A l'approche de la saison estivale, les prix des voitures connaissent une hausse vertigineuse. Un petit tour au marché de l'automobile est édifiant à plus d'un titre pour voir à quel point les prix sont devenus exorbitants. Et ce sont spécialement les spéculateurs qui font grimper encore et encore les prix. La voiture qui valait 6 mille dinars, en vaut actuellement 7. Toutes les marques de voiture sont disponibles. Toutefois, les acheteurs sont aussi nombreux que les vendeurs. Neuve ou ancienne, chaque voiture peut facilement trouver acquéreur. On compte actuellement près de 1.330.000 voitures immatriculées en Tunisie dont 950 mille en circulation. En une seule année on passe facilement d'une série à une autre. Par exemple de la série 123 mise en circulation en 2006, nous en sommes actuellement à la série 132, soit 9 nouvelles séries et donc près de 90 000 voitures en moins de deux ans. Le chiffre est énorme. Et si l'évolution continue à ce rythme, il faudra construire deux à trois nouveaux ponts par an dans chaque ville. Ceci sans parler, bien sûr de la saturation du réseau routier dans le Grand Tunis. Les acheteurs se plaignent tout le temps de la mauvaise qualité de la voiture populaire et de son prix qui évolue presque à chaque nouvel arrivage, mais continuent pourtant de l'acheter. D'autres, sont plus ambitieux et achètent même des voitures de grandes marques directement auprès des concessionnaires alors que leur revenu semble modeste. La hausse du nombre des crédits automobiles octroyés par les banques et les caisses de sécurité sociale l'atteste. Malgré la hausse des prix du carburant et des voitures, cela n'empêche toujours pas les Tunisiens de se ruer sur le marché de l'automobile ou auprès des concessionnaires pour changer leurs voitures anciennes ou pour en acheter une nouvelle. C'est un constat dans la classe moyenne : on en est arrivé à un point où une voiture seule ne suffit plus. Avoir deux voitures par ménage n'est plus considéré comme un luxe pour plusieurs couples. Ceux-ci préfèrent passer leur vie dans un appartement en location et posséder deux voitures tellement c'est devenu indispensable pour eux. Question de vice ou de besoin, cela dépend de la mentalité des gens. Le fait est qu'au bout du compte, nos routes et autoroutes sont devenues saturées de voitures. Des bouchons à longueur de journée et ce, à tous les niveaux. Des ponts et des tunnels sont construits dans toutes les villes, d'autres sont en cours de construction, afin de fluidifier la circulation et rendre l'accès plus rapide à toutes les régions. Et cela s'avère encore insuffisant puisque le nombre des voitures mises en circulation ne baisse pas. Bien au contraire, il continue à augmenter rapidement. Cela dit, cela fait longtemps que la voiture n'est plus un signe extérieur de richesse. Et si les crédits encouragent les ménages à disposer d'une voiture, cela stimule aussi la consommation et, donc, la croissance. Les concessionnaires respectent aussi des quotas pré-établis surtout en ce qui concerne les voitures populaires. Si quelque 9200 voitures populaires seront injectées dans le marché pour cette année 2008, cela veut dire aussi que le marché est resté vétuste. Les voitures d'occasion continuent, en fait, de faire la loi du marché.