Le rideau est tombé hier sur la 20ème édition du championnat du monde de handball. Pour la Tunisie du moins. Ici en Allemagne et avant le retour à Tunis, les avis sont partagés. -Une première catégorie de personnes préfère ne pas s'exprimer se contentant de prononcer une courte phrase "Nous avons trop choyé nos joueurs". Leur appartennance au bureau fédéral ne leur permettant pas de s'exprimer autrement pour le moment. - Une deuxième catégorie juge le bilan de l'équipe nationale décevant et qu'il y a beaucoup de retouches à effectuer pour lui faire retrouver son lustre. - La troisième catégorie estime ce même bilan alarmant ! car très peu compatible avec les sacrifices consentis pour que notre handball demeure au plus haut niveau sur le plan international.
Peut-on parler d'échec annoncé ? A vrai dire notre équipe nationale a commencé à vivre sur un nuage depuis cette quatrième place acquise au mois de février 2005 à Tunis. Les quelques participations à des tournois internationaux de niveau moyen ont conforté cette impression de suffisance et de satisfaction. La coupe d'Afrique des Nations disputée à Tunis et enlevée par la Tunisie dans une épreuve d'un niveau très approximatif a fait le reste car venue juste après une médaille de bronze aux JO de 2006. La deuxième place acquise en Coupe du Monde en Suède a enfoncé le clou dans la mesure où on a partout crié que nous sommes devenus un grand parmi les plus grands du monde. Nous avons alors écrit qu'il s'agissait d'un tournoi amical organisé par une compagnie pétrolière. Un tournoi qui servait de préparation au championnat du monde qui allait suivre, un tournoi auquel participaient des équipes pour peaufiner leurs automatismes mais surtout visionner quelques éventuels adversaires. Un tournoi auquel ont refusé de prendre part quelques autres qualifiés pour le Mondial 2007 dont la France pour les raisons sus-indiquées. On nous a alors qualifiés de fauteurs en eau trouble, et même de non-patriote.
Accident de parcours ? Pardi ! Depuis, la pression était devenue telle sur les joueurs comme sur l'entraîneur que le pire était à craindre. On commençait alors à exiger le versement des primes promises et non respectées à négocier les primes futures... Et pour clore notre préparation, on refuse la participation à un tournoi de haut niveau en Espagne pour des considérations futiles pour la remplacer par deux rencontres amicales face à une équipe algérienne en pleine restructuration. Vint le coup d'envoi du Mondial 2007. Et un début de compétition sur du velours face au Koweït puis devant le Groënland (essayez de situer géographiquement ce pays) deux pays où on pratique le handball beaucoup plus pour le plaisir que pour la compétitivité. Et deux victoires sans la moindre opposition sérieuse. La Slovénie est venue à temps pour tester le degré de compétitivité de notre sept national. Le résultat, nous le connaissons tous. Le passage au second tour était quand même assuré. Un minimum quand on a fait partie d'un groupe 1 aussi déséquilibré. Cette première défaite contre la Slovénie a été alors qualifiée d'accident de parcours. L'Islande a suivi et nouvel échec et on a de nouveau reparlé d'accident de parcours. On a continué à le dire et à le répéter après les autres défaites du second tour toutes assez nettes. Il y a eu certes cette courte défaite contre la France mais il a fallu que l'entraîneur Onesta fasse entrer des remplaçants à 18-11 pour que la Tunisie puisse revenir au score. Le plus grave c'est que l'on persiste à évoquer le mot accident de parcours. Un accident de parcours, cela arrive une fois, deux fois à des rendez-vous espacés dans le temps mais pas les uns après les autres et quotidiennement. Notre malheur est que nous n'avons pas su garder les pieds sur terre. Pourtant rien n'a été refusé à cette équipe nationale : un entraîneur dont personne ne conteste la compétence bien qu'il ait été l'auteur de quelques erreurs de managériat un président très proche des joueurs et des conditions de préparation à la hauteur de l'événement sauf en une occasion. Des sacrifices énormes consentis par l'Etat et un suivi continu des départements de Tutelle est du président du CNOT. Tout est parti en fumée.