Des eaux minérales produites ces dernières années avec une qualité en nette amélioration, tel est le principal constat déduit des résultats de l'enquête périodique d'évaluation de la production d'eau en bouteille en Tunisie. Toutefois, l'enquête relève encore le manque du non respect des conditions de stockage et de sécurité sanitaire, l'absence de programmes d'entretien et de formation ciblée en faveur du personnel de ces unités. Des recommandations qui nécessitent davantage d'études et d'examen pour identifier les solutions idoines, si l'on sache que la moyenne de consommation annuelle d'eaux minérales des ménages tunisiens est passée de 5 litres en 1987 à 45 litres actuellement. Ces résultats ont été présentés lors de la tenue, vendredi, à Gammarth (banlieue Nord de Tunis) de la 12ème session d'un séminaire d'évaluation de la production des eaux en bouteille.
Baisse de la production Il ressort du document de travail présenté, à cette occasion, qu'au niveau de l'évaluation quantitative, ce secteur a montré une réduction de 2% des quantités d'eaux produites en 2007 comparées à 2006. Ces quantités sont passées de 455 millions de litres à 445 millions de litres. Cette baisse est expliquée par le recul de la production de bon nombre d'unités de production au cours des périodes de grande consommation. Le rapport d'évaluation a montré également une baisse de la production des bouteilles en plastique, passant de 349 millions de bouteilles en 2006 à 340 millions en 2007. S'agissant des bouteilles en verre, le même rapport fait ressortir un accroissement de leur nombre qui est passé, au cours de la même période, de 25 millions à 47 millions de bouteilles, soit une évolution de 188%. Ce même document, élaboré par l'Office national du thermalisme, a mis au point les difficultés rencontrées par certaines unités de production d'eau en bouteille. Il s'agit pour l'essentiel du non respect des conditions de stockage et de sécurité sanitaire, de l'absence de programmes d'entretien et de formation ciblée en faveur du personnel de ces unités.
Les problématiques du contrôle de l'eau minérale L'eau minérale naturelle fournie par la nature est la matière première de deux activités économiques, le thermalisme et l'embouteillage. Une fois le gisement reconnu sain et conforme à l'appellation, l'eau doit être amenée sur la table du consommateur tout en gardant ses qualités originelles intactes, parce que les textes législatifs garantissent aux eaux minérales conditionnées, devenues un produit de grande consommation, un niveau de qualité élevé. L'eau minérale naturelle est la seule qui ait une définition admise en Europe. Une eau minérale naturelle qui a valeur de label de qualité aux yeux du consommateur se distingue des autres eaux par : Sa nature, sa teneur constante en minéraux (sans limite) et oligo-éléments ou autres constituants qui peut être faible ou forte et signifie une origine minière, ses effets favorables à la santé (historiquement appelé thermalisme), et sa pureté originelle. L'un et l'autre sont conservés intacts en raison de l'origine souterraine tenue à l'abri de toute pollution. Cette eau minérale naturelle, il faut la connaître, l'exploiter par captage, l'embouteiller sans altérer les qualités de l'eau. Elle doit conserver au stade de la commercialisation les caractères qui ont justifié sa reconnaissance en tant que telle.
Comment l'évaluer et la gérer pour qu'elle reste bonne ? Pour répondre à ces questions, les conférenciers traiteront notamment de : La protection des sites des eaux minérales, la microbiologie et l'hygiène des eaux minérales naturelles, l'analyse des dangers et maîtrise des points critiques (concept HACCP), l'industrie des matériaux vis à vis de l'eau minérale, l'évaluation organoleptique, l'approche sanitaire et réglementaire, le contrôle réglementaire, la surveillance de la qualité et l'organisation du contrôle des paramètres de qualité, la fixation des normes, et la signification des valeurs associées à un paramètre. A chaque étape, l'eau doit répondre aux critères de qualité définis par la réglementation. Une attention particulière sera accordée à : la protection des ressources, la surveillance de la qualité, l'intérêt nutritionnel, l'emballage - qualité technique des matériaux et le contexte réglementaire.
Hausse de la consommation Jusqu'à une date très récente, l'eau ne faisait pas partie des habitudes du consommateur tunisien. Elle était plutôt réservée à des personnes malades (problèmes de reins, diabétiques), des femmes enceintes ou des personnes à revenus élevés. Aujourd'hui on assiste à une augmentation de la consommation de l'eau minérale grâce à l'amélioration du niveau de vie et d'instruction des Tunisiens et à la prise de conscience des dangers de l'eau de robinet, à long terme, sur leur santé à cause des quantités de calcaire qu'elle contient. Toutefois, même si l'eau en bouteille contient plus de minéraux nécessaires à la santé que l'eau de robinet selon 43,4% des Tunisiens, nos compatriotes font confiance à l'eau de robinet à hauteur de 66,8% (contre 33,2%). Ils sont 70,8% à connaître la différence entre l'eau de source et l'eau de robinet (contre 29,2%). Concernant le goût, les Tunisiens sont à 95,2% à préférer l'eau minérale. Enfin, il a été constaté que l'eau minérale est beaucoup plus consommée dans les zones urbaines que dans la campagne (plus de 23%). Pour inciter un peu plus à la consommation d'eau minérale, les promoteurs ont souhaité que la taxe sur l'embouteillage soit ramenée à 10%, voire à 5% au lieu des 18% actuels. Le document présenté, au cours de cette rencontre a, également, passé en revue les interventions de l'Office visant à améliorer la qualité de la production. Celles-ci concernent les analyses bactériologiques (996 échantillons) et physico-chimiques (plus de 120 échantillons). Ouvrant les travaux de ce séminaire, M.Habib Ammar, chef de cabinet du ministre du tourisme, a mis en exergue les opportunités offertes par ce domaine, notamment à la lumière de la hausse de la consommation totale des eaux minérales. Il a appelé les parties concernées par ce secteur à mettre en place des mécanismes efficients de veille et de contrôle afin d'améliorer la qualité des eaux produites. Il a également exhorté les directeurs des unités de production à adhérer au programme de mise à niveau des entreprises, à développer les ressources humaines et à entretenir de façon régulière les équipements de production. Pour sa part, M.Fraj Daoues, directeur général de l'Office du thermalisme, a qualifié le secteur des eaux minérales de créneau "attractif" pour les investisseurs comme en témoigne l'accroissement du nombre de création d'unités de production. Il a ajouté que plusieurs intentions d'investissement sont en cours d'étude par l'office. Il a fait savoir que la capacité de production totale des entreprises actives dans ce secteur(17), est estimée actuellement à 290 mille bouteilles par heure contre 282 mille en 2006. En somme, un secteur qui connaît de plus en plus de projets, de nouveaux promoteurs accèdent à de nouvelles unités de production d'eaux minérales par un traitement de mieux en mieux contrôlé.