La nature humaine raffole de l'interdit quel qui soit. Elle trouve certainement un malin plaisir à y goûter comme pour se défouler surtout lorsqu'il est susceptible de la satisfaire en cachette et sans que quelqu'un puisse la soupçonner. Parmi ces interdits figure la prostitution clandestine, un métier qui rapporte gros aux moindres frais, d'autant plus qu'il allie l'utile à l'agréable. C'est du moins ce qui a été envisagé par deux dames divorcées et concocté dans le moindre détail, alors qu'elles croupissaient dans une geôle pour des délits mineurs commis.
A leur libération, elles se mirent d'accord pour louer un appartement dans le quartier chic d'El Manar qui abriterait leurs futurs ébats avec des clients potentiels suffisamment fortunés. En quelque sorte, mener la belle vie grâce à leurs charmes particuliers auquel la gent masculine ne pouvait pas rester insensible. C'était une manière comme une autre de faire continuellement la fête, lors de soirées abondamment arrosées autour d'une table bien garnie spécialement préparée par leurs soins.
Le duo ne s'est pas contenté de rabattre leur proies à déplumer, mais il a également recruté une jeune fille, en fait une aide-ménagère qui errait dans la rue, après avoir été renvoyée par sa patronne qui l'avait surprise dans les bras de son propre fils.
Les deux femmes divorcées chargèrent alors l'adolescente de partir à la quête des amateurs de la bonne chair. Malgré son jeune âge, elle s'exécuta avec enthousiasme dans sa nouvelle tâche d'entremetteuse. Elle réussit très rapidement à ramener d'un café proche deux jeunes gens, ravis de l'aubaine de se retrouver dans quelques instants en galante compagnie.
Dans le taxi qui les emmenait tous trois vers le nid de débauche, la jeune fille passa un coup de fil à ses nouvelles patronnes pour les informer du gibier qu'elle vient de chasser afin qu'elles se préparent pour l'accueillir avec les honneurs. Toutefois, elle ne savait pas à ce moment-là qu'elle était pistée par les agents de la brigade des mIurs, alertés depuis un certain temps par une dénonciation anonyme.
Arrivés sur les lieux, ils attendirent que la fête commence et que l'alcool coule à flot pour surgir intempestivement dans l'appartement, forts d'une commission rogatoire délivrée par le procureur de la République près du parquet de Tunis.
Repus et éméchés, quatre protagonistes s'étaient retirés dans deux chambres distinctes pour batifoler tandis qu'une des dames divorcées était plantée sur un divan, interpellant avec vigueur la dive bouteille.
Les policiers embarquèrent toute la maisonnée, surprise en flagrant délit de prostitution clandestine, qui a été aussitôt écrouée au poste, avant sa comparution devant un juge d'instruction pour les besoins de l'enquête.