Tunis Le Temps : Encore une victime qui s'est fait prendre dans le piège d'un pseudo voyant. Les escroqueries de ce genre se suivent en effet, mais ne se ressemblent pas. A chacun ses moyens et ses façons de procéder, mais le but est le même : le gain illicite. La victime, en l'occurrence, est une dame divorcée, qui cherchait depuis cinq ans à se remarier. Elle ne voyait rien venir et craignait de rater le coche ,la jeunesse étant comme le songe d'une nuit d'été, ou une douce brise matinale et passagère. Ce problème la tenait tellement à cœur qu'elle en parlait à ses amies pour leur faire part de ses angoisses et de ses préoccupations. Jusqu'au jour où l'une d'entre celles-ci lui confia qu'elle connaît un voyant, bien versé dans ce domaine, et ayant des dons surnaturels, pourrait, grâce aux amulettes qu'il prépare, chasser la malchance qui la poursuit. Et, la dame toute contente, insista pour que son amie prenne rendez-vous avec le fakir au plus tôt. Elle rencontra enfin son mécène, qui lui certifia du premier coup de crayon qu'il griffonna sur un bout de papier, qu'il était bien à même de chasser le démon qui ne cessait de la tracasser et qui l'empêchait de réaliser ses désirs. Mais pour pouvoir le chasser, il fallait de l'encens spécial importé de Chine et quelques autres ingrédients magiques. Pour se procurer ces produits,il fallait de l'argent frais. La dame était prête à payer n'importe quelle somme et le fakir lui réclama 5 mille dinars. Elle lui donna la somme sans coup férir. Bien plus : il lui fit comprendre qu'un trésor était caché aux tréfonds de la terre au jardin attenant à son domicile. Il suffisait de chasser le Djinn maléfique pour s' en emparer. Mais elle attendit le résultat qui mit longtemps à venir. Tellement longtemps, qu'à la longue, elle ne vit rien venir. Elle comprit à la fin qu'elle était l'objet d'une escroquerie et alla porter plainte contre le voyant. Celui-ci, interpellé par les agents de la brigade criminelle, reconnut les faits incriminés, et déclara toutefois qu'il était de bonne foi et qu'il avait des dons surnaturels de voyance. Inculpé d'escroquerie, il écopa en première instance de deux ans d'emprisonnement. Il interjeta appel, et, devant la cour, il déclara qu'il était de bonne foi et qu'il avait agi dans l'intérêt de sa cliente. Cependant, la cour a renvoyé l'affaire pour une date ultérieure à la demande de l'avocat afin de préparer les moyens de sa défense.