Les fibromes, des tumeurs bénignes non cancéreuses situées à l'intérieur ou sur la paroi musculaire de l'utérus touchent 20 à 40 % des femmes âgées de plus de 35 ans. En dépit des avancées scientifiques, les spécialistes n'ont pas encore réussi à identifier les causes de la dégénération de cette tumeur. Toutefois, ils sont en train de développer les techniques de traitement de cette pathologie asymptomatique. Il s'agit bel et bien de l'embolisation, une alternative à la chirurgie qui a été appliquée depuis les années 90 par les Français. En Tunisie, nous commençons à avoir recours à cette méthode aussi bien dans les hôpitaux que dans les cliniques privées. Mais elle demeure méconnue chez les femmes voire chez les spécialistes ou les gynécologues. Pour mieux les informer sur la technique, le service d'imagerie médicale de l'hôpital Charles Nicolle a choisi de placer ses journées de radiologie vasculaire sur le thème « embolisation des fibromes utérins ». Le service accueille à partir d'aujourd'hui des spécialistes dans le domaine notamment, de l'hôpital Arnaud de Villeneuve-Montpellier. Ils présenteront l'état de l'art en imagerie des fibromes utérins, le diagnostic et le traitement endo-vaculaire des varices pelviennes. Des workshops d'embolisation utérines sont également à l'ordre du jour. « L'embolisation est une nouvelle technique révolutionnaire pour traiter les fibromes, c'est une bonne alternative à la chirurgie », estime le Pr Rachida Sfar, chef de service de Gynécologie Obstétrique B à l'hôpital Charles Nicolle. En effet, les Français ont développé cette technique depuis plus d'une décennie. Elle représente une aubaine aussi bien pour les patientes que pour les spécialistes. En ayant recours à l'embolisation, les spécialistes courent moins de risques à leurs patientes d'avoir une hémorragie qui nécessite une transfusion sanguine. La technique se base sur le blocage du flux sanguin irrigant les fibromes pour entraîner leur assèchement et permettre ainsi la disparition des symptômes tels que les douleurs, le saignement ou les troubles de miction. Pour ce faire, « une équipe multidisciplinaire se composant de radiologue, de gynécologue et d'anesthésiste doit intervenir », explique Pr Hatem Rajhi, chef de Radiologue et de Radiologie Interventionnelle à l'hôpital Charles Nicolle. L'embolisation est réalisée sous une simple anesthésie locale et ne nécessite qu'une hospitalisation de 24 à 48 heures. Les patientes peuvent reprendre leurs activités ordinaires au bout de deux semaines. Par contre les traitements chirurgicaux nécessitent plusieurs jours d'hospitalisation et une convalescence d'une à six semaines En dépit des avantages de l'embolisation, celle-ci demeure méconnue par les patientes. De leur côté, plusieurs spécialistes n'ont pas une idée sur la technique. D'ailleurs « l'objectif des journées de radiologie interventionnelle est de la présenter davantage aux différents intéressés », selon Pr Najla Mnif, chef de service d'imagerie médicale à l'hôpital. Notamment, « les gynécologues, les étudiants dans les différentes disciplines médicales auront une occasion pour découvrir davantage cette méthode de traitement », ajoute-t-elle. En Tunisie la technique n'est pas largement utilisée à cause de son coût jugé assez élevé. Elle n'est pas en fait prise en charge.