Certes, la physionomie médiocre que présente notre illustre Assemblée des représentant du peuple (ARP) n'est plus à prouver. Mais, de là à ce que l'Union interparlementaire intervienne pour la pousser à condamner Seifeddine Makhlouf, pour violence contre Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), cela ne peut conduire à tirer la sonnette d'alarme, sur ce qui passe sous le dôme de l'Hémicycle où les extrémistes trouvent une tribune pour semer leur venin et ternir l'image de marque du pays. A l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), on a condamné la violence exercée à l'encontre de la Présidente du Parti Destourien Libre, Abir Moussi en l'occurrence. Une violence filmée par elle-même et publié sur les réseaux sociaux, deux semaines avant. La vidéo montre Seifeddine Makhlouf, chef du bloc parlementaire Al Karama s'attaquant à Abir Moussi. Le Présidium du Parlement, connu légalement sous la nomination de Bureau de l'Assemblée a pris, au moins, deux semaines pour condamner la violence. Hier, dans la foulée d'un débat entre les membres de l'ARP et Marouane Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le Bureau de l'Assemblée a condamné officiellement la violence commise par Seifeddine Makhlouf. L'affaire ne représentait pas d'importance, à priori. Elle fut discutée comme dernier point d'après l'ordre du jour du Bureau. La condamnation figurait, également, dans le dernier paragraphe du communiqué de l'ARP. Un communiqué qui évoque des activités du Parlement. Ce paragraphe évoque une correspondance de l'Union Interparlementaire (UIP) au sujet d'une plainte pour violence déposée par Abir Moussi. Celle-ci, a confirmé l'information (à vrai dire, c'est elle qui l'a communiquée), la veille de l'audition de Marouane Abassi. Elle a annoncé, dans une vidéo publiée sur sa page officielle, que les discussions autour d'une correspondance en provenance de l'UIP ont pris 8 heures. Elles ont abouti explicitement à la condamnation de Seifeddine Makhlouf pour violence. Tout compte fait, le Bureau de l'ARP, présidé par Rached Ghannouchi, a pris plus que deux semaines pour condamner une violence approuvée. Et il a fallu attendre une correspondance de l'UIP, pour que l'affaire soit classée dans l'ordre du jour du Bureau. Rached Ghannouchi ne s'en sort pas On appréhendait la situation dès le départ. Rached Ghannouchi aurait des discussions et des situations difficiles à gérer en tant que Président de l'ARP. Il est tout d'abord jugé incompétent par ces rivaux politiques. Pourtant, il promet d'être Président Juste, alors qu'il était souvent inexact, parfois même juge et partie. C'est d'ailleurs, l'une des raisons pour laquelle il se trouve attaqué au plénière, avec, même, une motion de retrait de confiance à son encontre, au cours d'une plénière à huis clos, dont les votes seront secrets. Il est encore maintenu à la Présidence de l'ARP avec le soutien de son bloc, de la coalition Al Karama (la fausse copie d'Ennahdha, comme souvent appelée à l'ARP) et celui du Qalb Tounes dont les décisions sont prises par Nabil Karoui. Les ripostes de ses rivaux politiques ne se font pas attendre. A vrai dire, elles ne s'arrêtent pas. On propose ainsi, des amendements du règlement interne de l'ARP, pour l'élection annuelle, d'un Président et les vice-présidents de l'ARP. Un amendement déjà proposé par le bloc parlementaire d'Ennahdha, lors du précédent quinquennat. Rached Ghannouchi cédera-t-il ? Compte-tenu des tractations, à propos de sa candidature à la Présidence d'Ennahdha, son poste actuel à l'ARP serait tributaire de sa décision. Une source au sein d'Ennahdha, explique qu'il pourrait garder la Présidence de l'ARP, s'il n'est pas candidat à la présidence d'Ennahdha. Et s'il ramassait tout ? La réponse de notre interlocuteur qui a requiert de nouveau l'anonymat, prédit un autre scénario probable. Z.D.