Le Temps-Agences - Les taliban pakistanais ont lancé hier une mise en garde au futur gouvernement du pays en promettant de riposter durement à toute offensive dans leurs bastions des zones tribales. "Nous voulons la paix, mais s'ils nous imposent la guerre, nous ne les épargnerons pas", a déclaré à Reuters Maulvi Omar, porte-parole des islamistes radicaux, d'un lieu tenu secret. "Nous ne voulons pas que les partis politiques répètent l'erreur de Musharraf et suivent une voie dictée par les Etats-Unis", a-t-il ajouté. Le président Pervez Musharraf, allié de Washington dans la guerre internationale décrétée par George Bush contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001, a envoyé l'armée dans les zones tribales pour y combattre les taliban et les combattants étrangers d'Al Qaïda retranchés dans ces régions montagneuses et isolées qui jouxtent l'Afghanistan. Les partis religieux au pouvoir dans les zones frontalières de la province de la Frontière du Nord-Ouest, qui représentaient la principale force d'opposition à l'Assemblée nationale, il y a cinq ans, ont été balayés lors des élections législatives par le Parti du peuple pakistanais (PPP) de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre, et les autres formations traditionnelles. Des négociations sont en cours sur la formation d'une coalition au Parlement. Le PPP, première force dans la nouvelle Assemblée nationale, a promis de lutter contre l'extrémisme armé. Les autorités ont déclaré que des activistes avaient attaqué un poste de sécurité hier dans le Nord-Ouest du pays, tuant un policier et deux membres des forces paramilitaires.