Chaque jour que Dieu fait des dizaines de milliers de nos jeunes petites filles prennent le chemin des écoles, collèges, lycées et établissements d'enseignement supérieur, mais chaque jour aussi des dizaines de petites filles, belles comme le jour avec leurs petites silhouettes fragiles se feaufilent le long des ruelles tortueuses en direction des grands boulevards de la ville pour, ensuite, prendre place à proximité des cafés, restaurants, stations de bus et de métro et autres lieux publics hautement fréquentés. Ces jeunes petites filles souvent accompagnées et strictement encadrées par des adultes s'adonnent à la mendicité. Une pratique répugnante et décadente qu'on croyait disparue à jamais de notre paysage quotidien grâce aux efforts déployés dans le domaine de l'éducation et de l'assistance accordée à l'enfance, mais faute de maturité civique et de conscience morale certaines familles privent leurs enfants de leur droit légitime à l'éducation et au savoir pour les orienter vers un gain facile mais honteux . Apprendre à de petits enfants à mendier dès leur jeune âge c'est priver volontairement la société de l'une de ses composantes sociales pour en faire un handicap futur qui freinera son épanouissement et son développement naturel. En effet, les jeunes mendiants d'aujourd'hui finiront tôt ou tard par se révolter contre leurs tuteurs encadreurs et contre leur condition sociale précaire et contre les règles et finiront par "fuguer" et par se transformer en petits délinquants rebelles. Et tous les sociologues s'accordent à affirmer que les enfants qui fuguent en essayant de fuir leurs conditions sociales et familiales défavorables sont les plus exposés aux fléaux sociaux tel que le vol, la prostitution, le trafic de drogue, les crimes et autres maux sociaux. Optant pour le gain facile, livrés à leur seule misère, en manque flagrant de repères familiaux et sociaux, voulant briser leur chaîne et «s'affirmer » à travers la négation de leurs statuts de mendiants, les petites filles se trouvent les plus exposées à la prostitution. L'échange de faveurs sexuelles contre de l'argent constitue pour elles l'une des rares possibilités de revenus et la majorité des filles en « fugue » « font le trottoir » racolant leurs clients dans les rues, cherchant les moyens financiers les plus faciles pour survivre. Il est vrai que le phénomène de la délinquance en général, et de la prostitution en particulier, est un phénomène mondial qui a connu diverses formes depuis les temps les plus reculés, et plusieurs variations selon le contexte économique et les valeurs sociales et morales de chaque société.
Phénomène mal rongé Il est tout aussi vrai que le phénomène de la délinquance juvénile est un mal qui ronge toutes les sociétés modernes. Mais la multiplication alarmante, et la croissance des actes d'incivilité imputables aux mineurs qui nuisent à la vie quotidienne conjuguée aux actes de désordre, d'incivisme, d'insolence , de comportements grossiers allant de l'invective à l'insulte mais aussi des actes de racolage ,de dégradation et de salissure contraire à l'ordre public sont le produit de cette « tolérance » et de ce silence complice qui font qu'on laisse faire au nom d'une fausse idée de la solidarité sociale et d'assistance aux pauvres sous forme d'aumône visant un seuil d'impunité zéro. Cette tendance à la tolérance n'est autre chose qu'un encouragement à la culture de l'excuse qui empêche de sanctionner les erreurs des adultes et les agissements de jeunes délinquants. L'enfant jadis considéré dans la législation de la protection de l'enfant comme l'objet et le symbole de la puissance paternelle et qu'il n'était pas titulaire de ses droits,est reconnu aujourd'hui comme étant un sujet de droit doté de libertés spécifiques du fait que les enfants en tant qu'êtres humain en développement ont des besoins particuliers, ce qui justifie le fait de prévoir pour eux un système de protection adapté compte tenue surtout de la fragilisation des liens familiaux signe des sociétés modernes et des contraintes matérielles de plus en plus lourdes à supporter, d'où la nécessité impérieuse, de renforcer et d'élever aux rangs des priorités nationales : la protection des enfants maltraités et abandonnés, l'assistance éducative lorsque les conditions d'éducation de l'enfant sont compromises, l'aide sociale à l'enfance sous ses différentes formes matérielles et morales, la mise en place d'une série de mesures pour sanctionner les mauvais traitements contre les enfants (violences physiques, sexuelles, traumatismes...) allant même jusqu'à qualifier, les sanctions particulièrement sévères outrepassant l'autorité parentale, de coups et blessures, réprimer et sanctionner les situations mettant en jeu la moralité des enfants. Certaines législations sont allées même jusqu'à assouplir les règles du secret professionnel afin de permettre à certaines professions médicales de dénoncer d'éventuels mauvais traitements considérés comme l'un des facteurs qui poussent les enfants à ""fuguer"et vont jusqu'à autoriser le retrait de l'enfant à son milieu familial, défavorable à son épanouissement,pour le confier à un membre de la famille ou à un service d'éducation spécialisée ou à un service d'aide sociale à l'enfance. Il convient aussi de réprimer aussi certaines pratiques qui risquent d'exercer une influence nocive sur la santé et la moralité de l'enfant (consommation d'alcool, drogue en sa présence, actes immoraux...). Rome ne s'est pas faite en un jour, mais oser s'attaquer méthodiquement et rationnellement au phénomène constitue un petit pas, mais sûrement un sûr pas, sur la bonne voie et souvenons-nous bien qu'il ne faut pas remettre à demain ce qu'on peut faire le jour même.