- Les « taxes » des réussites et des mariages des proches, les sorties et les rencontres familiales se multiplient et coûtent les yeux de la tête Partout dans le monde, les grandes vacances d'été sont sacrées : c'est la saison des retrouvailles, des rencontres familiales, des sorties, des fêtes et des...grandes dépenses. C'est la période privilégiée des congés des fonctionnaires d'état, des fermetures annuelles de certaines professions libérales et les vacances scolaires et universitaires pour des milliers d'enseignants et d'étudiants. Tous attendent cette période pour se délasser, après une année de labeur et de tracas. Mais a-t-on toujours les moyens nécessaires pour passer des vacances agréables ? Autrement dit, les gens réservent-ils un budget pour les besoins de leurs vacances ? A vrai dire, la majorité des Tunisiens veulent toujours profiter de leurs vacances, chacun selon ses moyens, et ne laissent pas échapper l'occasion pour se divertir. Les uns peuvent s'offrir un long séjour sur la plage, d'autres préfèrent voyager pour aller passer leurs vacances sous d'autres cieux, d'autres encore profitent d'une ou deux semaines au bord de la mer dans une suite ou une résidence de loisirs que certaines entreprises (banques, assurances...) mettent à la disposition de leur personnel. Mais il y a également ceux qui passent leurs vacances at home, privilégiant les sorties courtes, juste le temps d'une journée à la plage avec les copains ou une soirée au festival de la ville, quand il s'agit d'un beau spectacle... Mais on trouve aussi ceux qui, faute d'argent, passent leurs vacances devant la télé à remâcher les vieux feuilletons rediffusés en cette période d'année par la télévision nationale ou, souvent, pour échapper à l'ennui, le zapping fera l'affaire ! Il y a même des familles qui possèdent ou louent une villa ou un appartement dans une ville côtière où elles vont s'installer pendant les vacances d'été ; mais souvent ces estivants doivent s'attendre à des visites imprévues de certains amis ou proches parents qui viennent individuellement ou en masse pour passer quelques jours ou un weekend chez eux. Il ne faut pas le nier, cette habitude est très fréquente chez nous : il suffit qu'un membre de la famille ait la chance d'avoir une villa ou même un studio à proximité de la mer pour que les autres (voisins, amis, cousins, neveux, parents et grands parents...) débarquent chez lui pour partager ses moments de plaisirs. Les vacances, qu'elles soient longues ou courtes, à la maison ou en villégiature, demandent des dépenses énormes. C'est que la saison estivale est toujours accompagnée de hausses de prix dans tous les secteurs. Un père de famille, passant ses vacances chez lui, accompagne chaque soir ses trois petits enfants et leur mère dans une promenade sur la corniche longeant la plage d'Hammam-lif : « Je dois facilement casquer entre 10 et 12 dinars, nous dit-il, rien que dans trois cornées de glace, trois crêpes et trois paquets de pop-corn. » Mais le jour où il pense les amener à La Marsa ou à Hammamet, histoire de changer d'air, il doit multiplier cette somme par dix, transport non compris. D'autres parents préfèrent envoyer leurs enfants en colonies de vacances organisées partout dans le pays, où ils sont accueillis dans des auberges de jeunesse, des internats ou des foyers universitaires et encadrés par des accompagnateurs; ce qui revient beaucoup moins cher que le plus court séjour dans un hôtel le moins classé et puis, « les gosses auront l'occasion de côtoyer d'autres enfants de même âge et d'horizons différents, nous confie un père de deux enfants, là, ils peuvent se divertir à leur guise et surtout, ils apprendront la discipline et la vie en communauté tout en s'amusant. » N'oublions pas nos concitoyens émigrés pour qui les vacances d'été sont une grande occasion de retrouvailles familiales. Ces émigrés qui rentrent en grand nombre chaque été au pays, se rassemblent avec leurs familles pour savourer cette rencontre tant attendue et ils en profitent pour organiser des fêtes de mariages, de fiançailles, d'anniversaire ou de circoncision selon les rites et les traditions propres à chaque région, ce qui demande sans doute d'énormes investissements. Ces cérémonies familiales sont sacrées pour nos émigrés, eux qui ont la nostalgie du pays ! Bref, la plupart des Tunisiens aiment passer leurs vacances à tout prix, surtout les jeunes qui aiment sortir, voyager, s'amuser, jouer, nager, danser...sans se soucier souvent de la situation matérielle de leurs parents qui, malgré tout, essaient toujours de les satisfaire. Les vacances sont devenues sacrées, mais le prix des loisirs reste encore cher pour un tunisien moyen. On peut adapter une formule utilisée depuis longtemps dans certains pays européens qui consiste en l'octroi de chèques-vacances par les employeurs à leurs employés dans le cadre d'encourager le tourisme familial pendant les vacances. Il s'agit d'un titre de paiement destiné aux dépenses de vacances (frais de transport, d'hébergement, de restaurants, droits d'entrées des musées, des parcs de loisirs...). Des avantages supplémentaires, notamment des réductions de tarif, sont accordés par certains organismes aux utilisateurs de ce moyen de paiement. Une solution ! Mais il faut dire qu'il y a encore des gens pour qui un séjour dans un hôtel ou un voyage restent un rêve, un autre monde qu'ils ne voient que dans la publicité qui ne fait qu'augmenter leur frustration et créer un sentiment d'isolement par rapport au monde.