Le Temps-Agences - Les responsables politiques belges espèrent sinon un dénouement, du moins un répit durable dans la crise qui a secoué leur pays fin 2007, avec un accord peut-être dès la semaine prochaine sur une autonomie légèrement renforcée pour la Flandre. Les principaux partis qui planchent sur une révision de la Constitution doivent se réunir après-demain pour finaliser un premier renforcement de l'autonomie des trois régions belges, à commencer par la Flandre, la seule à être demandeuse, notamment pour dynamiser son économie. Mais les contre-temps sont toujours possibles. La réunion était d'ailleurs initialement prévue pour vendredi. Mais elle a dû être reportée car il reste encore "deux ou trois points encore à régler", selon une source proche des négociateurs. Les partis politiques ont officiellement jusqu'au 20 mars pour s'entendre sur un début de réforme des institutions et mettre sur pied le gouvernement du chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, successeur désigné de Guy Verhofstadt, le tout dans un climat toujours tendu entre Flamands et francophones. Très populaire en Flandre, la région néerlandophone du nord du pays à qui il a promis une plus large autonomie, M. Leterme n'avait alors pas réussi à convaincre les partis francophones à bâtir avec lui une coalition gouvernementale. Signe que les tensions restent fortes, le président du Front des Francophones (FDF), un parti associé au ministre des Finances Didier Reynders, a remis de l'huile sur le feu. "Face à une Flandre qui s'est déjà affirmée comme une nation et qui s'érige aujourd'hui comme un Etat", il faut renforcer "l'unité" des francophones en créant un "Etat Wallonie-Bruxelles" au sein d'une Belgique fédérale rénovée, a expliqué M. Maingain sur la radio francophone RTBF. Outre cette défiance encore palpable, les ennuis de santé d'Yves Leterme, hospitalisé depuis une semaine pour une hémorragie gastro-intestinale, constituent un autre risque de dérapage. Et son porte-parole souligne qu'il a malgré tout gardé l'œil sur les négociations budgétaires qui doivent s'achever ce week-end et, surtout, sur les pourparlers consacrés à la réforme de l'Etat.