Le Temps-Agences - Deux soldats du contingent irlandais de la Force intérimaire de l'ONU au Liban ont été blessés hier dans un attentat près de Beyrouth, le troisième à viser la Finul depuis la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais en août 2006. "Une bombe placée en bord de route a explosé au passage d'une patrouille d'un contingent de la Finul dans la ville de Rmeilé", au sud de la capitale, a précisé une source au sein des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat. "Deux soldats participant au contingent irlandais ont été blessés et transportés à l'hôpital", a indiqué cette source, ajoutant que la direction de l'établissement avait confirmé qu'il s'agissait de deux Irlandais. "Leurs blessures sont légères", selon la même source. Le conseiller politique de la Finul, Milos Strugar, a confirmé qu'un "véhicule de la Finul a été visé par une explosion sur la route côtière, à l'entrée nord de Saïda", la grande ville du sud du Liban, et que "deux soldats ont été légèrement blessés". Il a toutefois refusé de révéler leur nationalité. "La Finul a ouvert une enquête en coopération avec les autorités libanaises", a-t-il ajouté. Les deux soldats étaient à bord d'un véhicule tout-terrain qui roulait seul au moment de l'explosion. "Les experts sont sur place mais ignorent encore le type de charge explosive" utilisée dans l'attaque, a-t-on déclaré au sein des services de sécurité. L'armée a bouclé le secteur et empêché les gens de s'en approcher. Bien que l'Irlande ait annoncé en octobre 2007 le retrait de ses 160 militaires participant à la Finul, des officiers sont restés sur place, selon un responsable de la Finul. La Finul, créée en 1978 après l'invasion du Liban sud par les troupes israéliennes, a vu sa mission étendue par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU après la guerre en juillet-août 2006 entre Israël et le Hezbollah chiite. Composée de quelque 13.000 hommes, elle a pour mission de s'interposer entre Israël et le Hezbollah. La Finul a été visée par deux attentats en 2007. Le 24 juin, trois soldats espagnols et trois colombiens de la Finul avaient été tués au Liban sud dans un attentat à la voiture piégée, imputé à des extrémistes sunnites. Le 16 juillet, une attaque a visé le bataillon tanzanien, sans faire de victime. Des poursuites ont été engagées contre six Palestiniens, dont trois sont en fuite. En octobre, la justice libanaise avait annoncé le démantèlement d'un "réseau terroriste" formé d'extrémistes palestiniens qui préparait un attentat contre les Casques bleus. Après la guerre de 2006, l'armée libanaise s'est également déployée au Liban-Sud, pour la première fois depuis plusieurs décennies. L'attaque d'hier survient dans un contexte de fortes tensions au Liban, privé de président depuis le 24 novembre. Le chef du groupuscule extrémiste palestinien Fatah al-Islam, qui s'est battu pendant près de trois mois contre l'armée libanaise à Nahr el-Bared (nord), a ainsi menacé de poursuivre sa guerre, selon un enregistrement sonore. "Voici notre message à l'armée des croisés: attendez-vous au pire. La bataille de Nahr al-Bared n'est qu'un début et nous verrons qui la remportera", a déclaré la voix attribuée à Chaker al-Abssi mardi sur des sites islamistes utilisés habituellement par les groupes liés idéologiquement à Al-Qaïda. L'armée s'est emparée le 2 septembre du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared après des combats ayant fait plus de 400 morts, dont 168 soldats. Abssi s'en est aussi pris au chef de l'armée libanaise Michel Sleimane et a accusé Washington d'avoir poussé ce dernier à poursuivre la bataille de Nahr al-Bared, en lui promettant la présidence du Liban. Michel Sleimane fait figure de candidat de consensus de l'opposition et de la majorité pour la présidentielle. Mais aucun accord n'est intervenu sur son élection en raison d'un conflit sur le partage du pouvoir entre les deux camps.
Roquettes sur le nord d'Israël Deux roquettes tirées depuis le Liban ont explosé dans le nord d'Israël dans la nuit de lundi à mardi, sans faire de blessé, a annoncé l'armée. Une des roquettes a atterri sur une route, et l'autre sur le porche d'une maison, en pleine nuit, a déclaré à la radio de l'armée. "Le bruit était tellement fort que mes tympans ont vibré", a expliqué l'habitante de la maison. "Cela a fait un trou dans le mur." Le ministre israélien de la Défense a jugé que cette attaque était "grave" et a déclaré qu'Israël avait ordonné une enquête, selon les médias israéliens. Les services du Premier ministre Ehoud Olmert n'ont fait aucun commentaire. Il s'agit de la deuxième attaque à la roquette contre Israël lancée depuis le Liban depuis l'été 2006, quand l'Etat israélien a mené une guerre contre le Hezbollah. L'attaque n'a pas été revendiquée. Pendant la guerre de 2006, le Hezbollah a tiré près de 4.000 roquettes contre le nord d'Israël. En juin, deux tirs de roquette avaient été revendiqués par un groupe inconnu, les Brigades du Badr djihadi, causant de faibles dégâts. Le même groupe serait à l'origine des tirs d'hier, selon l'armée israélienne. Un responsable de l'armée libanaise a déclaré à l'Associated Press que les affirmations de l'Etat israélien étaient "sans fondement et complètement fabriquées". Parallèlement, un berger libanais arrêté avant-hier par des soldats israéliens dans la zone disputée des fermes de Chebaâ a été libéré hier et remis aux casques bleus stationnés au Liban, ont annoncé des responsables militaires israéliens et libanais.