Qu'il soit sans emploi, qu'il n'ait pas de quoi se payer les cannettes de bière qu'il apprécie, cela est naturel, mais qu'il ose déplumer sa propre mère, ce méfait n'est pas concevable, même chez les délinquants. Pourtant, c'est ce qui s'est passé dernièrement dans un quartier populaire de la capitale. L'accusé dans cette affaire n'a pas trouvé mieux que sa pauvre mère pour la délester des maigres effets qu'elle possède encore pour les proposer ensuite à la vente au moindre coût qui satisfasse ses besoins du jour. Là aussi, il ne s'est pas aventuré trop loin de la chaumière familiale pour trouver acquéreur puisqu'il les céda pour une bouchée de pain à sa voisine ravie de l'aubaine. Ce véritable fils indigne s'est dit être dans l'obligation de faire soigner sa génitrice malade, ayant été acculé à les vendre au premier venu, vu sa situation sociale précaire. S'étant aperçu du larcin commis à ses dépens, la mère alerta les agents du poste de police de la cité Ettadhamen qui entreprirent les investigations nécessaires pour débusquer le cambrioleur. Leur enquête déboucha sur l'arrestation du propre fils de la plaignante. Ce dernier avoua sans difficulté avoir commis cet acte illicite, étant au chômage. Il a préféré tromper la vigilance de sa mère pour lui dérober certains vêtements et ustensiles de cuisine que de cambrioler les villas d'autrui, au risque de se faire pincer par les policiers. Interrogée, la voisine affirma aux enquêteurs que l'accusé ne lui proposa pas seulement les objets en sa possession, mais il la supplia de les acheter pour le prix qui lui convient. Elle ajouta qu'elle n'était pas au courant de l'origine frauduleuse des effets mis en vente puisque l'intéressé lui assura qu'il lui appartenait. Traduit devant la justice pour vol, le tribunal a mis le jugement en délibéré tandis que l'avocat a sollicité les circonstances atténuantes pour son client.