Le Temps-Agences - Le Premier ministre irlandais Brian Cowen faisait face hier à un barrage de critiques après le "non" retentissant au référendum sur le traité de Lisbonne, alors que ses homologues européens se disent déterminés à poursuivre le processus de ratification. Il faut "continuer le processus de ratification" du traité "de façon à ce que l'incident irlandais ne devienne pas une crise", a déclaré hier le président français Nicolas Sarkozy. 18 des 27 ont déjà ratifié le traité de Lisbonne. La victoire du "non", à plus de 53% des voix, constitue "une difficulté de plus" mais n'est pas un "hasard", a-t-il estimé, appelant à "changer notre façon de faire l'Europe", que beaucoup d'Européens ne "comprennent pas". La France prendra la présidence tournante de l'Union européenne le 1er juillet. Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a quant à lui estimé hier qu'il n'y avait "pas d'autre solution" qu'un nouveau vote des Irlandais, mais celui-ci pourrait avoir lieu après une "adaptation" du texte pour ce pays. Les débats portaient également à Dublin sur la possibilité d'un second référendum. En 2001, les Irlandais avaient déjà dit "non" au traité européen de Nice mais le gouvernement avait décidé d'organiser un nouveau vote, un an plus tard, après avoir obtenu des garanties de Bruxelles sur le respect de la neutralité militaire de l'île. Le "oui" l'avait finalement emporté. "La seule option faisable pour M. Cowen est d'appeler à un nouveau référendum à l'automne", estime l'Independent. Cette hypothèse est cependant jugée "risible" par l'Irish Examiner. Interrogé sur la possibilité d'un second vote, Brian Cowen avait déclaré vendredi soir à la télévision publique RTE "ne rien exclure". hier, le secrétaire d'Etat à l'Intégration, Conor Lenihan a cependant dit "ne pas pouvoir voir" un second vote. La presse irlandaise faisait porter la responsabilité du "non" sur le Premier ministre Brian Cowen. "Un mois seulement après être devenu Taoiseach (Premier ministre en gaélique), M. Cowen a échoué dans son premier test en tant que Premier ministre", écrit l'Irish Independent, sous le titre "Le cauchemar de Cowen".