La conférence de clôture du projet SMAP III visant une gestion durable et intégrée du littoral tunisien, s'est tenue, à Tunis, à l'initiative de l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral (APAL) et du Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Les résultats du projet "SMAP III", prévoient d'établir deux plans de gestion intégrée pour les zones côtières de Kroumirie et Mogods et des municipalités du Grand Sfax ainsi que la création d'un réseau d'aires protégées marines et côtières dans la zone allant de Cap Serrat à Cap Négro (nord de la Tunisie), sur 72 km et une superficie de 150 mille hectares répartis entre trois gouvernorats (Bizerte, Jendouba et Béja. L'objectif du projet "SMAP III" qui a débuté en 2006 et s'achèvera en juillet 2008, est la préservation du patrimoine naturel et culturel des zones littorales, tout en promouvant l'utilisation durable de leurs ressources côtières et marines. Un large éventail de partenaires a été associé au projet SMAP III Tunisie,( décideurs, pêcheurs, forestiers), ainsi que les opérateurs de tourisme et de l'industrie. Le projet prend en compte les intérêts et les besoins des acteurs locaux et nationaux, ainsi que les contraintes socio-économiques et les interactions complexes des écosystèmes marins et terrestres Ouvrant cette conférence, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable a indiqué que ce projet s'inscrit dans le cadre de la politique adoptée par la Tunisie en matière de création d'un mécanisme de gestion intégrée du littoral, pour garantir le développement durable d'un côté et préserver la biodiversité terrestre et marine, d'un autre côté. Le projet dont le coût global s'est élevé à 1,5 million d'euros a été précédé par la réalisation d'un diagnostic précis de la situation environnementale terrestre et marine, qui a permis la préparation d'un modèle de gestion des zones de Kroumirie et Mogods et du grand Sfax. L'élaboration de modèles de gestion pilotes a été réalisée selon un processus participatif, a précisé le ministre, à partir d'un dialogue direct avec les habitants et les professionnels du secteur, et les différents services locaux et régionaux. Le modèle de gestion relatif à la ville de Sfax a couvert tout le littoral, englobant les municipalités de Sfax et l'archipel de Kerkennah, soit une région peuplée de 119 mille personnes, abritant 3 zones industrielles, ce qui en fait un pôle industriel de poids comptant près de 10 % des entreprises industrielles tunisiennes. Cette étude a montré la nécessité de préparer des cahiers de charge pour la mise à niveau des entreprises industrielles dans la région du Grand Sfax et d'élaborer une stratégie pour lutter contre les industries polluantes, tout en encourageant l'utilisation des énergies propres, les projets de développement durable, le tourisme écologique ainsi que la création d'aires protégées à Thyna et à Cap Négro. Le ministre a, encore, rappelé la décision avant-gardiste du Chef de l'Etat prise en Avril 2008 et relative au transfert de l'unité de transformation de l'acide phosphorique (SIAPE) de la ville de Sfax, ce qui a eu un impact positif sur le projet "Taparura". Dans la région du Grand Sfax, le Projet SMAP III Tunisie a initié un processus participatif avec toutes les parties prenantes. Ceci nous a permis de viser une gestion de plus long terme de la côte sud du Grand Sfax, y compris la décision significative de déplacer l'industrie de la SIAPE dans une zone moins sensible'', a déclaré M. Ahmed Rekik, premier adjoint au président de la municipalité de Sfax. '' Des pas importants ont été franchis vers l'établissement de la première aire protégée marine et côtière en Tunisie, dans la région côtière du Kroumirie et Mogods, en consultation avec tous les acteurs locaux, pour sauvegarder les richesses naturelles du littoral tunisien et pour favoriser un développement durable, a déclaré M. Faouzi Maâmouri, responsable du bureau de WWF (Fonds mondial pour la nature) à Tunis. La gestion intégrée des zones côtières est une bonne manière de faire participer un éventail très diversifié de parties prenantes et acteurs sectoriels dans la planification du littoral, qui peut mener à un développement durable des côtes tunisiennes au bénéfice de tous'', a ajouté Mme Sihem Slim, directrice des études et aménagement du littoral à l'APAL.