La réunion annuelle des représentants régionaux du Médiateur administratif et ses vis-à-vis dans l'administration et les entreprises publiques tenue, hier, à son siège à Tunis, a confirmé l'éminente contribution que ce mécanisme neutre et indépendant ne cesse d'apporter à la mise en application des principes de la bonne gouvernance dans l'administration tunisienne, depuis sa création, il y a quinze ans, en 1992. Bien que la mission du médiateur administratif, intimement liée aux disfonctionnements du système administratif, l'incite, plutôt, à revendiquer , sans cesse, au nom des citoyens qu'il représente, des redressements et des améliorations, la première responsable de l'institution, Mme Alifa Farouk, médiateur administratif, a préféré présenter l'institution du médiateur administratif comme un partenaire constructif de l'administration , et non pas un inquisiteur, car, de leur côté, a-t-elle dit, les pouvoirs publics et à leur tête le Chef de l'Etat accordent un intérêt particulier aux rapports annuels du médiateur administratif et s'en inspirent largement pour promouvoir le rendement des services administratifs et la qualité de leurs prestations.
Crédibilité et rayonnement à l'échelle nationale et internationale Cette réunion annuelle a eu lieu, d'ailleurs, dans le cadre de la préparation du rapport annuel du Médiateur administratif pour 2007 en vue d être remis au Président de la République. A cet égard , Mme Alifa Farouk a indiqué qu' à l'instar des rapports annuels précédents, celui de 2007 comportera une présentation des activités des services du médiateur administratif et un ensemble de propositions et de recommandations destinées à promouvoir davantage la qualité des prestations administratives en Tunisie et plus particulièrement en ce qui concerne l'adoption et l'application des principes et pratiques de la bonne gouvernance dans ce domaine, devenue un critère de classement mondial pour juger le degré de développement des pays. Plus de 87% des propositions et recommandations formulées dans les rapports annuels du médiateur administratif, en Tunisie, sont prises en considération dans la mise en œuvre des projets de réforme administrative, contre 70% en France. Cette année revêt une importance particulière, car elle est marquée par l'organisation de la Consultation nationale sur la modernisation de la fonction publique, conformément aux instructions du Chef de l'Etat. Au même moment, le Médiateur administratif a réussi à consolider son image de marque chez les citoyens et à renforcer, également, sa crédibilité et son audience auprès de l'administration, en portant à 97% le pourcentage des requêtes et doléances résolues grâce à ses interventions. En effet, le Médiateur administratif a la charge de gérer les requêtes et doléances présentées par les citoyens concernant des différends avec l'administration et autres demandes. Ses services recueillent ces requêtes, les traitent, puis ils les transmettent aux services administratifs concernés, notamment par la voie des bureaux de relations avec les citoyens, et ils assurent le suivi des réponses devant leur être données. Depuis sa création, il a reçu quelque 150 milles requêtes et doléances, à raison de 17 mille par an, environ, mais il ne transmet et suit que les requêtes et doléances fondées, soit environ 3 mille par an, outre des demandes à caractère social, comme les demandes d'emplois, de logements, de lots de terrain. Lors du débat caractérisé par la franchise et la transparence, les participants ont, notamment, mis l'accent sur la nécessité d'encourager la mise en pratique des choix décidés en matière de décentralisation et de déconcentration administratives, et de prêter toute l'attention requise à la question de la mise en exécution des jugements prononcés en faveur des citoyens par le tribunal administratif et autres instances judiciaires compétentes, car, comme l'a fait remarquer Mme Alifa Farouk, le Médiateur administratif fait partie intégrante du système tunisien de protection des libertés et des droits de l'homme, en Tunisie. Les requêtes et doléances qu'il reçoit peuvent émaner des citoyens tunisiens comme des ressortissants étrangers. Or, l'institution du médiateur administratif en Tunisie bénéficie d'un grand rayonnement à l'échelle arabe, africaine et mondiale et elle constitue une source d'inspiration pour les autres pays. Mme Alifa Farouk est, en effet, présidente de l'Organisation africaine des Médiateurs administratifs, et vice-présidente de l'Organisation mondiale des Médiateurs administratifs et à titre de président de l'Organisation africaine, l'institution tunisienne du médiateur administratif prépare actuellement, le prochain congrès de cette Organisation qui doit avoir lieu en Libye du 7 au 12 avril 2008 et ce, en étroite collaboration avec les partenaires libyens. Des actions sont entreprises pour développer la coopération arabe dans ce domaine. Salah BEN HAMADI. Légende : Mme Alifa Farouk a indiqué le rapport annuel de 2007 comportera un ensemble de propositions et de recommandations destinées à promouvoir davantage la qualité des prestations administratives en Tunisie