Suite à l'article intitulé " La CNAM s'arroge le droit de modifier les ordonnances médicales ", paru jeudi 1er février 2007, nous voudrions apporter à vos lecteurs les précisions suivantes : 1 - La substitution des médicaments par leurs génériques est un droit accordé aux pharmaciens officinaux dans nombreux pays (y compris la France) afin de faire face à l'augmentation vertigineuse des dépenses liées aux médicaments, le générique étant par définition moins cher que les médicaments, " princeps ". Dans notre pays, nous ne sommes pas à ce stade, certes, la substitution a été autorisée aux pharmaciens exerçant dans les établissements publics mais pas dans les officines privées. Nous sommes ainsi surpris d'apprendre à travers votre journal que " La CNAM veut que les pharmaciens substituent chaque médicament par son générique... ". D'ailleurs dans le projet de convention sectorielle proposé par la CNAM et soumis à la négociation avec les syndicats des pharmaciens d'officines, il n'est nullement demandé au pharmacien de procéder à la substitution. Comment pourrait-on négocier une modalité de dispensation des médicaments qui aujourd'hui n'est pas autorisée par la réglementation ?
2 - Quant aux médicaments génériques, la CNAM encourage la prestation, la dispensation et l'usage du générique et s'inscrit de ce fait dans la politique sanitaire de notre pays qui, depuis le changement, n'a cessé de promouvoir ces médicaments, notamment par la mise en place d'une stratégie incitant à la fabrication locale des médicaments génériques à travers l'implantation d'unités pharmaceutiques essentiellement dédiées à cette activité. Par ailleurs, les médecins et les médecins dentistes ont pour leur part affirmé leur volonté de promouvoir les médicaments génériques et d'encourager leur prescription et ce, dans les conventions sectorielles respectives qu'ils ont signées avec la CNAM le 19 décembre 2006. En fait, et cela ne pourrait étonner les lecteurs, que la plupart des pays riches se sont fixé pour objectif d'accroître la part des génériques dans leur consommation médicamenteuse et que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ainsi que l'UNICEF reconnaissent que " l'industrie des médicaments génériques a un rôle essentiel à jouer dans les tentatives visant à fournir des médicaments sûrs et efficaces à un coût modique afin d'améliorer la santé et de sauver des vies ". 3 - Dans le dernier paragraphe de l'article, il est suggéré à la CNAM de ne pas toucher à l'ordonnance mais d'aligner le remboursement sur le générique le moins cher. Or, c'est exactement la solution retenue dans la réforme. 4 - Enfin, dans le tumulte des intérêts catégoriels, l'assurance maladie essaie de défendre l'intérêt collectif.