Invitée d'honneur du Salon TEXMED 2008 qui s'ouvre demain, la France entend tenir son rang en tant que fournisseur et client de première grandeur de la Tunisie, en matière de textile-habillement. Et le programme qu'elle a élaborée pour marquer cet événement a tout pour donner des inflexions encore plus déterminantes au partenariat bilatéral au titre du textile-habillement , premier poste d'exportation de la France vers la Tunisie. L'Ambassadeur de France en Tunisie, M. Serge Degallaix, a présenté, hier, ce programme à la presse, en insistant tout particulièrement l'importance du textile-habillement dans les relations tuniso-françaises et sur la volonté des uns et des autres d'aller de l'avant sur cette voie. La « Matinale France » - c'est ainsi qu'a été baptisée la participation française à TEXMED- sera marquée par une rencontre sur les opportunités de partenariat au sujet desquelles s'exprimeront notamment le Président de l'Union française des industries du textile (UIT), M. Lucien DEVEAUX, et le Président de l'Union française des industries de l'habillement (UFIH), M. Freddy MARCY en plus d'interventions de deux experts, Jean François LIMANTOUR, Président du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants du textile-habillement CEDITH), et Gildas MINVIELLE, Directeur de l'Institut français de la mode (IFM). Ensuite de quoi, un accord de coopération sera signé entre la FENATEX , l'UIT et l'UFIH ; La Journée de la France sera clôturée par un défilé de mode présentant les modèles des jeunes créateurs de l'Ecole française de la Chambre syndicale de la couture, les lauréats 2008 de l'école « Esmod », ainsi que les modèles de mode de balnéaire et de lingerie.
DES PARTENAIRES DE TAILLE On le voit, la France amis les petites assiettes dans les grandes pour dire combien elle est attachée à la promotion du partenariat textile avec la Tunisie ou quatre entreprises étrangères sur dix opérant dans ce secteur sont françaises, à l'image, d'ailleurs, de l'architecture de la présence économique française dans notre pays qui a su garder son statut de 3ème fournisseur en habillement de la France et son 4ème client en textile, et ce, en dépit, selon les dires du diplomate français, de la « karchérisation » chinoise tant redoutée à la suite du démantèlement des Accords Multifibre AMF. Au reste, la France demeure à la fois, pour la Tunisie , le premier client (habillement, produits textiles finis), le 2ème fournisseur(intrants textiles) et le 1er investisseur étranger dans ce secteur. En 2007, les importations françaises de textile-habillement en provenance de Tunisie ont atteint 1,01 milliard d'euros dont 985 millions d'euros d'habillement. Il est intéressant de savoir à cet égard qu'un maillot de bain sur deux vendu en France est fabriqué en Tunisie de même qu'un soutien-gorge sur trois . Ce n'est cependant pas le cas pour les pantalons dont les importations françaises sont en baisse régulière depuis 2001 , de 8,7% l'an en moyenne, ainsi que pour les T-shirts dont les achats ont fléchi en 2007 mais qui n'en progressent pas moins à un taux annuel moyen de 4,5% , de même que pour les vêtements de travail dont les importations baissent à hauteur de 4,1% en moyenne par an depuis 2003. Au final, et en 2007, le secteur textile-habillement représentait 26,7% du total des exportations tunisiennes vers la France , contre 28,8%, l'année précédente. La valeur de ces exportations a atteint le montant de 2882 millions d'euros en 2007 contre 2722 millions d'euros en 2006, soit une hausse de 5,8%, illustrant le bon niveau de compétitivité globale (par les prix et hors prix) du secteur et un retour des donneurs d'ordres étrangers en Tunisie. La France demeure ainsi le premier client de la Tunisie avec 37,4% de parts de marché, ce qui équivaut à une évolution de 12% par rapport à 2006.L'Italie la devance en rythme de croissance et améliore nettement chaque année sa position , sa part dans les exportations tunisiennes étant passée à 31,6%. Les mécanismes de partenariat mis en place par la Tunisie et la France sont en train de transcender le cadre de la sous-traitance pour toucher et promouvoir l'innovation qui constitue, au regard des besoins du marché français ,en particulier, et mondial , en général, l'unique passerelle pour la conquête d'un surcroit de parts de marché et la fidélisation des consommateurs Et ceci ne va pas sans le développement de la recherche, domaine dans lequel l'apport de la France est de plus en plus conséquent au travers d'actions de formation ciblées et de démarches de recherches novatrices.