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Comment « refaire » la République ?
Publié dans Le Temps le 24 - 11 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Alors que le monde commence à préparer les « festivités » du dixième anniversaire du «Printemps arabe», devenu en cours de route «The Arab Winter», il est grand temps de nous livrer ne serait-ce qu'à un semblant de bilan de cette décennie à laquelle la République, la nôtre, semble survivre difficilement. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Bien des médias semblent s'intéresser au cas tunisien, en tant qu'exemple de réussite, bien que très relative, en se basant exclusivement sur des critères « classiques » comme la violence armée, et la prolifération des milices. Chose que nous n'avons pas en Tunisie, et dont souffrent presque tous les pays qui nous entourent. Rien que la maitrise de cette violence, qui a fait des milliers de morts autour de nous, se présente, envers et contre tous, comme étant un « acquis » à mettre non pas sur le compte de « la révolution », mais sur la nature et la culture profonde de cette Tunisie encore mal comprise. Force donc, est de considérer l'optimisme comme étant l'arme la plus efficace pour ce qui va en advenir de notre pays dans les semaines et les mois à venir.
Actuellement, le pays croule sous une infinité de problèmes liés, d'une manière ou d'une autre, à la prolifération de la corruption et des pratiques illégales à tous les niveaux de l'Etat, au sein de toutes les composantes de la République. Pas un seul département n'échappe aux effets mortifères d'une criminalité que notre système a toujours préféré régler en catimini, sous l'appellation fallacieuse de « secrets de l'Etat ou de l'administration ».
L'Etat auto-ligoté ?
Aujourd'hui, plus que jamais, la République se trouve interdite dans une pusillanimité sans précédent. Le pays questionne ses lois, mais d'une manière, et à une vitesse qui semble déconnectée du temps. Et pour preuve !
Dix ans après le soulèvement populaire authentique des 17/14, le pays est au point mort, à la faveur d'une Constitution qui ne doit sa survie qu'à des machinations idéologiques n'ayant aucun rapport avec la réalité changeante du pays. En l'absence (bien préméditée et entretenue) de la Cours Constitutionnelle, l'Etat est en train de commercer avec sa Constitution comme si elle était une révélation divine, mais sans exégèse. Résultat, les acteurs politiques qu'ils se présentent sous formes de partis politiques, de centres de l'Exécutif, ou de départements du Judiciaires, en font chacun à sa tête. Dans la plupart des cas, et pour sauvegarder un semblant de calme factice, ils préfèrent ne rien faire. Non pas par angélisme d'amateurs ou d'adolescent attardés, mais par calcul politicien de la pire espèce ; où l'opportunisme le plus sordide le dispute à la mauvaise foi la plus délinquante.
Sur ce point aussi, l'optimisme doit être de mise. Il y a quatre ou cinq ans, certains phénomènes de corruption politique, d'abus de pouvoir criminels et autres pratiques s'apparentant plus aux modalités mafieuses qu'à celles des règles devant régir la conduite des affaires de l'Etat, étaient tenues comme des tabous, sous différents prétextes, dont notamment celui de la « paix sociale », un mirage que les dernières pluies commencent à dissiper, annonçant l'hiver politique qui nous attend.
Aujourd'hui, nous vivons une sorte d'implosion des cercles du pouvoir qui agissaient en « chambres closes », se jouant de l'ensemble des potentialités du pays, contre un discours lénifiant qui a donné tout son jus.
La Volonté,
vraie pénurie de l'Etat
Au sommet du pouvoir judiciaire, nous assistons et suivons un feuilleton qui risque d'emporter le peu de crédibilité qui reste à l'Etat, non seulement dans la rue qui se mobilise dans une ambiance plutôt violente, mais aussi dans les cercles de l'investissement, qu'ils soient tunisiens ou étrangers désireux de faire des affaires chez nous. Deux juges se chamaillent par les documents, s'accusant mutuellement de pratiques pour le moins contraires à la Justice, au sens primaire du terme.
Au sommet de l'Etat, aucune réaction effective. Pire encore, le Conseil suprême de la Magistrature demeure prisonnier d'un mutisme que personne, ni aucune autre instance n'est capable de qualifier. Un peu plus haut, le Président de la République, autorité suprême en matière d'interprétation de la Constitution et des lois, n'a émis aucune réaction médiatique quant à ce processus de mise à nu d'un système judiciaire qui a fait son temps, et qui n'est plus adapté à l'optimisme forcé du moment.
Encore plus troublant est le mutisme du Conseil National de la Sécurité, sous la haute autorité du chef de l'Etat, lequel n'a encore vu ou reconnu aucun danger aux griefs qui déchirent le ciel tunisien tels des feux d'artifice, et que les différents protagonistes se jettent désormais publiquement et sans vergogne. Le tout sur un canevas de ruptures organiques entre les différents départements du pouvoir. L'Exécutif, entendez le gouvernement, reste bercé entre les sautes d'humeur de la Présidence de la République d'une part, et celles de l'Assemblée des Représentants du Peuple ARP de l'autre.
Blocage des appareils de l'Etat
Si ce tableau cristallise un défaut, c'est ce blocage factice et artificiel dans lequel les appareils de l'Etat semblent se plaire, navigant dans un laisser-aller laisser-faire que la République n'avait jamais connu auparavant. Même dans les moments de solitude de Bourguiba alité, les rouages de l'Etat fonctionnaient mieux que ce que l'Etat né de la « révolution » nous présente.
Pour combien de temps sommes-nous condamnés à « attendre », et selon quelles conditions ?
La stagnation commence pourtant à peser, voire à alourdir l'ambiance à l'approche des festivités marquant le dixième anniversaire de ce processus sans queue ni tête. A partir du moment où les tares de l'Etat se trouvent étalées sur la place publique, et c'est un signe de santé, l'identification de ces tares, de ces défauts et de ces vices de fabrication ne posent plus problème. Comment y remédier ? Sûrement pas par cette Constitution regorgeant d'incohérences et de contradictions, et que chacun s'amuse à en justifier ses pratiques. Par les mouvements sociaux qui, chaque jour, prennent de nouvelles dimensions régionales, voire locales, le temps est venu de prendre son courage à deux mains, et de déclarer désuète toute la panoplie de textes qui ont à ce point émietté le pouvoir de l'Etat, et réduit la présence de ce dernier à sa plus simple expression.
Le mal étant général, aucune institution républicaine n'est en mesure de traiter seule, ou dans ses propres limites ou prérogatives, les problèmes qui s'amoncellent chaque jour davantage, rendant encore plus difficile toute issue négociée et pacifique à la confusion régnante.
Plus que jamais, un effort réellement national est requis. De sa forme et de son étendue dépendra l'avenir proche de la République.
p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"


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