtemps, dans une logique outrancièrement mercantiliste. Avec Zahaf, le CSS s'est transformé en une vaste braderie : on achète et on revend, c'est vrai que Zahaf doit assumer 20 mille dinars de charges quotidiennes. Mais la fièvre des transactions, cette psychologie spéculative déteint déstabilise les joueurs. Elle précarise l'esprit de groupe. Et au bout du compte le public le sent... Et quand c'est la poisse qui y met du sien... Maintenant posons cette question pour finir : l'expérience a suffisamment prouvé que la présence des présidents de clubs est nuisible. Cela avait commencé avec Chiboub. Les arbitres en étaient conditionnés. Auto-conditionnés. Et à une question y afférente lors d'une interview de la vérité sur nos colonnes, un mois de janvier 2003, il répondit ceci : " Je déconseille à mes pairs, présidents de clubs de faire comme moi ".