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« Oui, le PDP participera aux élections pésidentielle et législatives de 2009 »
Question de l'heure : Le climat politique : Maya Jribi, Secrétaire Générale du Parti Démocratique Progressiste (PDP)
Publié dans Le Temps le 21 - 01 - 2008

« Il ne peut y avoir d'élections libres sans l'assainissement du climat politique »
Le Comité Central du Parti Démocratique Progressiste (PDP) se réunit le 9 février 2008 à Tunis. L'ordre du jour de cette réunion sera axé sur la participation du parti aux échéances électorales de 2009.
A cette occasion, nous avons invité Maya Jribi, la Secrétaire Générale du parti pour nous parler des préparatifs de la tenue de cette réunion, de l'ordre du jour et des perspectives de l'avenir, et aussi d'autres questions. Maya Jribi est la première femme secrétaire générale d'un parti politique en Tunisie. Elle est la deuxième à occuper ce poste au Maghreb et dans le Monde arabe. La première est Louisa Hanoun, la Secrétaire Générale du Parti des Travailleurs Algériens. Mme Jribi a accédé en décembre 2006 à la tête du PDP. Interview :

Le Temps : Quelles sont les raisons du report de la réunion du Comité Central du parti ?
Mme Maya Jribi : Le débat sur l'échéance de 2009, l'enjeu qu'elle représente et la démarche à adopter pour en faire une réelle opportunité de changement est déjà largement entamé. Ce que nous visons dépasse la simple position de principe: nous visons une volonté démocratique efficiente et constructive, et autant que possible, commune. C'est pour cela que nous accordons aux concertations toute son importance, et c'est pour cela que le comité central a été précédé d'un large débat interne.
Les concertations avec nos partenaires ont été positives et ont révélé des concordances non négligeables, notamment concernant l'enjeu et les batailles communes à mener. Elles ont cerné des questions qui demandent plus d'approfondissement et un certain temps de mûrissement.
Nous avons donc jugé judicieux et utile d'accorder plus de temps à ces concertations. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'un report indéfini. En politique, le deadline est important pour cadrer et pour donner un sens pratique aux démarches et aux positions. Et notre deadline pour trancher sur cette question et annoncer notre position, est fixé pour le 9 février prochain.

. Quel est son ordre du jour ?
- Vu l'importance de la question, et vu l'impact de la décision à adopter, sur la vie du parti tout au long des mois à venir, le comité central sera exclusivement consacré aux élections de 2009.
Les membres du comité central trancheront sur le principe de la participation, sur l'enjeu que représente cette échéance et sur l'orientation du parti la concernant. Ils arrêteront les modalités de la participation, aussi bien aux législatives qu'aux présidentielles, et décideront des grandes lignes du plan d'action.

. Le PDP va donc participer aux échéances électorales de 2009. Quelles sont les grandes lignes de son programme ?
- Il me sera nécessaire de préciser que le comité central sera appelé à trancher sur la question même de la participation. Mais, j'ajouterai que le bureau politique a déjà retenu le principe de la participation; et les meetings que j'ai tenus avec mes camarades dans toutes les fédérations du parti, en préparation de ce comité central, révèlent que la quasi-totalité des militants du PDP sont animés par la volonté de mettre à profit tous les moyens possibles en vue d'une participation effective, dynamique, combattive.
Oui, le PDP va donc participer aux élections de 2009 dans ses dimensions présidentielle et législative. Et c'est au cours de ce comité central que nous débattrons des modalités de cette participation et des grandes lignes du programme à présenter aux Tunisiens.
Mais d'ores et déjà, j'avancerai que les efforts vont être déployés dans deux directions complémentaires.
La première direction concernera le cadre général des élections et touchera aux volets politique, législatif et constitutionnel.
En effet, il ne peut y avoir d'élections libres sans l'assainissement du climat politique, sans la liberté de la presse favorisant un débat pluriel et une compétition réelle, sans une amnistie générale réhabilitant l'action politique et encourageant la large participation à la vie publique, sans une réforme profonde du système électoral garantissant la neutralité de l'administration et une véritable pluralité.
Les militants du PDP sont déterminés à mettre toute l'énergie nécessaire pour la réalisation de ce programme, pour donner un sens à cette échéance électorale et pour en faire une réelle opportunité ouvrant la voie vers un processus de démocratisation.
La deuxième direction, concernera la vision du PDP pour améliorer la qualité de la vie des Tunisiens sur les divers plans.
Nous sommes conscients des défis économiques et sociaux auxquels est confrontée la Tunisie. Au cœur de ces défis, se trouve la question de l'emploi et des moyens à mettre à contribution pour faire face au chômage. Les répercussions de ce dernier se faisant sentir sur tous les aspects de la vie du citoyen, créant un sentiment d'insécurité des plus légitimes.
Quel que soit le taux de croissance annoncé, le gouvernement se doit de reconnaître que sa stratégie de développement n'a pas réussi à résorber le chômage, et ses choix économiques n'ont pas permis le progrès social pour tous, comme il fut toujours annoncé.
Accablée par une administration archaïque au service du parti au pouvoir, rongée par une étendue des plus inquiétantes de la corruption (dont plus personne ne nie l'existence), menacée par la conjoncture mondiale, souffrant de l'inadéquation Ecole / Emploi, l'économie tunisienne a urgemment besoin de réformes fondamentales visant l'impulsion de la croissance et la relance de l'investissement.
Toute stratégie de développement se doit, certes, de viser une croissance plus élevée, mais également et surtout, une croissance profitant à toutes les catégories et à toutes les régions dans une démarche d'équité et de justice. Et c'est là, un axe central de l'orientation du PDP. Et ceci nous renvoie, de nouveau, au chapitre politique. En effet, sans la liberté de la presse, sans un climat de confiance, sans une lutte clairement annoncée et mise à l'œuvre contre la corruption, tout discours sur la relance de l'investissement, tout discours sur le développement social reste théorique, plus encore, démagogique.
La démarche du PDP concernant les prochaines élections se basera, entre autres, sur la constitution d'équipes de travail et de réflexion thématiques visant des réponses concrètes et précises à ces questions cruciales, et à bien d'autres, auxquelles la société tunisienne est confrontée de nos jours. Une dynamique qui sera mise en place et annoncée dès le lendemain du comité central.


. Votre participation se fera-t-elle dans le cadre d'une alliance ?
- Les concertations vont bon train avec nos partenaires et amis dans l'opposition démocratique. Notre objectif est de faire de cette échéance une opportunité réelle pour entamer un processus de changement.
Les formules d'interventions unitaires et/ou solidaires sont à l'étude, dans la sérénité et la transparence, prenant en compte les priorités et les agendas des uns et des autres. Si nous sommes conscients des différences/nuances entre les approches, nous sommes également confiants quant à l'esprit solidaire qui nous guide tous, à propos de cette échéance.

. Le PDP, comme son nom l'indique, est un parti progressiste de gauche. Comment se fait-il qu'il fasse partie du mouvement du 18 octobre qui est composé, entre autres, d'une tendance appartenant à la sensibilité religieuse ?
- La démocratie stipule la diversité et la reconnaissance de l'Autre. Elle stipule également un recours à un code démocratique régissant la vie publique, préalablement établi et communément convenu. C'est l'esprit de la démarche du Collectif 18 octobre. Ce dernier, comme vous le savez, regroupe plusieurs formations politiques d'appartenances idéologiques diverses mais animées, toutes, par une volonté commune visant la démocratisation de la vie politique tunisienne et se fixant comme premiers objectifs : l'amnistie générale (préalable à tout assainissement du climat politique), la liberté d'expression et le droit à l'organisation. L'élargissement de la plate forme de ce Collectif à trois points d'extrême importance, à savoir l'indépendance de la justice, la lutte contre la corruption et la lutte pour des élections libres, exprime une démarche éminemment politique et certainement porteuse.
Le PDP qui a bâti sa nouvelle expérience sur la richesse de la différence, considère que l'émergence de ce Collectif, est en soi, une expression d'un processus de murissement de la classe politique tunisienne, ou plus précisément de nombre de ses composantes, loin de tout tiraillement idéologique non productif. Sa continuation contribue à la consolidation de ce même processus pour une meilleure efficacité politique.

. Des membres du bureau politique du PDP ont appelé les partis d'opposition dits « radicaux » dont notamment votre parti à ouvrir le dialogue avec le pouvoir. Qu'en pensez-vous ?
- Deux remarques sont à souligner : D'une part, parler de dialogue avec le Pouvoir revient à défoncer une porte ouverte. Le PDP a toujours prôné un dialogue s'inscrivant dans une démarche de reconnaissance du droit à la diversité et bannissant toute exclusive. En appelant le parti à ouvrir le dialogue, mes amis du bureau politique, Fethi Touzri et Mohamed Goumani, semblent s'être trompés de vis-à-vis. D'autre part, la divergence avec nos amis cités, ne concerne donc pas le principe même du dialogue (qui n'est point soumis au débat au sein du parti), elle touche à la question fondamentale du rapport avec le pouvoir et surtout à celle de la mission de l'opposition en cette phase bien particulière de la Tunisie.
Nos amis soulignent le blocage de la vie politique, en incombent les causes à l'opposition dite « radicale », notent, par un constat passif, l'incapacité de celle-ci à relever le défi d'un changement profond des règles du jeu, et en arrivent, dans une démarche de « sécurisation » du pouvoir, à un appel à l'apaisement par voie de discours plus conciliant qui tairait les questions fondamentales et problématiques inhérentes aux présidentielles et aux réformes fondamentales revendiquées par le PDP.
S'agit-il d'une démarche porteuse et constructive? Le débat fort intéressant qui a marqué notre dernier congrès et la ligne politique qui s'en est dégagée, ont répondu par la négative.
Si l'opposition démocratique se doit de relever courageusement ses lacunes et ses faiblesses pour y remédier (notamment par une plus forte créativité et par des initiatives novatrices, j'en conviens !), elle se doit, également d'avoir confiance en ses choix stratégiques. Elle se doit de jouer pleinement son rôle de locomotive de changement pacifique par voie de pression, en mobilisant les énergies, en adoptant une démarche programmatique globale, en étant attentive à toutes les manifestations d'aspiration à une Tunisie meilleure ressenties dans de larges franges de la population, en payant le prix nécessaire pour dissiper la peur qui bloque les énergies et étouffe les volontés. L'opposition doit inscrire à son ordre du jour, ouvertement et pleinement, la défense du droit des Tunisiens à une vie digne où ils exercent pleinement leurs droits, où il choisissent, en tout liberté, leurs gouvernants et leurs représentants, où ils vivent sereinement l'alternance.
Différer ces revendications, pour raison de faiblesse ou de blocage, reviendrait à accepter de cantonner la Tunisie dans une situation d'exception et de recul par rapport à la plupart des pays du monde.

. Quelles sont les réformes revendiquées par le PDP ?
- La Tunisie a besoin d'être au diapason des changements opérés dans divers parties du monde dans le sens d'une plus large participation citoyenne et dans le sens du changement démocratique par voie de scrutin. Il s'agit d'un besoin politique, d'un droit politique. Mais il s'agit également d'une nécessité sociale et culturelle pour garantir stabilité et développement, dans un contexte de transparence, de compétition, de rentabilité et de bonne gouvernance.
La Tunisie a besoin d'une réforme constitutionnelle profonde garantissant les libertés et les droits fondamentaux, l'alternance pacifique, la séparation des pouvoirs et leur équilibre, la mise en place d'une cour constitutionnelle donnant à tout un chacun le droit de recours pour le contrôle de la constitutionnalité des lois.
La Tunisie a besoin d'une réforme de l'ensemble des lois qui régissent l'exercice des libertés individuelles et publiques dans un esprit conforme aux principes constitutionnels.
La Tunisie a besoin de réformes politiques qui garantissent la neutralité de l'administration, la liberté d'organisation et d'expression.
Le PDP déploiera tous les efforts nécessaires par voie de campagnes politiques et médiatiques pour la réalisation de ces réformes. Les Tunisiens en ont fortement besoin.

. Il y a des acquis dans plusieurs domaines, notamment pour la femme. Convenez-vous qu'il faut les préserver et même les enrichir?
- La question ne se pose même pas !
Il faudra non seulement les préserver mais surtout les consolider et les élargir.
En Tunisie, comme dans diverses partie du monde (notamment dans le monde musulman), les femmes ont prouvé qu'elles pouvaient défier contraintes et obstacles pour faire valoir leurs droits et pour prouver leurs capacités, non seulement à contribuer au développement de leurs nations, mais également à prendre les arènes des plus hautes responsabilités.
La question de la femme a toujours été au cœur des questions politiques et de développement, elle a souvent été utilisée par le gouvernement pour voiler les défaillances en matière de libertés et des droits humains.
Le PDP, dont je me félicite de « la féminisation », place cette question dans ses choix stratégiques et œuvre pour doter les femmes des moyens d'une plus large et plus libre participation à tous les niveaux de la vie du pays.
Les disparités entre genres persistent encore, au niveau législatif mais surtout au niveau pratique et quotidien. Pour ne citer que ces exemples: les femmes sont plus nombreuses à être analphabètes; à diplôme égal, leur niveau de salaire est plus bas que celui des hommes; dans un contexte économique difficile, leur emploi est plus précaire, etc. Sur le plan politique, les femmes sont exposées tout autant, sinon davantage que les hommes, au non respect de leurs droits et de leurs libertés fondamentales.
Acquis donc oui, mais beaucoup reste à faire, notamment au niveau de la participation publique qui ne peut se développer en dehors d'un climat de liberté et de démocratie.
Interview réalisée par Néjib SASSI

Pavé 1 :
« Quel que soit le taux de croissance annoncé, le gouvernement se doit de reconnaître que sa stratégie de développement n'a pas réussi à résorber le chômage. »

Pavé 2 :
« Sans une lutte clairement annoncée et mise à l'œuvre contre la corruption, tout discours sur la relance de l'investissement et sur le développement social reste théorique. »


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