Le Temps-Agences - Une partie des pirates qui avaient détourné le voilier de luxe français Le Ponant au large de la Somalie a été "appréhendée" après la libération hier de l'équipage retenu en otage, pour laquelle aucun "argent public" n'a été versé, même si une rançon a apparemment été payée, ont indiqué des sources officielles. Six pirates ont ainsi été appréhendés au cours d'une opération héliportée et emmenés à bord d'un navire de la marine nationale française, où ils sont détenus, a précisé l'Elysée dans un communiqué. D'après les autorités somaliennes, cette opération a causé la mort de trois personnes. "Je peux confirmer que trois cadavres ont été ramassés. Huit autres personnes ont été blessées et huit autres ont été emmenées par les Français" lors d'une opération menée contre la localité de Jiriba, à environ 25 km au Nord de Garaad (Nord-est de la Somalie), où était retenu le voilier français, a déclaré le gouverneur de la région de Mudug, Abdul Kadir Ahmed, joint par téléphone depuis Mogadiscio. "Cela s'est passé quand des hélicoptères français ont attaqué la zone après la libération du bateau", a-t-il poursuivi. Plus tôt, la présidence français avait indiqué qu'une partie des pirates qui avaient détourné le voilier de luxe français Le Ponant au large de la Somalie avait pu "être appréhendée" sans que des fonds publics aient été versés. "Strictement aucun argent public n'a été versé", a déclaré le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, au cours d'une conférence de presse à l'Elysée consacrée à la libération de la trentaine de membres d'équipage intervenue plus tôt hier. Il a toutefois laissé entendre qu'une rançon avait été versée, soulignant qu'au cours de l'opération ayant mené à l'arrestation des 6 pirates les militaires français avaient "récupéré quelques sacs intéressants... on a récupéré une partie de la rançon qui a probablement été versée". Le général Georgelin s'est toutefois refusé à plus de précisions, soulignant que la libération de l'équipage était intervenue après "une négociation entre l'armateur (la CMA CGM) et les pirates par radio". "Il appartiendra à l'armateur de révéler s'il le souhaite la nature de cette négociation", a-t-il dit. Les pirates sont "dans l'état actuel de nos informations des pêcheurs somaliens" et ils "seront remis à la justice française", a-t-il ajouté. Ils ont été capturés "une petite heure après" la libération de l'équipage du Ponant, une fois que les ravisseurs avaient "regagné la terre ferme". Au cours de cette opération, les forces françaises ont procédé à "des tirs de sommation et d'interception, pas à tirs directs sur les pirates". Toute l'opération s'est déroulée "avec l'autorisation des autorités somaliennes," a précisé le général Georgelin. "Quatre à cinq hélicoptères, une cinquantaine de commandos" et une douzaine "d'éléments du GIGN" ont participé à toute l'opération, a indiqué le général Georgelin. Deux navires de la Marine nationale, l'aviso Commandant Bouan puis la frégate Jean Bart, se trouvaient en appui, ainsi que des hélicoptères de la Jeanne d'Arc. L'équipage du Ponant n'a jamais quitté le navire tout au long de la prise d'otage. Selon le chef d'état-major, l'opération d'arrestation des pirates n'a été lancée qu'une fois les ex-otages mis en sécurité à bord d'un navire de guerre français présent dans le secteur.