Le Temps-Agences - Les Nations unies ont annoncé hier à Bagdad la mise en place d'un mécanisme transparent d'organisation des élections provinciales irakiennes, prévues le 1er octobre, jugées cruciales pour stabiliser le pays. Staffan de Mistura, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak, a détaillé lors d'une conférence de presse, le processus de sélection des Directeurs des commissions électorales dans huit circonscriptions irakiennes. Cette étape, a indiqué M. de Mistura, a été rendue possible par le vote, hier au Parlement, de la loi électorale régissant le prochain scrutin provincial. Il a annoncé la mise en œuvre d'un système de sélection "transparent" de personnages "professionnels et qualifiés", pour remplir les fonctions des Directeurs des commissions électorales. Dans un premier temps, un appel à candidatures, notamment sur internet, devrait permettre d'établir une liste initiale de 15 personnes pour chacun des huit postes. Puis, une sélection de cinq candidats sera faite et le titulaire sera désigné dans un processus impliquant le Parlement et la commission électorale indépendante irakienne, sous supervision étroite de l'ONU. L'ensemble du processus devrait prendre 43 jours à partir de son lancement, a ajouté M. de Mistura. Le responsable de l'ONU s'est félicité de l'adoption par le Parlement de la loi électorale, après plusieurs semaines de blocage. Selon lui, la décision des parlementaires sur ce scrutin avait été retardée après des différends sur la désignation de huit directeurs des commissions électorales de circonscription. Ces responsables sont indispensables pour contrôler le bon déroulement des élections dans les circonscriptions. L'Irak est divisé en 19 circonscriptions, ce qui correspond au découpage du pays en provinces sauf pour la capitale Bagdad, qui compte deux circonscriptions. Les onze directeurs déjà nommés seront également réévalués en fonction de leurs compétences, a précisé le représentant de l'ONU. Les élections du 1er octobre sont considérées par l'administration américaine comme cruciales pour stabiliser le pays. Elles devraient permettre à la communauté sunnite de peser plus dans le processus politique après avoir boycotté les précédentes élections provinciales. Elles pourraient également permettre au mouvement de Moqtada Sadr, le plus populaire au sein de la communauté chiite, d'avoir une chance de contrôler des organes politiques comme les conseils provinciaux, dont il affirme qu'ils sont indûment monopolisés par une autre formation chiite alliée au gouvernement. Ce contrôle s'avère crucial dans les provinces du Sud, très riches en pétrole. Les précédentes élections en janvier 2005 avaient désigné des conseils provinciaux provisoires. Le scrutin d'octobre doit désigner un conseil dans chaque province qui lui même élira un exécutif ayant des pouvoirs étendus dans le cadre des efforts de décentralisation entamés en Irak. Les Irakiens sont devenus de plus en plus critiques de leur gouvernement et de leurs institutions politiques, accusés régulièrement de népotisme et de privilégier les affiliations politiques plutôt que les compétences. "Le plus important est que le peuple irakien s'exprime lors d'élections provinciales libres, transparentes et honnêtes car nous œuvrons ensemble pour une réconciliation nationale basée sur la possibilité, pour les Irakiens, d'élire leurs dirigeants loin des interventions externes comme ce fut le cas par le passé", a affirmé le président du Parlement irakien Mahmoud Machadani.