p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Une partie de la classe politique tunisienne semble avoir cédé au changement de certains paradigmes « révolutionnaires » du printemps arabe. La situation est la suivante : Du grabuge à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), où l'on s'apprête à voter en plénière le remerciement de Rached Ghannouchi, chef de cette ARP et d'Ennahdha, de toutes les contradictions. A la Kasbah la situation n'est pas meilleure, dans la mesure où Hichem Mechichi joue son avenir proche de chef du gouvernement, ainsi que celui de certains de ses ministres. Un calme olympien à Carthage, où Kaïs Saïed, le Président de la République distille un machiavélisme d'un autre temps, en enchainant les déclarations mystérieuses, tel un médium sûr de l'efficacité de sa prestidigitation sur une classe politique étouffant dans ses certitudes illusoires et ne sachant plus sur quel pied danser. Il y en a pourtant une qui, non seulement n'en est pas une, mais qui travaille en profondeur les normes ayant régi les changements forcés par le départ de l'ancien président Ben Ali. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pour la première fois se cristallise en Tunisie une actualité pour la plupart destinée non pas à la consommation interne, mais à des forces étrangères en utilisant la rue tunisienne afin de s'agripper à une légitimité qui s'est profondément érodée sur dix ans passés de guerres idéologiques extraterrestres, lesquelles ont réduit à néant et l'économie, et l'administration du pays. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Certains signes ne trompent pas. Lors du rassemblement du 6 février à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de Chokri Belaïd, l'avenue Habib Bourguiba à Tunis a été systématiquement verrouillée aux manifestants, causant parfois des frictions avec les forces de l'ordre. Des camions entiers de barricades ont été mis à terre sur toute l'avenue, la veille de l'événement. Le vendredi 26 février, la municipalité de Tunis a sorti les grands moyens afin de nettoyer et parfumer l'avenue, sur laquelle se produira le 27 Rached Ghannouchi, seul, sans associé. Une façon assez bizarre pour le gouvernement de marquer son impartialité consacrée par la Constitution de 2014. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Hamma Hammami, l'intrus ?! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Parallèlement Hamma Hammami, chef du PCOT (Parti communiste des ouvriers tunisiens), deuxième pilier de la coalition du 18 octobre 2005, s'apprête à converger avec ses troupes, vers l'Avenue Bourguiba, dûment transformée par les islamistes d'Ennahdha, en « Avenue de la Révolution »... sous l'œil bienveillant de la statut de Habib Bourguiba en face du ministère de l'Intérieur. Une gestion de l'espace qui en dit long de l'errance dans laquelle se sont fourrés les révolutionnaires de 2011. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Sur le réel, tout est en train de se jouer autour du départ de l'ARP de Rached Ghannouchi. Avec les défections de certains responsables nahdhaouis qui s'en étaient prononcés contre, certaines mauvaises langues parmi les islamistes mêmes tablent désormais sur le départ de Ghannouchi du parti Ennahdha aussi et surtout. A ce titre, peut-on parler de démonstration de force ? Quelle force ? La contremanifestation des partisans de Hamma Hammami est-elle destinée, par ricochet, à induire une plus forte participation à cette Cène de Ghannouchi ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Derrière ce mot largement galvanisé de « défense de la légalité » sommeillent les dernières illusions du débarquement islamiste de 2011, avec comme paroxysme l'hystérie de la fameuse chanson « Akbalal Al Badrou Alayna ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Bien que l'intitulé de cette manifestation islamiste est calqué sur celle que le parti Ennahdha avait organisé en 2013 en pareille époque, où un certains illuminé, Sahbi Atig a menacé de lynchage toute personne qui ferait montre de critique à la légalité de la troïka de l'époque, la conjoncture a été, depuis, foncièrement bouleversée, réduisant le parti islamiste au tiers de sa force lors des élections de la Constituante. Aujourd'hui, Ghannouchi fait face à un mouvement d'opposition et de dénégation de la part de plusieurs membres de son parti, lesquels s'ajoutent à l'opposition farouche à laquelle il fait face quotidiennement sous l'Hémicycle du Bardo. De la part de l'inflexible Abir Moussi, cheffe du bloc PDL (Parti destourien libre), mais aussi de certains autres blocs « lourds », comme celui démocratique, soit la coalition Ettayar/Echaâb. Les choses, sur ce plan, se corsent désormais à chaque nouvelle signature à la motion de retrait de confiance de Ghannouchi à l'ARP. Puisque depuis deux jours, on en était à 103 signatures, à 6 voix de la clôture de la motion. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Cible privilégiée : Washington ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"C'est dire que tous ces artifices ne sont plus en mesure de bercer les vraies cibles de la manifestation, en particulier celle sollicitées par Ghannouchi à Washington. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Dans ce contexte, et comble de la malchance, deux mauvaises nouvelles tombent en même temps. Une lueur d'un éventuel tête-à-tête Kaïs Saïed/Mechichi, dans la perspective d'un déblocage de la situation du gouvernement, moyennant, bien sûr, des concessions de part et d'autre, en attendant la suite, laquelle ne sera pas fatalement favorable à l'actuelle fausse majorité. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La deuxième nouvelle porte sur un tour de vis prochain de Kaïs Saïed, visant à « sévir » en matière de diplomatie, en interdisant à Ghannouchi, peut être publiquement, tout contact avec l'étranger, sous peine d'être poursuivi pénalement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La manifestation de samedi à l'Avenue « Habib Bourguiba » sera, de toute vraisemblance la dernière carte offerte à Ghannouchi pour ménager, non pas ses sièges au Bardo et à Montplaisir, mais une sortie moins humiliante pour lui, et avec les moindres dégâts pour son parti. Pour l'ARP, les jeux sont faits. Et il parait même que certains caciques d'Ennahdha préparent discrètement le successeur de leur renégat de Cheikh. De nouveaux instruments de négociation sans plus. Car à l'ARP, il semble que les jeux sont déjà faits. Puisque le bloc Ennahdha lui-même est sévèrement fissuré. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Reste à identifier la place de Hamma Hammami dans cette « Cène ». C'est une affaire de catéchisme. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"J.E.H.