Le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, est dans de mauvais draps, et personne n'aimerait être à sa place, par les temps qui courent, avec ses démêlés dans l'hémicycle, pour soutenir la Coalition Al-Karama, et dans son parti, en raison de la grogne qui monte chez les dissidents. Il est entre l'enclume de l'arrogance et la violence de Seifeddine Makhlouf qui ne rate pas une occasion pour narguer ses collègues et le marteau de la fronde que mènent le bloc du Parti destourien libre (PDL) et celui d'Attayar. Tunis,7 janv. (TAP)-Le membre du groupe démocratique Ridha Zaghmi estime que les excuses ne suffisent pas pour effacer l'agression physique contre le député Anouar Bechahed et la violence ayant ciblé les membres du groupe. Dans une déclaration jeudi à la TAP, il a précisé que le groupe démocratique avait formulée une demande franche et claire; la condamnation soit par la présidence du parlement, ou dans une déclaration émise par la plénière, de pareilles pratiques. Seule condition pour assainir le climat au sein de l'Assemblée, a-t-il insisté. Le député a rappelé, dans ce sens, que la violence exercée par la coalition Al Karama était, au début, verbale avant de voir des députés en venir aux mains. Il a affirmé que son groupe parlementaire qui insiste sur la nécessité de mettre fin à ces agissements, rejette les médiations de conciliation menées par Qalb Tounès. Le député a expliqué aussi que le sit-in de son groupe parlementaire est " une action démocratique et civilisée" qui n'affecte en rien les travaux du parlement. Ridha Zaghmi a pointé "l'inaction du président du parlement" qui, regrette-t-il, n'a pris aucune initiative pour contacter le groupe suite à l'incident du 7 décembre dernier. Le président du parlement aurait pu intervenir en toute neutralité pour résoudre le problème au lieu de se murer dans le silence, ce qui peut être interprété comme un parti pris en faveur d'Al Karama, -t-il poursuivi. Pour rappel, les membres du groupe démocratique (38 députés du Courant démocrate et du mouvement Echaab et d'indépendants) observent depuis le 8 décembre dernier un sit-in ouvert, en protestation contre la non publication d'une déclaration dénonçant les actes de violence subis à l'intérieur de l'hémicycle. Mercredi, Le président du groupe parlementaire Qalb Tounès, Oussama Khélifi a indiqué que son groupe a présenté une "initiative de réconciliation" visant à résoudre le litige entre le bloc démocratique et celui de la coalition Al-Karama. Mais, Seifeddine Makhlouf n'était pas pour calmer le jeu et n'a fait qu'attiser la tension. De retour de Suisse dans une visite qui a fait polémique puisqu'il était tout fier de brandir se faire prendre en photo, avec son passeport rouge de mission, un privilège qui lui a été accordé par le président de l'ARP sans que le bureau de celle-ci ne soit tenu au courant, il a cru bon de se rendre à l'Hémicycle, sans avoir observé une période d'auto-confinement d'une semaine à domicile, arguant qu'il avait contracté la maladie et qu'il n'était pas contraint à cette formalité. C'est le lendemain de son retour qu'il a repris le chemin du Palais du Bardo, ce qui a mis les membres du bloc démocratique en colère, lesquels ont alerté le parquet car selon eux « toute personne ne respectant pas le confinement après son retour de l'étranger est passible d'une peine allant jusqu'à 6 mois de prison ». Mais le député n'est pas du genre à obtempérer aux ordres de collègues avec lesquels il a toujours été en conflit. Il se croit d'ailleurs dans son bon droit ayant été testé positif et s'étant rétabli, il estime qu'il est immunisé pour quelques mois, au moins trois selon certaines spécialistes. Pourtant, en tant que représentant du peuple, il aurait dû donner l'exemple. Discuter avec pareils personnages autour de l'avenir du pays est-il possible ? Tout le monde en doute, sauf ses partisans qui suivent la même voie, en attisant le feu de la discorde. F.S.