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Ces signes qui doivent alerter !
Santé scolaire : Adolescents névrosés et dépressifs
Publié dans Le Temps le 04 - 03 - 2008

* Les structures de prévention en milieu scolaire connaissent une stagnation, voire une régression : manque de psychiatres et de psychologues, manque d'adhésion du public cible, manque d'espace, manque de communication et de coordination, manque de formation et d'information.
* Dr Mohamed Mokdad (Chef de l'Unité d'éducation de la santé à la direction de la santé scolaire et universitaire) : « Le rôle des structures d'écoute est important dans la prévention des troubles dépressifs »
*
Pr Ahlem Belhadj (Pédopsychiatre à l'hôpital Razi) : «Un facteur de risque ne veut pas dire une dépression »
Une dépression est un sentiment de tristesse, d'abattement, de mélancolie, de fatigue, de stress. La personne déprimée n'a pas le moral. Elle est triste, elle a le cafard. Elle n'a pas envie de s'exprimer. Cette pathologie touche aussi bien les jeunes que les adultes, les hommes et les femmes. Elle peut être traitée et prise en charge par les médecins, les psychiatres, les éducateurs et tout l'entourage du déprimé.
C'est dans ce cadre que s'inscrit le deuxième congrès régional de santé scolaire et universitaire organisé le 1er mars à Hammamet par la Direction régionale de la santé publique de Nabeul sur les troubles dépressifs chez l'adolescent, les facteurs de vulnérabilité, leur dépistage et leur prise en charge.

Dr Mohamed Mokdad (Chef de l'Unité d'éducation de la santé à la direction de la santé scolaire et universitaire) : « Le rôle des structures d'écoute est important dans la prévention des troubles dépressifs »
Le Temps : La dépression, est-ce une maladie répandue dans nos établissements scolaires ?
Dr Mohamed Mokdad : Bien que la majorité des jeunes et adolescents déclarent être heureux, le nombre de ceux qui ne le disent pas reste inquiétant.
En effet, il n'y a pas d'adolescent déprimé qui n'a pas une bonne raison de l'être (divorce des parents, deuil d'un proche, rupture avec un (e) ami (e), parents alcooliques ...)
Mais à problématiques égales la capacité de résilience de certains nous émeut ou nous émerveille. Certains traversent ce genre de problèmes ou de situations désespérantes avec force vitale réjouissante, mais d'autres n'ont pas cette capacité et manifestent au mieux par un comportement dépressif.
L'écoute en général celle des enfants et des adolescents en particulier, connaît ces dernières années une vogue particulière dans tous les milieux, et surtout dans le milieu scolaire.
Au cours des dernières années, la Tunisie a connu plusieurs initiatives en matière d'écoute des jeunes en milieu scolaire.

Quel est le rôle de ces structures dans la prévention des troubles dépressifs de l'adolescent ?
L'une des premières initiatives était celle de l'OTEF (Organisation tunisienne de l'Education et de la Famille).
En effet, une action d'écoute, de conseil et d'orientation avait été initiée (durant la fin des années 70) et faisant intervenir : des représentants de parents d'élèves, des enseignants motivés et des psychologues et psychiatres volontaires qui assuraient des permanences dans certains établissements et au niveau des bureaux de l'OTEF . Cette action de l'OTEF a permis de souligner l'utilité d'une telle action qui n'a malheureusement pas perduré, mais, qui reste une référence,
La deuxième initiative : la Direction de la Médecine Scolaire et Universitaire qui a instauré depuis une vingtaine d'années plusieurs structures d'écoute, de conseil et de prise en charge des difficultés en milieu scolaire.
Tout d'abord, des cellules d'action sociale en milieu scolaire (CASS) qui sont mises en place dans les établissements scolaires pour prendre en charge les élèves qui risquent d'être renvoyés de l'établissement (depuis 1992).
Elles sont gérées par 3 membres appartenant aux 3 départements concernés : le directeur de l'établissement, le médecin scolaire (et l'infirmier scolaire) et l'agent social. Ce sont les membres de la cellule qui identifient les bénéficiaires et les convoquent à la CASS Les Cellules d'Ecoute et de Conseil ont vu le jour depuis 1996.
Ce sont des permanences médicales au sein des établissements secondaires et supérieurs, assurées par les médecins scolaires et au cours desquelles ils reçoivent sur rendez-vous ou directement (quand nécessaire), les élèves souhaitant s'entretenir avec eux; soit pour un problème de santé physique ou mentale soit pour des difficultés scolaires ou familiales ou simplement pour de l'information en matière de santé.
Les Bureaux d'Ecoute et de Conseil ont été crés depuis 1999. Ce sont des permanences au sein des écoles préparatoires et des lycées secondaires tout à fait semblables aux CEC, ces permanences de rythmicité variable sont assurées par deux autres écoutants en sus du médecin scolaire : un conseiller en information et orientation scolaire et universitaire et un travailleur social (affecté à cet effet).
Dans les CEC et les BEC, l'élève est l'initiateur de la démarche . Les écoutants restent à sa disponibilité. Le directeur de l'établissement est le coordinateur du bureau et entre les différents écoutants.
Toutes ces structures - ont démarré avec un grand enthousiasme de la part des équipes aussi bien centrales que régionales, locales et de terrain.
Mais elles connaissent ces dernières années, soit une régression voire même une stagnation.
Cette évolution mérite une réflexion conjointe des différents intervenants mais aussi des bénéficiaires pour analyser les raisons de cet apparent essoufflement.

Quels sont les principaux motifs de la demande d'écoute ?
Pour les CEC, les principaux motifs de la demande d'écoute sont : la demande d'information, les problèmes organiques, les difficultés scolaires.
Un nouveau motif apparaît au niveau des BEC : les problèmes relationnels.
Ces problèmes sont essentiellement signalés avec le corps administratif et les enseignants pour les garçons et avec la famille pour les filles.
Les prestations offertes sont essentiellement l'information et l'écoute. Mais là où le bât blesse, c'est au niveau des références vers les spécialistes qui continuent à manquer dans beaucoup de régions : en particulier les psychiatres et les psychologues.
Les deux principales structures d'écoute évoluent assez lentement et de façon assez fluctuante.
Les principales contraintes se résument en : le manque d'adhésion du public cible : comment encourager les jeunes et les mettre en confiance pour qu'ils puissent s'adresser à ces structures et le manque de disponibilité : surtout celle des médecins scolaires. Il y ' a aussi le manque d'espace : la présence du local n'est pas encore systématique alors que c'est une condition indispensable pour la création d'une telle structure d'écoute sans oublier l'importance de l'emplacement du local! (prés ou loin de l'administration, respectant ou pas l'intimité de l'élève,...) le manque de communication et de coordination avec les « autres » : membre du bureau, administration, structure de référence, enseignants et le manque de formation et d'information : un problème de formation de base et de formation continue et d'encadrement des écoutants.

Pr Ahlem Belhadj (Pédopsychiatre à l'hôpital Razi) : «Un facteur de risque ne veut pas dire une dépression »
Le Temps : Quels sont les facteurs favorisant les troubles dépressifs de l'adolescent ?
Pr Ahlem Belhadj : Un facteur de risque ne veut pas dire une maladie. Lorsqu'un facteur de risque se déclenche, il y a une possibilité de troubles dépressifs. On peut intervenir avant que le facteur de risque ne devienne une maladie.
Ces facteurs de risque fragilisant l'enfant sont nombreux. Nous citons les carences affectives, les conflits parentaux, une maltraitance, des sévices. Les maladies des parents notamment la dépression. Les enfants dont les parents déprimés présentent des risques de présenter une maladie mentale. Les événements de vie traumatisants sont aussi des facteurs de risque notamment la séparation des enfants, les mésententes parentales, les déménagements multiples.
Certains événements heureux pourront contribuer à déclencher ces troubles dépressifs notamment les déménagements, la naissance d'un frère ou d'une sœur.
Ces enfants ont besoin d'écoute, d'accompagnement et d'assistance.
Il faut tenir compte de la spécificité de l'adolescence. C'est un âge difficile et l'enfant peut présenter des troubles psychopathologiques plus fréquemment que les autres tranches d'âge.

Comment prévenir ces maladies ?
Il y a une prévention primaire c'est-à-dire intervenir avant le trouble pour permettre l'épanouissement de l'adolescent, donner libre cours à sa créativité et augmenter son estime de soi.
Ce sont des éléments pourrant lutter contre la dépression. La prévention secondaire c'est intervenir auprès de groupe à risque en les accompagnant et en leur offrant des espaces d'écoute.
La prévention tertiaire informe sur les moyens d'éviter les complications médicales et socio-familiales, les rechutes et la chronicisation du trouble.


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