Au cours du premier semestre 2008 les cours du brut n'ont cessé de danser au rythme des spéculations. Les cours de l'or noir côtoyaient au début du mois de juillet le seuil de 147 dollars le baril. Le record historique enregistré et la cadence surprenante de la montée des cours ont amené les observateurs à anticiper le pire. Il y a deux semaines, les prévisions tablaient sur un cours de baril autour des 150 dollars. Aujourd'hui, les cours se sont repliés à une fourchette allant de 120 à 125 dollars et les anticipations à long terme sont plutôt en faveur d'une baisse des cours pour atteindre les 78 dollars. Entre les 78 voire les 80 dollars par baril et 150 dollars, l'écart est énorme. A quel saint se vouer et quel serait le vrai du faux ?. Doit-on : jouer à pile ou face, attendre le suivi du dossier iranien et la fluctuation du marché ou espérer le retour du calme au Nigeria? Après les 100, 120, 130 et 147 dollars le baril, les cours ont lâché près de 25 dollars ces derniers jours donnant ainsi l'espoir une chute des cours pour atteindre les 80 dollars à long terme. Suite aux tensions géopolitiques en Iran et au Nigeria, les cours de l'or noir ont dépassé hier le seuil de 125 dollars enregistrant du fait un léger rebond. Toutefois, et contrairement aux prévisions d'envolée des cours pour atteindre la barre fatidique des 150 dollars, les déclarations de l'OPEP vont au sens de l'apaisement des cours qui selon M. Chakib Khelil, président de l'OPEP pourraient tomber à 80 dollars, voire moins. Il estime même que le niveau élevé des prix actuel est «anormal». Ces propos confirment le niveau irréaliste des prix du pétrole et rejoignent le jugement de certains observateurs qui attribuent la frénésie des cours aux mouvements spéculatifs sur les marchés internationaux. Le repli des cours de baril au-dessous des 80 dollars reste conditionné par l'allégement des tensions géopolitiques, notamment en Iran et au Nigeria et par le renforcement du dollar américain. Après une suite d'analyses et de propos alarmistes quant au déclenchement d'un nouveau choc pétrolier, les titres annoncés aujourd'hui sont en faveur de la fin de la flambée du pétrole d'ici la fin de l'année en cours. Les prévisions divergent entre des anticipations à la hausse pour les uns et à la baisse pour les autres. En somme, l'espoir fait toujours vivre, surtout pour les pays importateurs de pétrole comme la Tunisie qui paye trop cher la facture énergétique principalement enflée par la spéculation. Une indexation des prix nationaux aux fluctuations des prix sur le marché international fera peut-être pencher les prix à la pompe comme c'est le cas en France qui a annoncé avant-hier la baisse des prix des carburants suite au repli des cours du baril.