Les agresseurs de tous bords ne manquent pas d'idées. L'espace communal ne leur suffit plus. A présent, ils ne se contentent guère de ratisser les rues, et ruelles peu fréquentées, à la recherche de proies éventuelles que la pénombre leur offre sur un plateau pour être déplumées. Maintenant, ils opèrent dans d'autres lieux que le commun des mortels trouve de la peine à imaginer. Etant à l'affût du moindre endroit où traînent des victimes potentielles, les malfrats se postent en malicieux guetteurs pour profiter des occasions qui se présentent fortuitement à eux. Quittant la capitale pour fuir cette chaleur torride de l'été, ils investirent les banlieues baignées par notre belle mer Méditerranée. Pour se rafraîchir, mais surtout pour surprendre les duos isolés, en quête de promenades. C'est la désagréable surprise vécue par de nombreux couples, lors de leurs escapades au bord de la mer, pour respirer à grandes bouffées l'air marin, tout en devisant tranquillement au sujet de leurs fiançailles proches ou de leurs mariages futurs. Parmi les esprits malintentionnés, deux tristes individus ont vite compris le gain que pouvaient leur rapporter pareilles situations. Ils se munirent l'un d'un couteau à cran d'arrêt, l'autre d'une lame de rasoir affilée et prirent rapidement position dans les parages de la belle plage d'Hammam-Lif, une station balnéaire prisée par les Tunisois depuis l'époque beylicale. Il leur suffisait alors d'attendre des moments furtifs pour apercevoir les couples arpenter le sable fin, pour se dégourdir les jambes. C'était le moment propice pour eux de passer à l'action puisque le couple, s'étant aventuré trop loin sur la plage, est devenu une cible facile à atteindre, loin de la foule grouillante. Comme par enchantement, les deux lascars apparaissaient alors pour l'agresser subitement, en le délestant de tout ce qu'il possède. Croyant profiter de la nuit tombante pour respirer davantage l'air frais au bord de la mer, de nombreux citoyens tombèrent dans le piège, au moment où ils s'y attendaient le moins. Bien entendu, les couples, assaillis par les énergumènes, se rendirent au poste de police pour raconter leurs mésaventures aux agents qui resserrèrent l'étau sur plusieurs suspects avant de cueillir les véritables agresseurs, en flagrant délit. Lors de la confrontation avec de nombreuses victimes, les accusés nièrent en bloc bien qu'ils aient été reconnus par plusieurs d'entre elles. Le juge d'instruction poursuit l'enquête avant leur traduction devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Ben Arous.