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Les pas assurés de Kais Ben Farhat
Publié dans Le Temps le 17 - 02 - 2021

Valeur sûre et montante, Kais Ben Farhat vient de remporter le Prix du concours photo de la commune de l'Ariana. De toute beauté, l'œuvre primée est une représentation allégorique de la ville et ses méandres de béton.
Cette photographie de Kais Ben Farhat vient de remporter le premier prix du concours photo de la commune de l'Ariana.
Cet artiste s'est déjà distingué en remportant d'autres prix comme celui de Canon en 2008 ou celui décerné par l'Association Chokri Belaid en 2019.
La mise en abyme
d'une ville
Choisie par un jury indépendant, constitué de trois photographes, cette photo a été récompensée pour sa représentation de la ville de l'Ariana.
Il faut dire que le jury a eu une bonne pioche car cette photo est absolument limpide, un chef d'œuvre d'équilibre et une mise en abyme de toute une ville.
L'individu paraît isolé, au premier plan de la photo, faisant des pas de Sisyphe, ne regardant pas l'horizon qu'on dirait enfoui dans le smog urbain.
Une cité tentaculaire
et nimbée de smog
Kais Ben Farhat, avec une simple prise, nous met face à la complexité de l'Urbex, cette ville qui avance en absorbant ce qui l'entoure. Il nous met également devant la fragilité de l'homme, confronté à des espaces qui ont évacué la nature.
À la fois forêt de béton et piège des destinées, la ville s'étale, fantasque et toujours inachevée, dans une blancheur précaire qui est loin d'être immaculée. Avec une photo panoramique, Ben Farhat réalise le tour de force d'évoquer l'écrasement et aussi la liberté. L'aspect carcéral d'une ville-enchevêtrement n'empêche pas la silhouette d'un simple individu, de la dominer, l'ignorer en passant son chemin.
Contrepoint à cette ville, des tuyaux gisent sur un sol creusé, récemment remué pour recevoir de nouvelles canalisations, des réseaux souterrains de pipelines qui seront ensevelis, plantés pour que la cité tentaculaire continue à pousser.
Tel Atlas aux prises avec le fatum, un homme passe avec le poids métaphorique de tous ces remuements, comme s'il était confiné dans une marge étroite, provisoirement toléré dans ces métamorphoses du béton triomphant.
La ville quant à elle, est nimbée d'un halo qui se dissipe chaque jour lorsque le soleil le percera. L'homme seul face à l'Urbex n'en devient que plus représentatif de notre conscience écologique et aussi de notre solitude face aux méandres de la ville que, trop souvent, nous traversons en passants résignés.
Un panoramique
en cinq plans successifs
Enfin, la construction de cette photo de Kais Ben Farhat est tout à fait remarquable. Avec cinq plans successifs, tout est dit qui se perd à l'horizon. Des remblais, un homme qui chemine, une ville, des collines au loin et le ciel au-delà, s'emboîtent à merveille pour servir le propos de l'artiste.
Composé de Kamel Agrebi, Tarek Khatib et Orkhan Turki, le jury du Prix de la commune de l'Ariana a eu la main heureuse et nous a révélé non seulement une pépite véritable mais aussi un photographe aux pas assurés.
Bon vent à Kais Ben Farhat qui prouve qu'il peut saisir la quintessence de l'urbain dans sa relation à l'homme. À la fois ruche et fourmilière, la ville de Ben Farhat est vide sous nos yeux, comme en léthargie. Pourtant, en son sein, laborieux et toujours sur le qui vive, ils sont des milliers à attendre le plein soleil pour investir chaque venelle de ce Moloch avaleur de destins.
H.B


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