Dans le cadre des activités du Forum Libéral, le Parti Social Libéral (PSL) a organisé vendredi après-midi à l'hôtel Le Diplomate de Tunis, un colloque sur le thème : « La problématique de la relation entre la culture et le changement démocratique ». Dans son allocution d'ouverture du débat, le Secrétaire général du parti, Mondher Thabet a souligné que « face à l'anarchie dans la communication et l'information dans le monde qui en quelque sorte encourage le terrorisme et l'extrémisme et menace la stabilité sociale, il nous faut instaurer une pensée politique ouverte où le droit à la différence est la règle. Aujourd'hui, on constate que la scène culturelle se caractérise par une médiocrité frappante avec une créativité qui n'est pas à la hauteur et on se demande si le soutien financier accordé aux créateurs et artistes par le ministère de la Culture est équitable ou bien il y a une certaine exclusion ». Ce sont des questions auxquelles le secrétaire général du PSL a appelé les participants au colloque d'en débattre.
Créativité Prenant la parole, l'artiste Amel Ben Hassine a déclaré : « Depuis 25 ans de métier, je n'ai pas touché un millime de soutien du ministère qui, à mon avis exerce la discrimination et je suis, aujourd'hui, au bord de la dépression. Le soutien financier du ministère de la Culture est accordé à certaines personnes connues ». Pour le Dr Hosni Lahmar, militant du PSL, « Nous sommes tous d'accord sur le fait que nous vivons une crise de valeurs et la culture aujourd'hui n'est pas celle que nous voulons. Nous avons besoin de plus de liberté et plus de droits ». Quant à Néjib Gaça, journaliste, il a considéré que « la culture est le fondement de la vie. Nous sommes ici les invités d'un parti de l'opposition caractérisée par sa politique de soutien critique. Ce n'est pas un parti d'opposition dure et nous considérons cette caractéristique comme un acquis. Un parti qui peut donc, jouer un rôle pour proposer des réformes de la culture pour la faire évoluer et la promouvoir. Aujourd'hui, elle souffre de plusieurs maux dont, notamment la mauvaise gestion et l'octroi de l'aide financière aux créateurs. Une aide qui ne s'octroie pas sur la base de la valeur de l'œuvre. »
Autonomie Pour Mohsen Nabli, secrétaire général adjoint du PSL : « La créativité culturelle est aujourd'hui en crise. Si on compare la scène culturelle dans les années 60 et la scène d'aujourd'hui on constate que les vrais créateurs et artistes ne sont pas légion. Avant il n' y avait pas de soutien financier accordé par l'Etat. Mais il y avait le professionnalisme des artistes et des créateurs. » Prenant la parole, l'écrivain Borhane Bssaïes a souligné « qu'aujourd'hui, il y a une rupture entre les intellectuels et les partis politiques bien que les partis ne sont plus des partis de masses. Nous, nous demandons quelle est la politique de ces partis vis - à - vis de l'ambition des intellectuels ? Avant, dans les années soixante, il y avait une vraie dynamique politique, culturelle et intellectuelle. Aujourd'hui il n' y a rien. » Pour Khmaïes Khayati, jounaliste « pour promouvoir la culture et la créativité, il faut plus de liberté ». Quant à Raouf Ben Yaghlane, l'homme de théâtre, il pense que « la démocratie aide la culture à évoluer. Il ne faut pas politiser la culture. Mais il faut que la politique soit culturelle. Je suis pour la liberté d'expression et pour l'autonomie du créateur. »