L'économie d'énergie, les réalisations du plan triennal 2005 - 2008, le nouveau plan 2008 - 2011, l'équilibre à atteindre entre le souci de développement et celui de réduction de la facture énergétique après la flambée des prix du pétrole sur le marché international, les encouragements et les incitations pour la maîtrise de l'énergie, la compensation du prix de l'énergie, les énergies alternatives et leurs limites, les résultats de l'heure d'été, la place du gaz naturel, le GPL, le nucléaire, l'encouragement des opérateurs privés à produire de l'électricité...ont été au centre du débat d'hier matin à la Chambre des députés avec M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME.
M. Foued Mbazzaâ en présidant la séance de dialogue a commencé par rappeler que « la bonne gestion des ressources énergétiques et la promotion des énergies renouvelables procèdent d'une vision prospective éclairée basée sur des programmes clairs comme celui triennal 2005 - 2008 qui a débouché sur une baisse de 8% de la demande ». Cette proportion devra atteindre 20% en 2011. Une vingtaine de députés ont demandé des clarifications au ministre qui leur formulait des réponses un à un. Un député a rappelé l'augmentation vertigineuse du prix du pétrole sur le marché international dépassant la barre des 100 dollars rendant de plus en plus difficile la réalisation des projets de développement. Il s'est interrogé sur les économies attendues en 2011. Le ministre a confirmé que les augmentations du prix du pétrole sont sans précédant. En 2005 le prix du baril était à 50 dollars. Le programme 2005 - 2007 a été arrêté. Il a été prorogé jusqu'à 2011. En 2007, la Tunisie a réalisé 8% d'économies, soit 700 mille tonnes équivalent pétrole (TEP). Pour 2011, l'objectif est de réaliser 20% d'économies, soit une consommation de 8,6 millions de tonnes au lieu 10,6 millions. Comme l'a évoqué un député le pays attend de gros projets urbanistiques. Ce qui demande beaucoup de ciments, un produit énergétivore. Comment réaliser l'équilibre entre développement et économie d'énergie.
Les entreprises doivent faire des économies Le programme 2008 - 2011, soumet tout grand projet consommant beaucoup d'énergie à une autorisation préalable. Le secteur du textile et celui des industries mécaniques et électriques ne consomment pas beaucoup d'énergie. Ce n'est pas le cas du ciment. Là l'objectif est de répondre aux besoins du pays avec 30% en plus. Dix intentions de projets de cimenteries sont enregistrées. Ceux qui seront autorisés auront l'obligation de ne pas utiliser une énergie compensée. Les cimenteries existantes sont appelées à faire des économies d'énergie. Le nombre des entreprises grandes consommatrices d'énergie s'élève à 700 dont trente industrielles et autres entreprises de transport. Elles ont réalisé en moyenne 10% d'économie d'énergie. Elles couvrent plus de 25% de la consommation totale du pays. Certaines entreprises ont même réalisé 20% d'économies. Au niveau environnemental beaucoup d'avancées ont été réalisées. « Il faut s'approcher des normes européennes », déclare le ministre. La question de la recherche scientifique et des campagnes de sensibilisation ont intéressé certains députés. M. Afif Chelbi devait rappeler que le sujet a un caractère national. Il nécessite un consensus national. Cent spots publicitaires par jour sont émis par les radios et télévisions. Des projets de recherche entre l'université et l'Agence de Maîtrise de l'Energie sont en cours. Le pôle technologique de Borj Cédria est consacré à l'énergie et aux énergies nouvelles.
L'heure d'été a donné des résultats satisfaisants La question de l'heure d'été et ses résultas n'a pas été éludée. L'évaluation faite par la STEG a dégagé des économies entre 30 et 50 millions de dinars. « C'est un bon niveau » dira le ministre qui a rappelé que « tous les pays d'Europe et d'Amérique du Nord ont adopté l'heure d'été ». Quel est l'objectif à atteindre pour les énergies alternatives ? L'objectif assigné aux énergies alternatives est de 4% de la consommation en 2011. L'énergie éolienne devra produire 240 millions de mégawatt. Pour l'énergie solaire, les ménages et les hôtels sont encouragés à l'utiliser. Il ne faut pas se faire des illusions à ce sujet. Produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire est très coûteux. Une maison où tout fonctionne à l'énergie solaire revient très chère. Une maison solaire coûte entre 80 et 100 mille dinars. Il n'est pas question que l'Etat subventionne pareil créneau. Le gaz naturel est subventionné à 100% par l'Etat. Il coûte à la collectivité 283 millions de dinars. En 2008, cette subvention devra grimper à plus de 400 millions de dinars.
Une centrale nucléaire en 2020 Pour les taxis, une étude est en cours pour que le prix du gaz ne soit pas totalement compensé. « Il ne faut pas croire que le gaz est une solution magique pour le transport » affirmera le ministre. Quant à l'énergie nucléaire, l'étude pour la réalisation d'un générateur nucléaire est confiée à la STEG. Il devra assurer 10% de la production d'électricité. La STEG a entamé l'étude en collaboration avec l'Agence Internationale d'Energie Atomique ( A.I.E.A). Ce projet devra se réaliser en 2020. Les promoteurs immobiliers sont désormais incités à tenir compte des contraintes énergétiques. A titre d'exemple, il n'est plus permis que les vitres dépassent 30% de la surface des façades. L'isolation thermique doit être mise en place. D'ici 2011, il sera interdit d'utiliser des ampoules non économes d'énergie. Il en est de même pour certaines catégories de réfrigérateurs. Par ailleurs les agriculteurs sont encouragés à réaliser des économies d'énergie pour l'extraction de l'eau. Une convention sera signée avec l'Utap dans ce sens. Les opérateurs privés seront autorisés et encouragés à produire de l'électricité. Dans les administrations publiques des responsables maîtrise de l'énergie sont nommés. Pour le transport, le transport public est encouragé avec une place de plus en plus grande pour le ferroviaire. Le diagnostic des moteurs est devenu obligatoire. La prospection pétrolière a permis d'identifier 44 puits en 2007 contre 26 en 2006. Les perspectives sont prometteuses. Toutefois la rigueur doit rester de mise en matière d'économies. Hassine BOUAZRA
Adoption de deux projets de lois La Chambre des députés a adopté hier deux projets de lois, le premier amendant la loi N° 40 du 1er juin 1972 concernant le tribunal administratif, le second amendant et complétant le Code des assurances. Le second remplace la direction générale des assurances par le Comité général des assurances. Il accorde plus d'autonomie au comité et davantage de pouvoir pour mieux contrôler le secteur des assurances.