Le Temps - Agences - La frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza a été refermée hier matin par la police égyptienne et la police du mouvement islamiste du Hamas qui contrôle le territoire palestinien, ont constaté des témoins. Seul un passage a été laissé ouvert pour permettre à des Palestiniens de regagner à pied la bande de Gaza et à des Egyptiens se trouvant dans la bande de Gaza de rentrer en Egypte, selon ces sources. La frontière avait été ouverte le 23 janvier à coups d'explosifs par des activistes islamistes pour briser un blocus israélien de Gaza, permettant la ruée de centaines de milliers de Palestiniens en territoire égyptien pour s'y approvisionner. "Nous avons commencé à mettre en oeuvre la fermeture de la frontière qui durera jusqu'à ce qu'on trouve un nouvel accord pour le terminal de Rafah", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas à Gaza, Ihab Hussein. Le Hamas avait annoncé samedi être parvenu à un accord avec Le Caire pour fermer progressivement la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. "Nous oeuvrerons en vue de fermer la frontière entre nous et l'Egypte (...) Cela se fera progressivement", avait déclaré Mahmoud al-Zahar, l'un des chefs les plus influents du Hamas, à son retour du Caire où il s'était entretenu durant deux jours avec des responsables égyptiens. « Avec nos frères égyptiens, nous sommes tombés d'accord pour avoir des contacts à l'échelon local au point de passage et le long de la frontière et nous appliquerons cet accord » avait-il dit, hier aux journalistes à Rafah. M. Zahar avait précisé qu'il n'y aurait pas de Palestiniens armés à la frontière. Il avait ajouté que l'Egypte avait confirmé qu'"elle agirait de manière à fournir au peuple palestinien tout ce dont il aurait besoin (...). Les camions transportant les vivres et les médicaments parviendront à Gaza à partir de l'Egypte". Mais un haut responsable de l'Autorité palestinienne, chassée de Gaza par le Hamas en juin, avait réaffirmé samedi que c'était à elle que devait "revenir le contrôle à la frontière". Il avait ajouté que son président, Mahmoud Abbas, avait "reçu des assurances de l'Egypte à ce sujet". M. Abbas s'est rendu au Caire la semaine dernière pour des entretiens avec le président égyptien Hosni Moubarak. Israël, de son côté, est catégoriquement opposé à un contrôle de la frontière par le Hamas. Il considére que le mouvement islamiste en profiterait pour faire entrer dans la bande de Gaza un nombre plus important d'armes que celles qui, selon Israël, parviennent déjà dans le territoire via des tunnels de contrebande. En revanche, Israël ne s'oppose pas à un éventuel arrangement entre l'Egypte et l'Autorité palestinienne, à condition d'obtenir des garanties en matière de sécurité. L'Egypte a fermé le terminal de Rafah lorsque le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza après avoir défait les forces loyales au président palestinien Abbas.