Il venait de purger plusieurs années de prison, condamnation dont il écopa, ayant été impliqué dans une affaire de contrefaçon de billet de banque, où sa culpabilité avait été établie. Khamous, avait en effet plongé dans la délinquance depuis sa tendre jeunesse, après avoir quitté l'école à seize ans. Lorsque son père décéda, il était déjà en prison pour un petit larcin, qui lui coûta quelques mois en maison de correction pour mineurs. À sa sortie, il s'était trouvé, après la mort de son père dans l'obligation, de subvenir seul aux besoins de sa mère et de ses trois frères. Il put être engagé en tan que garçon de café par le patron, une vieille connaissance de feu son père. Mais il trimait dur, et n'arrivait pas à joindre les deux bouts. Rzouga, un ancien codétenu, le rencontra un jour au hammam. Il était très content de le revoir, et ce fut l'occasion de renouer avec lui, après lui avoir raconté ce qu'il était devenu, et sa situation déplorable qui lui pesait de jour en jour. Son ami lui suggéra un moyen facile, pour avoir beaucoup d'argent, mais qui était trop risqué : Il avait une photocopieuse laser-couleurs. Pourquoi ne pas essayer de photocopier des billets de banque, sur du papier très spécial ? " Tu peux t'en procurer ? " lui dit-il, les yeux écarquillés. " Bien sûr, lui répondit-il tout fier, il suffit qu'on s'y mette à deux. " Ce fut de cette façon, et après avoir essayé de faire écouler quelques faux billets, que Khamous fut arrêté avec son complice, en flagrant délit, et condamné à une forte peine de prison. Ayant bénéficié d'une libération conditionnelle, il put recouvrer sa liberté. Toutefois, ce fut toute sa famille qui avait été affectée par cette incarcération. Sa mère se trouva dans l'obligation, de faire quelques tâches ménagères, peu rémunérées pour subvenir tant soit peu aux besoins de ses frères, ainsi qu'aux siens, durant toute la période où il était incarcéré. Khamous fondit en larmes devant elle, et lui promit de s'atteler sérieusement à trouver un travail, afin de prendre la relève et lui permettre enfin de se reposer, d'autant plus qu'elle était fatiguée, étant donné son âge avancé. Il put dénicher un job de coursier dans un hôtel. Il était tout content de ce travail, et avait tout fait pour bénéficier de la confiance de ses supérieurs hiérarchiques. Le hasard a voulu qu'il rencontrât encore une fois son comparse dans la dernière affaire, qui fut lui aussi relâché de prison, peu de temps après. Celui-ci lui fit part de sa situation qui laissait à désirer, d'autant plus qu'il s'était trouvé presque sans famille après la mort de sa mère. Khamous, avait très bon cœur, et la situation de son ami, l'avait beaucoup peiné. Aussi intervint-il pour lui auprès de ses employeurs à l'hôtel, pour le faire engager en tant que veilleur de nuit. Rzouga était très reconnaissant et son amitié pour Khamous s'était de plus en plus raffermie. Toutefois le drame qui éclata à l'hôtel allait tout remettre en cause. En effet Rzouga fut découvert un matin à l'aube, abattu d'une balle dans la tête et gisant près de l'entrée de l'hôtel. Le coffre contenant la recette en billets de banque était béant et vide. Quant à son ami Khamous, c'était son jour de congé. Il ne se trouvait pas à l'hôtel au moment des faits. Cependant, la police a découvert quelques billets de banque dans la boîte à gant de la voiture de service qu'il utilisait, et qui était garée devant son domicile. Interpellé par les agents de la brigade criminelle, Khamous semblait tomber des nues. Il nia en bloc avoir eu une quelconque relation avec ce crime odieux qui visait, son meilleur ami. Cependant, et, étant donné ses antécédents, il fut impliqué. Cependant il n'était pas établi d'une manière certaine que Khamous était l'auteur du meurtre. En outre, les billets de banque trouvés dans la boîte à gants ne représentaient qu'une infime partie de la totalité de la somme volée du coffre de l'hôtel. Ces billets avaient-ils été posés dans la voiture de service à titre de diversion ? En tout état de cause, on ne put connaître le vrai auteur du meurtre, Khamous en ayant été disculpé par la justice.