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"L'agriculture n'apporte pas pleinement sa contribution à l'économie tunisienne"
La Banque Mondiale constate
Publié dans Le Temps le 01 - 02 - 2007

Elle conseille : « éliminer les distorsions du marché ; rendre les services agricoles plus responsables par rapport aux exploitants et aux entrepreneurs.. »
Le secteur primaire contribue à hauteur de 12% dans le produit intérieur brut (PIB) du pays. Il offre 542.000 emplois stables et enregistre un taux de croissance de 3% par an . Hormis ces indicateurs plus ou moins satisfaisants enregistrés par le secteur agricole et la palette des réformes entreprises en sa faveur, la Banque Mondiale conclut, dans son récent rapport intitulé : « Tunisie : revue des politiques agricoles », que l'agriculture n'apporte pas pleinement sa contribution à l'économie tunisienne. L'étude réalisée par la Banque Mondiale en partenariat avec l'Agence Française de Développement (AFD) a indiqué le maillon faible de la politique agricole tunisienne. Pour l'institution de Brettons wood, la planche de salut réside dans la poursuite du programme de libéralisation et de désengagement de l'Etat du secteur productif.

Tout en soutenant les réformes déjà engagées dans le secteur et leur impact positif sur les performances agricoles en Tunisie, l'étude interpelle les autorités tunisiennes à poursuivre les ajustements visant l'amélioration de la compétitivité du secteur à travers la révision de la politique commerciale, la suppression des subventions, l'optimisation du potentiel et surtout par le biais d'une véritable autonomie des regroupements de producteurs.
Theodore Ahlers, Directeur de la Banque Mondiale pour la Région du Maghreb, a cité lors de la réunion des experts du secteur agricole tenue récemment à Tunis le besoin de réformes agricoles clés : « La première réforme essentielle consiste à éliminer les distorsions du marché qui pénalisent l'agriculture et les exportations de haute valeur. Ceci signifie qu'il faut baisser les tarifs sur les importations agricoles et mettre fin aux contrôles des marges de détail, aux contrôles des prix semi-officiels et aux programmes ad hoc d'importations. ». « La deuxième réforme essentielle est de rendre les services agricoles plus responsables par rapport aux exploitants et aux entrepreneurs ».

Tarifs élevés à l'importation
Le rapport affirme que l'agriculture a créé deux fois plus d'emplois par unité de PIB que l'économie tunisienne dans son ensemble au cours de ces dernières décennies, mais cette croissance « cache la stagnation de son efficacité ». La création d'emplois n'a pas été accompagnée par l'amélioration de la productivité des exploitants agricoles dans la mesure où leur efficacité est tributaire de l'état d'avancement du programme de formation et d'encadrement du secteur agricole.
Une partie de la croissance réalisée est travestie par les subventions accordées aux produits non concurrentiels, par le contrôle des prix et par les tarifs élevés à l'importation. « Les tarifs les plus élevés concernent 69% des lignes tarifaires agricoles et les taux appliqués sont en moyenne de 67% ».
Selon la Banque Mondiale, le gouvernement tunisien est amené à réduire les distorsions du marché par la libéralisation des marges de détail actuellement réglementées par l'Etat. La BM recommande la libéralisation totale des prix.

La protection agricole nuit-elle aux consommateurs ?
Les performances réalisées par l'agriculture coûtent cher, aussi bien pour l'Etat que pour les contribuables réels. Chiffres à l'appui : 180 MDT par an de subventions de compensations, 4% de plus sur le coût de la vie pour les consommateurs et 0,8% du PIB en croissance perdue.
L'étude recommande à ce titre la libéralisation du commerce extérieur des produits alimentaires, la réduction progressive des tarifs douaniers et des prix de soutien au producteur.
Le gouvernement devrait progressivement réduire les tarifs douaniers céréaliers et les prix de soutien au producteur.
L'institution de Brettons Wood suggère un repositionnement du rôle de l'Etat dans le secteur en diminuant son intervention directe sur le marché pour plutôt se focaliser dans la fixation des règles de fonctionnement du marché.

L'autonomie incontournable des regroupements professionnels
Par ailleurs, l'étude observe que 40% de la croissance agricole se rapportent à des produits qui coûtent plus cher à produire qu'à importer, induisant une perte nette sur l'économie. Elle reconnaît également la sous-exploitation de certains secteurs potentiellement compétitifs et sources de valeurs ajoutées, comme l'huile d'olive et les agrumes. En plus les quotas d'importation de l'Union Européenne sont sous-utilisés. A titre d'exemple : les exportations actuelles d'agrumes vers l'UE se montent à 20.000 tonnes et ne représentent que 50% du quota préférentiel du pays.
« Comment un marché peut-il travailler efficacement quand les prix sont tirés à la hausse par les tarifs au port et ensuite tirés à la baisse à nouveau par les « prix de référence » à l'entrepôt ? ». Et comment la Tunisie peut-elle respecter son quota d'agrumes avec l'UE quand les oranges coûtent autant à Tunis qu'à Londres ?, s'est interrogé Theodore Ahlers.
Les carences de qualité, la flexibilté et la réactivité sont les principaux obstacles à l'amélioration de la compétitivité des secteurs de l'huile d'olive et des agrumes. D'où l'importance de rendre les services agricoles plus responsables par rapport aux exploitants et aux entrepreneurs. Et pour assurer la souplesse des services agricoles, le rapport soutient que les regroupements de producteurs doivent être véritablement autonomes et s'impliquer dans la gestion de services. « Le gouvernement devrait réduire ses interventions qui créent des distorsions sur le marché». L'étude souligne la portée positive de l'élimination partielle du monopole de l'ONH (Office National d'Huile d'olive).
Les différentes réformes recommandées par la BM pour améliorer la compétitivité du secteur tournent autour de la libéralisation du secteur, le renforcement de l'initiative privée et le désengagement de l'Etat. « Ce sont là des défis importants. Mais le coût de ne pas réformer est également important, trop important pour être ignoré », déclare Theodore Ahlers

La question de la libéralisation de l'agriculture dans le cadre de l'OMC (Organisation mondiale de Commerce) qui fait actuellement l'objet d'une polémique internationale en raison d'un différend euro-américain portant sur les subventions agricoles, constituerait-elle une aubaine pour les pays en voie de développement dont la Tunisie ?. Pleuvra-t-il de l'or sur l'agriculture tunisienne grâce à la libéralisation ?


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