* Risque majeur de récidive, de délinquance et parents plongés dans la confusion. Tout peu commencer par une simple escapade pour quelques jours, mais il y a un grand risque que l'absence ne s'éternise. Il s'agit en fait de la fugue des adolescents ou même des jeunes qui prennent cette décision à un moment donné de leur vie. Incontestablement, une telle résolution pèse lourd sur les parents qui plongent dans le désarroi et la tristesse. C'est le ciel qui leur tombe sur la tête. Ce comportement aux conséquences accablantes est-il bien étudié chez nous ? Avons-nous cerné son ampleur ? Le nombre des fugueurs est-il comptabilisé ? Aucune enquête approfondie n'a jusqu'à présent été conduite par les autorités de tutelle à l'instar des ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées et de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique.
Actuellement, la fugue des adolescents et des jeunes ne suscite aucun intérêt de la part des autorités chargées de l'étude des comportements de cette frange de la société. Il est fort probable qu'elle est considérée comme un phénomène isolé qui ne se pose pas réellement dans notre société. Toutefois, nous entendons parler des jeunes qui quittent leurs maisons pour une raison ou pour une autre. Filles ou garçons, ils partent à cause du climat familial tendu ou à cause du désaccord et de dispute avec les parents. Le motif d'une relation amoureuse peut également pousser ces jeunes à claquer les portes de leurs domiciles pour une période déterminée ou même définitivement. Il existe un autre facteur qui ne manque pas d'importance. Il peut même être un catalyseur ; l'échec scolaire. Quand les parents font une pression sur leurs progénitures faute de résultats satisfaisants, ces derniers peuvent avoir recours à la fugue.
L'adolescence, période critique L'adolescence est une période difficile aussi bien pour les filles que pour les garçons. Cette période critique s'accompagne de transformations physiques, physiologiques et mentales, où des nouveaux repères commencent à se développer. Très souvent, cette population est confrontée à des problèmes d'intégration dans la société voire au sein de la famille, d'où l'émergence de désaccord qui peut dégénérer des résultats imprévisibles, à l'instar de la fugue. Cette dernière mène de son côté à d'autres chemins dangereux tels que la délinquance, la déviance voire la prostitution. Certainement, à un moment donné, les fugueurs sont heureux, car ils sont libres et ils décident de leur sort sans aucune intervention parentale. Ils découvrent une nouvelle vie autonome, mais parsemée de risques et d'obstacles.
Mais de quel milieu socio-économique sont-ils issus les fugueurs ? D'après les spécialistes, ce problème risque de se poser aussi bien dans le milieu socio-économique modeste que celui aisé. Car, les raisons de cette escapade sont d'ordre économique comme elles peuvent être liées au conflit relationnel avec les parents qui sur protègent leurs enfants. « La fugue témoigne des problèmes de l'inadaptation », selon eux.
Récidive Là où le bât blesse, c'est dans la récidive. Car, très souvent, les jeunes ont tendance à prendre cette décision même après être revenus chez eux. Le séjour en famille risque de ne pas dépasser une année ou même deux. Il s'agit en fait du cas de « A », jeune fille âgée de 25 ans qui a choisi de quitter la maison pour la troisième fois au bout de quatre ans. Sa première fugue date de 2004. Son motif, une relation amoureuse sans bien sûr négliger un autre facteur, la mauvaise fréquentation. Après avoir arrêté ses études, la fille travaillait dans une usine. « C'est à partir de là que les circonstances ont pris une nouvelle tournure », d'après sa mère qui a fini par s'adapter à la situation. « Certes, la première expérience était très difficile pour toute la famille qui n'acceptait pas l'idée que leur fille quitte la maison volontairement », témoigne-t-elle. « Nous avons même déclaré l'absence de notre fille au poste de police de crainte qu'elle ne soit victime d'un crime », se désole la mère. Mais ce n'est qu'après quelques jours que la famille a découvert la réalité. « A » s'amusait à passer son temps avec son amant au bord de la mer. « Un voisin l'a rencontré par simple coïncidence », toujours d'après la mère. Si « A » est rentrée chez elle pour un certains temps, elle a eu des difficultés pour se réintégrer dans son milieu familial. Elle a de nouveau claqué la porte laissant dans l'angoisse sa mère...Son départ date déjà de plus de 3 mois.
Si quelques fugueurs sont parvenus à retrouver leur équilibre et réussir avec brio leur vie, il n'en est pas de même pour d'autres. La récidive est ainsi une vraie menace qui risque de guider ces jeunes vers toutes les formes de délinquance. Il importe dès lors, de dresser le bilan des fugueurs à travers les déclarations des parents déposées dans les postes de police. C'est de cette manière que nous serons capables de cerner l'ampleur de ce problème dans notre société, et par conséquent protéger nos jeunes avant qu'il ne soit trop tard. Sana FARHAT
Les différents types de fugues : - Fugue incoercible ou déraisonnable : impulsion quasi-irrésistible. Aucun raisonnement n'intervient. Le jeune est non-responsable de son comportement. - Fugue évasion : s'évader de ce qu'on ne veut plus, mais aussi aller vers le nouveau. Ce genre de fugue permet d'échapper aux tensions. - Fugue recherche : fuite d'une situation dangereuse, on espère trouver mieux.
Pour qu'il y ait fugue, il faut réunir trois conditions : Aller à l'encontre de la volonté parentale, avoir l'intention de partir ou de ne pas rentrer chez soi et passer à l'acte.