Israël sur le qui-vive Le Temps-Agences - Le Hezbollah a remplacé son responsable de l'ombre Imad Moughnieh quelques heures seulement après son assassinat mardi dans un attentat à la bombe à Damas, apprend-on de source proche de la sécurité libanaise. "C'est normal. C'est comme ça que fonctionne le Hezbollah. Il choisit les successeurs de ses leaders qui tombent", ajoute-t-on sous le sceau de l'anonymat. De même source, on ne précise pas qui a repris en main le puissant appareil de sécurité du mouvement chiite libanais, mais on assure qu'il ne s'agit d'aucun des activistes dont les noms circulent dans la presse israélienne. Par ailleurs, on déclare, toujours de même source, que l'enquête sur les circonstances de l'assassinat de Moughnieh est menée conjointement par la Syrie, l'Iran et le Hezbollah, et qu'elle a donné des résultats. Plusieurs suspects ont été arrêtés, principalement des Palestiniens installés en Syrie, précise-t-on. Le Hezbollah et l'Iran ont mis en cause Israël dans la mort de l'un des activistes les plus traqués par le Mossad et les services secrets occidentaux, Israël a nié toute responsabilité. La Syrie, pour sa part, s'est bornée mercredi à dénoncer un "acte terroriste" et à annoncer l'ouverture d'une enquête sur cet attentat qui a eu lieu dans un quartier hyper-sécurisé de sa capitale, qui abrite les sièges de nombreux mouvements arabes. Moughnieh aurait été tué par le déclenchement à distance d'une voiture piégée garée à côté de son propre véhicule. C'est du moins ce que les premiers résultats de l'enquête ont établi, dit-on encore, de source libanaise. Les premières informations avaient fait état d'une bombe placée dans le propre 4x4 de Moughnieh. La décision d'associer l'Iran à l'enquête a été prise lors d'une visite avant-hier à Damas du ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui a assisté le même jour à Beyrouth aux funérailles du responsable militaire du Hezbollah.
Israël sur le qui-vive Le Temps-Agences - Israël prenait hier très au sérieux les menaces du Hezbollah libanais de venger l'assassinat d'un de ses chefs, qu'il lui impute, s'attendant à des attentats à l'étranger contre ses ressortissants ou des juifs. Israël a mis son armée en état d'alerte surtout sur la frontière Nord, avec le Liban, lancé des appels à ses ressortissants à l'étranger à prendre des précautions exceptionnelles et renforcé la sécurité de ses représentations diplomatiques. Selon les médias, Israël s'inquiète particulièrement du risque d'enlèvements de généraux de réserve et autres personnalités en voyage à l'étranger. Lors de ses obsèques dans la banlieue sud de Beyrouth, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré une "guerre ouverte" à Israël. "Ô sionistes, vous avez assassiné en dehors du territoire naturel du combat (le Liban), vous avez dépassé les frontières", a-t-il dit, menaçant implicitement les Israéliens de représailles à l'extérieur de leur territoire. "C'est une déclaration de guerre", a titré le quotidien israélien Maariv. Pour son confrère Haaretz, "l'assassinat du numéro deux du Hezbollah rend Israël vulnérable à une escalade militaire". "Trop tôt pour sabler le champagne", écrit-il en Une, signifiant qu'Israël ne devrait pas se réjouir prématurément. Selon les médias israéliens, il était dans la ligne de mire des services secrets israéliens. Le chef du "Bureau de la lutte anti-terroriste", relevant de la présidence du Conseil, le général de réserve Nissan Uriel, a répété les strictes consignes de prudence aux Israéliens à l'étranger. Il leur a recommandé de ne pas se rendre "dans des pays arabes et musulmans", d'éviter où qu'ils soient de se retrouver en groupe. Il a appelé les familles en Israël "d'avertir immédiatement leurs proches à l'étranger des risques". "Ces consignes de caractère général sont nécessaires car le Hezbollah a prouvé dans le passé ses capacités de frapper", a-t-il dit à la radio. Pour leur part, les forces terrestres, aériennes et navales d'Israël ont été mises en alerte. Selon des sources militaires, les permissions ont été annulées pour les forces déployées à la frontière syrienne et libanaise, des unités ont été envoyées en renfort, et la défense passive a examiné l'état des abris. Pour des responsables sécuritaires israéliens, le Hezbollah a été sérieusement ébranlé par la mort de Moughnieh et ferait tout son possible pour frapper le plus vite et de la façon la plus spectaculaire. Ils s'inquiètent particulièrement du risque d'attentats à l'étranger contre des Israéliens, notamment en Amérique latine et en Extrême Orient. Mais ils n'excluent pas un attentat en Israël perpétré par des groupes palestiniens soutenus par le Hezbollah.